En 2019 sortait “Roubaix, une lumière” d'Arnaud Desplechin, porté par Léa Seydoux, Sara Forestier et Roschdy Zem. Un long-métrage qui s’inspire d’une histoire réelle sordide survenue en 2002.
Roubaix, une lumière : premier polar pour Arnaud Desplechin
Roubaix, une lumière est le premier polar d'Arnaud Desplechin. Le réalisateur français n’était jusqu’ici pas reconnu pour mettre en scène ce genre de films. Le cinéaste s’est fait connaître à partir des années 1990 grâce à deux films : La Sentinelle et surtout Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) - qui lui permet de révéler une génération talentueuse d’acteurs tels que Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos.
Arnaud Desplechin, c’est d’abord un style unique et indéfinissable qu’il s’amuse à expérimenter dans des genres très codifiés que sont le drame ou bien la comédie. Cela se voit d’ailleurs dans la décennie suivante où ses longs-métrages tels qu’Esther Kahn, Rois et Reine ou Un conte de Noel connaissent nombre de nominations et de récompenses dans plusieurs festivals.
En 2016, il obtient enfin le premier César de sa carrière avec Trois souvenirs de ma jeunesse, préquel de Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) sorti près de vingt ans auparavant. Il ne s’arrête pas en si bon chemin puisque trois ans plus tard, il fait une nouvelle fois plier la critique avec Roubaix, une lumière.
Le film qui compte un trio d’interprètes XXL (Roschdy Zem, Lea Seydoux, Sara Forestier) suit donc Daoud, le chef de la police locale de Roubaix, et Louis, fraîchement diplômé, qui font face au meurtre d’une vieille femme durant les fêtes de Noel. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont alors considérées comme les principales suspectes de cette affaire sordide. Roubaix, une lumière obtient sept nominations pour une récompense : celle de Roschdy Zem qui obtient la première statuette de sa prestigieuse carrière.
Un fait divers qui a déjà fait l’objet d’un documentaire
Comme référence cinématographique pour réaliser Roubaix, une lumière, Arnaud Desplechin s’est inspiré de Le Faux coupable d’Alfred Hitchcock. En effet, le film sorti en 1956 (et porté par Henry Fonda et Vera Miles) suivait un musicien de jazz accusé d’avoir commis un hold-up, et qui fera tout pour prouver son innocence. Ironie du sort : le célèbre réalisateur britannique s’est inspiré d’un fait divers qu’il avait lu dans un article relaté par le Life Magazine. Soit la même méthode qu’utilisa Arnaud Desplechin pour concevoir son film plus de 60 ans plus tard.
Ainsi, Roubaix, une lumière puise son inspiration d’un fait réel survenu en 2002 : le meurtre d'une personne âgée par un couple de jeunes femmes toxicomanes. Ce crime sordide a fait l’objet d’un documentaire sorti en 2008 et intitulé Roubaix, commissariat central. Réalisé par Mosco Boucault, il fait froid dans le dos puisque dans le métrage, les deux femmes avouent de manière glaçante leur crime.
Frappé par ce documentaire, et souhaitant sortir une œuvre ancrée dans le réel (lui qui est un habitué des films romanesques), Arnaud Desplechin s’en est donc servi pour son long-métrage. Il est d’ailleurs resté très proche de ce dernier par son authenticité, la description des événements, les personnages ainsi que quelques dialogues.