Après le premier film de la postlogie Star Wars sorti en 2015, Disney présente en 2016 "Rogue One : A Star Wars Story", premier spin-off live action de la prestigieuse saga de SF. Un grand succès critique et commercial pour un film très réussi, pensé et tourné comme un "film de guerre"...
Rogue One, le grand film "rebelle" Star Wars
En octobre 2012, le géant Disney annonce le rachat de Lucasfilm. Un rachat qui vise essentiellement à mettre la main sur la saga Star Wars, plus grande franchise de science-fiction de l'histoire du cinéma. Dans la foulée de cette annonce, une nouvelle trilogie Star Wars et prolongement de l'arc Skywalker est annoncée. Puis, en février 2013, il est confirmé que des spin-off sont aussi envisagés. Un premier est ainsi rapidement mis en développement : Rogue One: A Star Wars Story. Celui-ci sort en décembre 2016 en France, avec notamment Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Mads Mikkelsen, Forest Whitaker et Donnie Yen au casting.
Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, "Rogue One: A Star Wars Story" nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.
Un grand succès pour un Star Wars inédit
Pour un premier film dérivé, ouvrant la catégorie "A Star Wars Story", Rogue One: A Star Wars Story répond largement aux attentes. Sorti un an après le premier film de la postlogie, Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force, plus grand succès au box-office de toute la saga avec plus de 2 milliards de dollars de recettes dans le monde, le spin-off Rogue One dépasse lui la barre du milliard de dollars de recettes. Il attire en France plus de 5 millions de spectateurs dans les salles. Et la critique est élogieuse, Le Parisien jugeant notamment que "Gareth Edwards a réussi l’impossible : renouveler la saga « Star Wars » tout en la dynamitant".
Aucune comparaison n'est à tenir avec le cinglant raté de Solo : A Star Wars Story. Spin-off sur le personnage d'Han Solo sorti en 2018,c'est un échec critique et commercial vite relégué aux oubliettes. C'est donc plutôt au regard des films de la saga Skywalker que Rogue One est légitimement jugé, avec une note critique moyenne supérieure à celles de la prélogie et de la postlogie.
Un film de guerre inspiré par le chef des effets spéciaux
Si Rogue One: A Star Wars Story fait une belle différence, c'est par la noirceur qu'il adopte et son intention formelle de film de guerre. En effet, avec son escouade de soldats rebelles lancés dans une guérilla contre l'Empire, ce film Star Wars réalisé par Gareth Edwards se distingue par sa sensation viscérale, sa caméra portée à l'épaule et son adresse à un public moins familial. Comme il nous le racontait en 2019, John Knoll, superviseur des effets spéciaux et dirigeant d'ILM qui a apporté l'idée originale du film, a tenté un pari :
Tout a débuté peu après l’annonce de Kathleen Kennedy concernant la troisième trilogie. Tout le monde pouvait deviner que ce serait dans la continuité de l’histoire Skywalker. Mais nous étions plusieurs à penser aussi à des films Star Wars distincts de cette histoire, et il y avait beaucoup de discussions sur ce que ça pourrait être. Alors, et c’était presque pour rire, j’ai dit : "Imaginez la Seal Team 6 dans l’univers Star Wars, engagée dans une mission désespérée pour dérober les plans de l’Etoile Noire."
J’ai continué à y penser, les personnages, l’intrigue, et un jour j’ai pitché dans le détail à un ami, qui m’a dit que je devais absolument prendre rendez-vous avec Kathleen, immédiatement ! J’ai pensé : il a raison, si je ne le fais pas je me demanderai toute ma vie ce que ça aurait été. On a donc pris rendez-vous et j’ai présenté mon idée. Quelques temps après, Kathleen m'a annoncé qu’on se lançait.
À la réalisation, Gareth Edwards s'entoure de techniciens reconnus. Notamment Greig Fraser (Zero Dark Thirty) à la photographie, ainsi que le directeur des effets spéciaux et le designer des costumes d'Il faut sauver le soldat Ryan, Neil Corbould et Dave Grossman. Objectif : apporter un maximum d'authenticité et de réalisme aux affrontements.
Le film récent Star Wars préféré de George Lucas
George Lucas n'a jamais caché que le rachat par Disney de sa création avait suscité en lui des sentiments mitigés. Si bien qu'à la sortie du premier film Star Wars de l'ère Disney en 2015, Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force, il fait part de sa déception. Mais un an plus tard, il accueille chaleureusement Rogue One : A Star Wars Story, comme le racontait Gareth Edwards en conférence de presse :
Il y a deux jours, nous avons montré le film à George. Nous avons tous eu un appel téléphonique et j'ai pu lui parler hier. Je ne veux pas parler à sa place, mais je peux honnêtement dire que je peux mourir heureux maintenant. Il a vraiment aimé le film, donc cela signifie beaucoup. Pour être honnête, et sans vouloir offenser qui que ce soit ici, c'était la critique la plus importante pour moi...
On peut évidemment comprendre qu'après avoir tenu les rênes de sa création et de la saga Skywalker pendant quasiment 40 ans, George Lucas a des difficultés à accueillir sans arrière-pensée de nouvelles productions sur lesquelles il n'a plus de contrôle. Et qu'ainsi, connecté au même univers mais bien distinct de l'histoire d'Anakin Skywalker, Rogue One : A Star Wars Story a été reçu avec plus de curiosité et de bienveillance par le cinéaste.