Sylvester Stallone laissera au cinéma deux personnages qui continueront d'exister pour toujours : Rambo et Rocky. Le boxeur a eu plusieurs films avant son retour dans les années 2000/2010. Le troisième épisode prolongea son histoire en s'inspirant de la vie de l'acteur.
Rocky : l'un des rôles cultes de Sylvester Stallone
Replaçons l'arrivée de Rocky dans la vie de Sylvester Stallone. L'acteur a déjà un petit paquet d'apparitions à son palmarès mais le meilleur reste à venir. Dans les années 70, il assiste au combat entre Mohamed Ali et Chuck Wepner, ce qui lui inspira cette histoire d'un boxeur présenté comme un perdant qui détrôna un champion. Il pense qu'un bon scénario peut en sortir mais c'est avec l'adaptation de son propre livre Paradise Alley qu'il se rend à un rendez-vous avec la United Artists. Le projet ne se fait pas. Stallone leur parle alors d'une autre idée : Rocky. Les producteurs sont, cette fois, intéressés.
Rocky se déroule à Philadelphie en 1975. Le titre du film provient de son héros, Rocky Balboa. Un boxeur amateur qui tente de joindre les deux bouts. Ce loisir va devenir quelque chose de plus grand quand il va participer au championnat du monde. Personne ne le prend au sérieux à ce moment, n'ayant aucune référence sur la scène professionnelle. Une occasion risquée va se présenter à lui quand le champion en titre se cherche un combat dans les plus brefs délais. Personne n'ose se frotter à Apollo Creed (Carl Weathers), un redoutable combattant encore invaincu. Rocky pense qu'il peut le faire. La suite est dans la légende. Succès populaire, le film débouche forcément sur une première suite, puis une seconde en 1982.
Un troisième film qui parle en sous-texte de l'acteur
À ce moment-là, Sylvester Stallone est un autre homme, une star. En grande partie grâce à ce rôle. Il va justement se servir de ce qu'il vit pour écrire le scénario de Rocky 3. Le parallèle entre les deux hommes n'est pas difficile à faire. Rocky est maintenant le champion du monde et Stallone jouit de son côté d'une belle popularité. Les deux accèdent à un niveau de vie supérieur et peuvent se faire aspirer par cette nouvelle routine. L'acteur n'apprécie pas spécialement cette célébrité quand elle lui tombe dessus. Les mauvais côtés qu'il constate ne sont pas à son goût. Il aimerait vivre tranquille, sans une aussi grosse exposition. La perte de la vie privée est une conséquence qu'il digère mal, ce qui le pousse à en parler ici. La démarche est intelligente car le personnage est quelque part responsable de ce que Stallone traverse dans la vraie vie.
L'évolution se fait avec cohérence, Rocky ayant une vie plus modeste dans les deux précédents opus. On ressent que, depuis le début, Stallone reste en phase avec lui. Ce troisième épisode insiste sur la célébrité, en montrant des fans qui sont derrière lui et en particulier avec la scène de l'inauguration de la statue. Nous pouvons aussi entrer dans une intimité qui témoigne d'une richesse plus développée.
Mais on voit que l'acteur/scénariste/réalisateur veut, sur ce coup, essayer de revenir aux sources lorsqu'Apollo l'amène dans cette salle d'un quartier très modeste. Sylvester Stallone a décidé de faire bifurquer son film dans ce coin de la ville pour justement montrer que le luxe n'aide pas le personnage à s'élever dans sa discipline. Lors de son arrivée dans le quartier, plusieurs plans s'attardent sur les locaux et les décors pour trancher avec ce que l'on a vu précédemment. Rocky a besoin de revenir à une ambiance qu'il connaît, pour ne plus être occupé par des éléments dispensables. Il trouve cela en se rapprochant au plus près des gens qui triment. Ce que Rocky était quand on l'a découvert. Et au bout de cette vois se trouve irrémédiablement le succès.
Sous couvert d'un spectacle d'action populaire, on apprécie comment Stallone distille son message et fait preuve de franchise.