La sortie de "Prey" sur Disney+ est l'occasion de se pencher sur la franchise "Predator". De la pire immondice au plus beau massacre, découvrez notre classement des films sur le monstre créé par Jim et John Thomas, qui doit son design à Stan Winston.
Ce vendredi 5 août 2022, le Predator débarque sur Disney+ avec Prey. Il s'agit du septième long-métrage dans lequel apparaît le chasseur intergalactique depuis 1987, si l'on compte les deux crossover où il est en compétition avec le célèbre xénomorphe. Des aventures cinématographiques qui n'ont pas toujours été glorieuses, allant du chef-d'oeuvre au nanar grotesque. Voici notre classement de chacune de ses apparitions :
7 - Aliens vs. Predator : Requiem (Greg et Colin Strause, 2007)
Pour son vingtième anniversaire, le Predator s'offre un deuxième round contre le huitième passager avec Aliens vs. Predator : Requiem. Un projet ni fait ni à faire, qui s'impose de loin comme le pire épisode des deux franchises, n'embrassant même pas son potentiel nanardeux et comique comme avait su le faire Freddy contre Jason quelques années plus tôt.
Pourtant, tous les éléments étaient rassemblés pour offrir un spectacle décérébré et jouissif au public : des personnages débiles d'une petite ville du Colorado, une arrivée sur Terre où un enfant n'est pas épargné et surtout la présence d'un Predalien, annoncé à la fin d'Alien vs. Predator. Malheureusement, la mise en place est beaucoup trop longue et le désintérêt pour les survivants est total. Un slasher qui n'est ni drôle, ni effrayant, ni dégoûtant, et qui ne fait jamais honneur au travail de Ridley Scott, James Cameron et John McTiernan.
6 - Predators (Nimród Antal, 2010)
Plusieurs individus se réveillent en chute libre avant d'atterrir dans une forêt. Ils découvrent très vite qu'ils sont pour la plupart des tueurs expérimentés et qu'ils ont été envoyés sur une autre planète pour un affrontement particulier. Adrien Brody, Alice Braga, Topher Grace ou encore Mahershala Ali forment l'escouade de ce long-métrage, dont la principale nouveauté est de faire chasser plusieurs extraterrestres simultanément, une première dans la saga officielle après leur courte apparition groupée à la fin de Predator 2.
Se prenant beaucoup trop au sérieux et flirtant parfois avec le ridicule, notamment lors des apparitions de Laurence Fishburne en roue libre ou d'ignobles quadrupèdes, Predators perd son spectateur dans un paysage semblable à celui du premier opus, avec une équipe armée jusqu'aux dents calquée sur celle de Dutch (Arnold Schwarzenegger). Piochant dans sa référence principale mais aussi dans Aliens, le retour, le film est un produit industriel anecdotique et dénué de charme.
5 - Alien vs. Predator (Paul W.S. Anderson, 2004)
Sorti un an après Freddy contre Jason, Alien vs. Predator est un autre match entre deux figures de l'horreur. Un concept évidemment mercantile mais qui dispose de plusieurs atouts : une expédition scientifique en Antarctique qui vire au cauchemar, la découverte d'une pyramide souterraine, la présence d'une reine Alien cryogénisée mais aussi de Lance Henriksen, qui prête ses traits au richissime Charles Bishop Weyland.
Tant de promesses pour un résultat si décevant. En dehors de son cadre sympathique et original, qui coince ses personnages comme ceux de The Thing, le film manque cruellement de générosité, évitant soigneusement la surenchère d'hémoglobine et allant jusqu'à proposer une alliance improbable dans son dernier acte, qui rend le Predator un peu trop sympathique et l'éloigne de l'une de ses principales caractéristiques : être en concurrence avec toutes les autres espèces.
4 - The Predator (Shane Black, 2018)
Marqué par une production chaotique et par une suppression de nombreuses séquences à la table de montage (provoquant notamment la disparition totale du personnage d'Edward James Olmos), The Predator souffre d'une narration hasardeuse et d'ellipses parfois désastreuses.
Néanmoins, l'esprit de sale gosse de Shane Black, scénariste de L'Arme fatale et d'Au revoir à jamais, se ressent dans le long-métrage et dans ses protagonistes incarnés par Boyd Holbrook, Olivia Munn ou encore Trevante Rhodes, des marginaux allumés chargés de combattre un gigantesque extraterrestre génétiquement amélioré. Volontairement grotesque (les Predator Dogs !), doté de séquences brutales (les exécutions dans le laboratoire scientifique) et de plusieurs sacrifices mémorables, The Predator mérite une seconde chance.
3 - Prey (Dan Trachtenberg, 2022)
Avec Prey, Dan Trachtenberg prend la direction opposée de Shane Black. Il remonte le temps pour offrir un retour aux sources sobre et efficace à la franchise, dans l'Amérique du XVIIIe siècle. Le chasseur débarque ici sur le territoire des Comanches, où la jeune Naru (Amber Midthunder, la révélation du film) veut prouver qu'elle est une guerrière valeureuse à sa tribu.
Convaincu qu'un nouveau mal essaie d'investir leurs terres, elle se lance à sa recherche dans cet opus qui va toujours à l'essentiel, une qualité de plus en plus rare dans les grosses productions actuelles. Soigné, présentant une héroïne ultra charismatique et offrant une nouvelle apparence pertinente au Predator, qui dispose ici d'armes moins avancées que dans les autres volets, Prey est une jolie surprise. Un épisode qui souffre cependant toujours de la comparaison avec le long-métrage initial, duquel il tente de se rapprocher et reprend la structure pour l'intégrer dans un contexte différent. (Découvrez notre critique ICI)
2 - Predator 2 (Stephen Hopkins, 1990)
Sorti trois ans après le premier film, Predator 2 est probablement la suite qui s'en écarte le plus tout en respectant les caractéristiques de la créature. Après la jungle d'Amérique centrale investie par John McTiernan, Stephen Hopkins envoie la bête s'amuser dans un gigantesque terrain de jeu urbain tout aussi poisseux : Los Angeles.
Alors que la ville est mise à feu et à sang par une guerre des gangs, le lieutenant Mike Harrigan (Danny Glover) doit en plus faire face à une nouvelle menace. Violent, moite et réunissant un casting prestigieux composé également de Bill Paxton, María Conchita Alonso, Rubén Blades et Gary Busey, Predator 2 est un blockbuster généreux, qui ne se repose jamais sur les apports de son prédécesseur.
1 - Predator (John McTiernan, 1987)
Sans surprise, le long-métrage de John McTiernan figure toujours en haut du classement. Classique du survival, Predator procure réellement au spectateur la sensation d'être plongé dans un environnement hostile. Conscient que la jungle est extrêmement dure à filmer, le réalisateur se sert de la perte de repères qu'elle provoque pour donner l'impression que les personnages n'avancent vers rien d'autre que leur mort, tandis que le chasseur les observe tranquillement du haut des arbres.
Enchaînement de séquences d'anthologie assumant totalement leur côté outrancier, de la poignée de main entre Dutch et Dillon (Carl Weathers) au cri surpuissant d'Arnold Schwarzenegger, en passant par la destruction du camp, le long-métrage est une référence absolue du film d'action. N'hésitant pas à démolir son concept de base (un groupe de redoutables mercenaires vient pour effectuer une mission "facile") et à éliminer la plupart de ses personnages en quelques minutes, Predator se transforme en duel tendu entre son héros et son monstre. Indétrônable.