"Rush Hour" est le premier film tourné à Hollywood en anglais par Jackie Chan. Face à Chris Tucker et son débit mitraillette, le tournage n'a pas été facile pour la légende asiatique du film d'action.
Rush Hour : les deux font la paire
Dans les années 90, le scénario de Rush Hour est de ceux qui passent d'acteur à acteur mais qui ont du mal à voir le jour. Will Smith est pressenti au casting, tout comme Eddie Murphy. A une époque, le duo Martin Lawrence/Chris Farley est choisi puis le projet tombe à l'eau alors que le scénario met maintenant face à face un inspecteur américain et un asiatique. Chris Tucker, alors en plein boom après ses apparitions remarquées en 1997 dans Jackie Brown et Le Cinquième élément, fera finalement équipe avec la légende Jackie Chan.
Le film de Brett Ratner raconte l'enlèvement de la fille de l'ambassadeur de Chine aux États-Unis. Ce dernier contacte l'inspecteur Lee, son ancien garde du corps, pour qu'il vienne mener l'enquête sur place. Il y est chaperonné par l'agent Carter du FBI avec qui il va s'associer pour retrouver la jeune fille dans un pays dans lequel il ne comprend rien.
On est vraiment, avec Rush Hour, dans la formule évidente du buddy movie qui met face à face deux opposés. Nous avons donc ici la tornade Tucker face au sautillant Chan. Leur association fonctionne du tonnerre et le film est un succès mondial avec plus de 240 millions de dollars de recette au box-office global. Il aidera fortement à lancer la carrière américaine du Chinois qui enchaînera avec, entre autres, Shanghaï Kid et Le Smoking. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, loin de là !
Un problème avec l'anglais
Si voir aujourd'hui Jackie Chan tourner en anglais semble en effet plutôt commun, ce ne fut pas toujours le cas. L'acteur est pourtant, déjà en cette fin des années 90, une star mondiale du film d'action. Il est connu pour ne jamais se faire doubler dans ses cascades, mais c'est une autre paire de manches en ce qui concerne la langue. Le comédien parle chinois, un point c'est tout. Alors, quand on lui propose le scénario de Rush Hour, il hésite et n'accepte pas tout de suite. Brett Ratner va le rencontrer en Afrique du Sud, pour le convaincre qu'il meurt d'envie de tourner avec lui dans son film d'action. Jackie Chan, dictionnaire chinois/anglais sous le bras, prend son courage à deux mains et finit par accepter.
Arrivé à Los Angeles, on lui fait rencontrer Chris Tucker à l'agence William Morris. L'Américain, comme à son habitude, parle très vite. Déboussolé, Chan confie à son agent : "Je ne comprends aucun des mots qui sortent de sa bouche". Amusé par la situation, il reprendra cette phrase mot pour mot quand son personnage rencontre celui de Tucker dans le film. Ce dernier a aussi des réserves quant aux capacités de son compère à pouvoir tenir un film entier dans une langue qu'il ne comprend et ne parle pas très bien.
Sur le tournage, les scènes de dialogues sont effectivement compliquées. Chris Tucker, en tant qu'artiste de stand-up, est connu pour improviser quasiment toutes ses lignes dans ses films. De quoi perdre complètement Jackie Chan qui, lui, a simplement appris son texte par cœur. L'improvisation, ce ne sera pas pour tout de suite !
Cette situation complexe aurait pu rendre la dynamique du duo bancale mais il n'en est rien pour une seule et bonne raison : l'alchimie entre les deux. Même s'ils ne se comprennent pas très bien, les deux acteurs s'adorent et se respectent. L'Américain est donc aux petits soins avec son partenaire chinois et l'aide autant qu'il le peut. Dans un échange de bons procédés, Chan aide Tucker à réaliser ses cascades.
Finalement, leurs différences les rapprochent plus qu'elles ne les séparent. Ce qui est, ni plus ni moins, que le scénario raconté dans Rush Hour. Le film aura droit à deux suites. Une quatrième est même prévue pour bientôt.