Sorti en France en 1977, "Rocky" est la pièce fondatrice de la légende de Sylvester Stallone. Un film très personnel pour le jeune acteur à l'époque, qui a écrit le scénario et se voit lui seul dans la peau du boxeur. Mais les producteurs préfèreraient qu'une star tienne le rôle et, pour ça, ils ont des noms prestigieux en tête.
Stallone et Rocky, même combat
La filmographie de Sylvester Stallone contient une poignée de longs-métrages qui font bien mieux que résister au temps : ils vieillissent à merveille. Pour l'acteur et cinéaste, prochainement de retour sur grand écran dans Expendables 4 et dans Samaritan, la légende est née en 1976 avec Rocky, peut-être son plus grand film. Un succès commercial et critique, pour lequel Sylvester Stallone reçoit deux nominations aux Oscars en 1977 : Meilleur acteur et Meilleur scénario. Avant lui, seuls Charlie Chaplin et Orson Welles avaient eu cet honneur. Mais avant d'en arriver là, Sylvester Stallone a dû batailler sans relâche, et aurait bien pu ne pas jouer le personnage de Rocky Balboa
Les producteurs veulent une star
En 1975, son scénario terminé, Sylvester Stallone en vend les droits aux très influents Irwin Winkler et Robert Chartoff. Séduits par cette histoire et y trouvant un fort potentiel, ils proposent à Sylvester Stallone 350 000 dollars mais il n'aura pas le rôle. Ceux-là avaient en effet la crainte que le film ne fonctionnerait pas aussi bien que s'il alignait une grande star en tête d'affiche. Mais Rocky étant une création éminemment personnelle de Stallone, hors de question pour ce dernier de ne pas incarner le boxeur de Philadelphie. Irwin Winkler et Robert Chartoff ont en tête des grands noms : James Caan, Ryan O'Neal, mais surtout Robert Redford et Burt Reynolds.
Robert Redford et Burt Reynolds sont alors des stars du cinéma hollywoodien et bénéficient d'une très grande popularité. Entre 1974 et 1976 Redford est dans Gatsby le magnifique, Les Trois jours du Condor et Les Hommes du Président. De son côté Burt Reynolds a marqué les esprits dans Délivrance en 1972 et ne tardera pas à devenir rapidement une superstar. Le prolifique Ryan O'Neal sort lui de trois film avec Peter Bogdanovich et surtout se distingue en 1975 dans Barry Lindon. Quant à James Caan, après le second opus Le Parrain sorti en 1974, il est dans Rollerball et Tueur d'élite de Sam Peckinpah en 1975.
"Sly" au mental
Sylvester Stallone ne lâche rien, ce sera lui ou personne. En dépit une situation financière précaire à l'époque, l'acteur refuse l'offre mais consent à baisser sa rémunération au minimum, et accepte des coupes de budget très importantes tant qu'il peut incarner lui-même Rocky. Les producteurs acceptent, et on connaît la suite.
La légende Rocky est en marche, et la détermination de son auteur a finalement sublimé ces contraintes de production. Le rendez-vous à la patinoire avec Adrian devait par exemple avoir lieu durant une heure d'accès normale, avec du public. Mais les producteurs n'avaient plus les moyens d'engager assez de figurants, alors le script fut changé pour que le rendez-vous se déroule alors que la patinoire est fermée.