« Ready Player One » est devenu une référence absolue de la pop-culture. Un film instantanément culte, réalisé par l'inimitable Steven Spielberg. Retour sur un long-métrage à la conception unique.
Ready Player One
Sorti en 2018, Ready Player One a largement conquis la presse et les spectateurs. Adapté du roman d'Ernest Cline publié en 2011, Ready Player One réuni de nombreuses références à la pop-culture, que ce soit dans le domaine du cinéma, des jeux vidéo ou des comics. Ernest Cline s'est notamment beaucoup inspiré du cinéma de Steven Spielberg pour concevoir son best-seller. Ironiquement, Steven Spielberg a préféré laisser ses œuvres de côté et se concentrer sur d'autres chefs-d’œuvre par souci d'humilité.
Produit par Warner Bros, le film réuni un nombre impression d'easter eggs. Si beaucoup appartiennent directement à des œuvres de Warner Bros, le studio a néanmoins fait une chasse aux droits pour pouvoir utiliser différents personnages issus de studios concurrents. Ainsi, pour un budget de 175 millions de dollars, le film en a rapporté plus de 582 millions au box-office. Un score suffisant pour Warner Bros qui vient de lancer la production d'une suite, adaptée du roman Ready Player Two, toujours écrit par Ernest Cline.
Des easter eggs dans tous les sens
L'intérêt premier de Ready Player One c'est évidemment la manière dont le film joue avec la pop-culture, avec des personnages emblématiques du 7ème art. Ainsi, il y a un nombre incalculable de références aux œuvres des années 1970, 1980 et 1990. Tout le concept du film repose d'ailleurs sur la notion d'easter egg. Une notion qui a séduit Ernest Cline, lorsque lui est venue l'idée d'écrire Ready Player One :
L’idée de départ m’est venue d’un jeu Atari qui s’appelle Adventure. Premier jeu vidéo dans lequel on trouve un Easter egg. Son concepteur, Warren Robinett, a glissé son nom dans une salle secrète du jeu. C’était la première fois que je découvrais dans un monde virtuel quelque chose qui avait été dissimulé par son créateur. C’est une expérience grisante qui m’a beaucoup marqué. J’étais aussi un grand amateur des œuvres de Roald Dahl. En particulier des livres qui mettent en scène Willy Wonka, et un jour une idée m’a traversé l’esprit. Et si Willy Wonka avait été concepteur de jeux vidéo et non pas chocolatier ? Je me suis mis à imaginer toutes les énigmes et tous les mystères que le milliardaire excentrique aurait pu semer derrière lui afin de se trouver un successeur digne de ce nom. Et je me suis dit que je tenais quelque chose.
Il faut dire que le film est bourré d'easter eggs. On peut citer le retour du Géant de Fer, alors doublé par Vin Diesel, qui a accepté de reprendre son rôle presque 20 ans après le film de Brad Bird. On peut également souligner les véhicules qui parsèment le film. De la Delorean à la moto de Akira en passant par la Batmobile. Ready Player One offre également quelques hommages aux jeux vidéo, de Minecraft, à Joust en passant par Zelda. Steven Spielberg offre également quelques considérations envers les héros DC Comics qui font quelques apparitions.
Enfin, on peut évidemment citer Shining, présent le temps d'une séquence absolument renversante à travers laquelle Steven Spielberg recrée tout le décor du film de Stanley Kubrick avec énormément de fidélité. En tout, 80% des références utilisées par Ernerst Cline dans son livre se retrouvent dans le film de Steven Spielberg.
L'élaboration du monde virtuel
Ce n'est pas la première fois que Steven Spielberg se lance dans la motion capture et la création digitale. Après tout, il avait déjà expérimenté l'exercice dans Les Aventures de Tintin et dans le Bon Gros Géant. Mais avec Ready Player One, c'est un autre niveau qui s'offre à lui. Tourné en Angleterre dans les studios de Warner Bros, Ready Player One a fait appel aux plus grands noms des effets visuels. Notamment ILM et Digital Domain, pour créer l'OASIS. Le moindre plan dans ce monde virtuel a été créé de toutes pièces, et demeure un apport numérique inédit. Pour concevoir son film, Steven Spielberg a utilisé les toutes dernières technologies de la réalité virtuelle. Le cinéaste a eu son propre avatar pour se balader en VR dans l'OASIS. Cela lui permettait de se mettre à la place de ses personnages et de guider ses acteurs dans cet univers alternatif :
Le moindre plan dans l’OASIS est virtuel. On m’a donc créé un avatar à moi aussi, afin de me permettre de me déplacer dans l’espace et de voir le décor. Une fois que j’ai réussi à envisager chaque séquence, j’ai demandé aux acteurs d'enfiler leurs lunettes de VR afin qu’ils puissent appréhender leur environnement tel qu’il allait être. Sinon, on joue dans une grande pièce blanche avec un ensemble de caméras numériques braquées sur soi. C’est perturbant pour les acteurs et le réalisateur d’arriver sur un plateau quasiment vide et de devoir imaginer ce qui est censé s'y trouver. Avec les lunettes, on n’a pas à imaginer. Tout ce qu’on avait à faire, c'était de se souvenir de ce à quoi ressemblait l'espace de motion capture.
Le réalisateur s'est également servi d'une caméra VR créée spécialement pour lui par le superviseur motion capture Clint Spillers. Ready Player One est donc une œuvre impressionnante en terme technique. Un film inédit qui permet de faire avancer l'utilisation de la motion capture et de la VR comme jamais auparavant. On espère que la suite sera à la hauteur de l'original.