Robert Zemeckis vient de sortir aux USA une nouvelle adaptation du livre culte "Sacrées sorcières". Le film éponyme avec Anne Hathaway est dans l'oeil du cyclone à cause d'une polémique sur la représentation des sorcières qui heurte les personnes handicapées.
Seconde adaptation pour Sacrées Sorcières
Que personne n'ait touché au Sacrées Sorcières de Roald Dahl après la première adaptation de Nicolas Roeg en 1990 relève d'une certaine incompréhension. Surtout dans cette industrie du cinéma où le recyclage, les remakes et les adaptations sont les solutions pour appâter le public. C'est toujours plus simple pour un studio de monter un plan commercial autour d'un titre déjà identifié que de chercher à partir de zéro. 30 ans après, au tour de Robert Zemeckis de faire son Sacrées Sorcières avec Anne Hathaway en tête d'affiche dans la peau. L'histoire, rappelons-la, suit un petit garçon (ici campé par Jahzir Bruno) qui découvre que des sorcières sont parmi les hommes. Dans la vie de tous les jours, on ne les remarque pas, mais quand elles se réunissent, leur vrai visage apparaît. Le crâne chauve et dénuées de certains doigts, elles complotent pour mettre en place un plan qui va nuire à l'humanité.
La bande-annonce du film a été loin de nous convaincre et sa date de sortie française prévue le 18 novembre prochain ne va pas être tenue, à cause de la crise sanitaire. Les USA, eux, ont pu découvrir le film depuis la fin du mois dernier, grâce à une mise en ligne sur la plateforme HBO Max. Pas une si mauvaise idée pour esquiver des résultats décevants au box-office. Les retours sont plus que mitigés, sur Rotten Tomatoes le film grimpe à un score de 50% pour la presse.
Une polémique et un hashtag
On n'espérait pas un miracle après une promotion qui ne donnait pas envie. Mais ce qu'on avait moins vu venir, c'est la polémique qui accompagne désormais le titre de la Warner. Une partie du public a été heurtée par les doigts manquants des sorcières. Pas parce que l'effet est impressionnant, mais parce qu'il évoque l'ectrodactylie, une maladie génétique qui prive de certains doigts. La nageuse professionnelle Amy Marren a lancé un signal d'alarme quand elle a découvert ça, en craignant que le film donne le mauvais exemple à la nouvelle génération et engendre encore plus de peur à l'encontre de gens qui ont des différences corporelles.
La figure de la sorcière étant associée à quelque chose de négatif, c'est les personnes handicapées qui peuvent du coup se retrouver comparées à des sorcières. Une réflexion que l'on comprend, même si on se doute que le film n'avait absolument pas l'intention de causer du tort à cette frange du public. La Warner n'a d'ailleurs pas tardé à réagir chez Variety en manifestant une absence d'envie de blesser qui que ce soit. On mettra ça sur le dos de la maladresse.
Avant ça, l'apparition du #NotAWitch sur Twitter a montré que du monde s'emparait de la polémique. Ce choix de l'absence de doigts choque car le roman est assez différent sur la description des mains de sorcières mais l'équipe a tenté une approche plus originale pour se différencier. Raté, pour le coup. L'actrice Anne Hathaway a elle aussi essayé d'éteindre l'incendie avec un post sur Instagram dans lequel elle s'excuse auprès des enfants handicapés qui ont pu être blessés par le film.
Les excuses étaient un passage obligatoire pour faire retomber la pression. Sauf qu'avant Sacrées Sorcières, d'autres films dans le genre ont montré des personnages avec des particularités physiques, sans pour autant faire sourciller quiconque - le bad buzz s'explique peut-être par le fait que l'on parle ici d'un objet destiné au grand public.