Rabbi Jacob : le terrible drame qui a entaché la sortie du film

Rabbi Jacob : le terrible drame qui a entaché la sortie du film

Un événement dramatique peu connu a entaché la sortie de la comédie culte de Gérard Oury "Les Aventures de Rabbi Jacob" avec Louis de Funès. La femme du publicitaire Georges Cravenne a été abattue après avoir tenté de détourner un avion pour protester contre la sortie du film.

Les Aventures de Rabbi Jacob : déjà 50 ans !

En octobre 1973, la comédie Les aventures de Rabbi Jacob sort sur nos écrans. Il s'agit de la cinquième collaboration entre le réalisateur Gérard Oury et le comédien Louis de Funès après Le crime ne paie pas (1962),  Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille (1966) et La Folie des Grandeurs (1971). Cette fois-ci, il est la tête d'affiche, et ne partage plus l'écran avec une autre star. Il y interprète Victor Pivert, un industriel français profondément raciste et xénophobe, qui se retrouve, malgré lui, contraint de se déguiser en rabbin pour échapper à des ravisseurs.

La danse de Rabbi Jacob (Louis de Funès)
La danse de Rabbi Jacob (Louis de Funès) © Carlotta Films

La comédie connaît un grand succès à sa sortie et attire plus de sept millions de spectateurs dans les salles obscures. Il s'agit du quatrième plus grand succès pour Louis de Funès derrière La Grande Vadrouille (17 millions), Le Corniaud (11 millions) et Le Gendarme de Saint-Tropez (8 millions).

Un vol Paris-Nice détourné

Les Aventures de Rabbi Jacob sort dans un contexte particulièrement mouvementé. En effet, la sortie du film coïncide avec la guerre du Kippour, qui oppose Israël à l'Egypte et la Syrie. C'est ainsi que le 18 octobre 1973, la femme du publicitaire en charge de la promotion du film, Danielle Cravenne, tente de détourner un vol Air France Paris-Nice sur Le Caire.

Craignant que le film ne vienne mettre de l'huile sur le feu dans le conflit israélo-palestinien car elle le jugeait comme étant un "soutien intolérable à Israël", elle menace de détruire le Boeing 727 si le long-métrage n'est pas interdit. Armée d'un faux pistolet et d'une carabine, elle accepte finalement que le vol se pose à l'aéroport de Marignane pour se ravitailler avant de repartir sur Le Caire et laisse sortir les passagers. Elle est finalement abattue par le GIPN d'une balle dans la tête. Elle était âgée de 35 ans. Sa famille précisera ensuite qu'elle était "psychologiquement instable".

L'année suivante, son mari, Georges Cravenne, assigne l'État français en justice pour faute. Il estime en effet qu'il y a eu une bavure, et que sa femme ne représentait aucun danger et aurait pu être arrêtée sans violence. Il est finalement débouté de sa plainte, l'État jugeant qu'il y avait eu légitime défense.