Les conflits sur l’attribution des noms des œuvres artistiques posent souvent des dilemmes impressionnants. Le dernier exemple en date concerne le réalisateur bis Uwe Boll (« Postal », « Assault on Wall Street », « Tunnel Rats »). Le cinéaste allemand a l’intention d’attaquer les studios Warner et le film « Rampage », basé sur le jeu vidéo du même nom. Ce blockbuster va en effet faire de l’ombre aux films également éponymes, signés Uwe Boll.
Le réalisateur allemand Uwe Boll, à qui l’on doit des adaptations de jeux vidéo assez navrantes (Far Cry, Alone in the Dark, House of the Dead), est à nouveau très remonté contre Hollywood. Le cinéaste, dont les principaux faits d’armes et les « œuvres les plus réussies » sont l’adaptation déjantée du jeu vidéo trash et ultra violent Postal, ainsi que sa critique acérée sur la société américaine et les dérives de la finance internationale avec Dominic Purcell (Prison Break) et Edward Furlong (Terminator 2 Le jugement dernier) dans Assaut sur Wall Street, a en effet l’intention d’attaquer les studios Warner !
La colère d'Uwe Boll contre Rampage
Uwe Boll a donc déversé son fiel sur les réseaux sociaux afin d’exprimer son mécontentement.
J’emmerde ce nouveau faux Rampage. Uwe Boll va attaquer Warner Bros. Trous du cul. Vraiment sérieux. Plus d’infos bientôt.
Selon des informations de la rédaction d’Ecran Large, le réalisateur estime en effet que le blockbuster à venir use et abuse donc du titre de son propre film, Rampage. Uwe Boll souhaite ainsi protéger l’intégralité de ses œuvres. Il est donc prêt à tout dans cette action radicale et cette croisade judiciaire.
Uwe Boll s’est justifié plus longuement sur son site Internet dans un message publié récemment. Les propos du cinéaste sont totalement sans filtre. Sa réaction et son attitude tranchent avec la langue de bois habituelle des communiqués de presse.
Nous vivons à présent dans un monde où les films indépendants sont morts et où seuls les plus gros peuvent faire de l’argent. Argent qu’ils utilisent ensuite pour amasser du pognon sur le dos de franchises établies, comme mes films Rampage. C’est injuste mais typique. Ce nouveau Rampage va détruire ma marque et les revenus futurs que j’aurais pu dégager de mes Rampage, tout en plongeant le public dans la confusion ! Je veux que Warner change le titre. Tout particulièrement parce que ce nouveau long-métrage n’a rien à voir avec Rampage et ressemble plus à Jumanji 2 et c’est un de ces films à la con, un « feel good movie » pop corn de merde dont les studios se servent pour laver le cerveau des Américains et des autres !
Uwe Boll sort les griffes afin de protéger ses oeuvres
Uwe Boll a en effet réalisé trois films de la franchise Rampage dans sa carrière. Il a signé Rampage, sniper en liberté (2009), Rampage 2, la vengeance d’un sniper (2014) et Rampage : President Down (2016). Cette série de films a servi de défouloir au réalisateur Uwe Boll. Le comédien Brendan Fletcher incarne le jeune Bill Williamson. Cet adolescent américain va se livrer à une série de fusillades de masses d’une barbarie sans nom. La trilogie d’Uwe Boll interroge donc sur la violence inhérente à la société américaine, sur les tueurs de masse, le terrorisme, la télé réalité, les théories du complot, le rôle du gouvernement, la société de consommation ou bien encore sur le rôle et la législation des armes aux Etats-Unis !
Le personnage terrifiant de Bill Williamson, le anti-héros de la saga ultra violente d’Uwe Boll, rappelle effectivement malheureusement le profil des tueurs de la fusillade de masse du lycée de Columbine en 1999. La violence du personnage évoque également la dérive terroriste et politique d’Anders Behring Breivik à Oslo et sur l’île d’Utoya. Voici donc un extrait qui donne le ton sur la touche sociale, contestataire et politique de Rampage 2, la vengeance d'un sniper :
Le retour des monstres géants à Hollywood
N’en déplaise à Uwe Boll, le réalisateur de San Andreas s’est donc attaqué à l’adaptation du jeu vidéo culte. Rampage est sorti en 1986. Ce jeu était édité par Midway sur bornes d’arcade. Ce titre permettait de choisir entre trois monstres gigantesques (un lézard, un loup-garou ou un gorille) avant d’embarquer dans une succession de missions. Le but de chaque partie était de détruire des villes, des immeubles, de repousser l’armée, les forces de police et de terrifier les citoyens.
Rampage s’annonce donc comme un concurrent sérieux face aux derniers films avec des créatures démesurées qui détruisent tout sur leurs passages : les Godzilla à Hollywood ou bien encore Kong, Skull Island. Malheureusement, Rampage semble être un pur divertissement, assez bête et méchant, à la manière de la déception Pacific Rim 2 ou de Pixels. Les films de monstres japonais, les kaiju eiga, apportaient souvent un message fort, un vent de contestation, ou en appelaient à la sauvegarde de la planète. Les exemples de qualité assez récents sont notamment Godzilla Final Wars ou Shin Godzilla (Godzilla Resurgence).
Rampage sort au cinéma aux USA lors du week-end du 12 avril. Le film de Brad Peyton est attendu le 2 mai prochain dans les salles obscures en France. Reste à savoir si Uwe Boll ira jusqu’au bout de son combat contre les studios Warner et l’adaptation cinématographique du jeu vidéo Rampage. Cette polémique aura au moins le mérite de faire de la publicité, à peu de frais, pour la trilogie Rampage d’Uwe Boll.