Plus de 20 ans après la version de Nicolas Roeg, Robert Zemeckis dévoile son adaptation de "Sacrées sorcières" en 2021. Un long-métrage plus fidèle à l'ouvrage de Roald Dahl, qui conserve notamment sa fin amère.
Sacrées sorcières : l'adaptation d'un ouvrage culte
Déjà transposé à l'écran en 1990 par Nicolas Roeg (Les Sorcières), Sacrées sorcières est l'un des ouvrages les plus célèbres de Roald Dahl, au même titre que Charlie et la chocolaterie et Matilda. Début 2021, Robert Zemeckis dévoile son adaptation du roman pour enfants produite par Guillermo del Toro, qui signe également une première version du script. Narré par le héros (Chris Rock), le long-métrage nous plonge dans son enfance. À la fin des années 60, le petit garçon est recueilli par sa grand-mère (Octavia Spencer) après la mort de ses parents dans un accident de voiture.
Alors qu'il s'habitue à sa nouvelle vie en Alabama, il écoute attentivement les mises en garde de sa grand-mère au sujet des sorcières, qui existent réellement et détestent profondément les enfants. Des conseils qui lui sont très utiles lorsqu'ils se retrouvent tous les deux dans le luxueux Grand Orleans Imperial Island Hotel en même temps que des démons menés par la Grandissime Sorcière (Anne Hathaway), réunis pour un congrès. Transformé en souris, le héros doit redoubler d'efforts pour leur échapper et les combattre.
Stanley Tucci complète la distribution du film avec lequel Robert Zemeckis effectue de nouvelles prouesses visuelles, jouant sur des jeux d'échelle et s'aventurant sur un terrain quasi horrifique, notamment à travers l'apparence des sorcières, qui a valu une polémique au long-métrage. Sacrées sorcières n'hésite par ailleurs pas à s'éloigner de l'indispensable happy end hollywoodien, lui préférant une conclusion qui, si elle n'est pas totalement négative, est loin d'être la plus optimiste.
Une fin que Roald Dahl aurait approuvée
ATTENTION, les lignes qui suivent contiennent des spoilers !
Lorsque Les Sorcières sort peu de temps avant sa mort, Roald Dahl ne manque pas d'exprimer son mécontentement vis-à-vis de la fin, faisant part de sa colère et menaçant de ne plus vouloir être associé au projet. Contrairement à celle du roman, le jeune Luke (Jasen Fisher) réussit à redevenir un petit garçon dans le film de Nicolas Roeg. Ce qui n'arrive pas dans Sacrées sorcières, où le héros reste une souris.
Le long-métrage de Robert Zemeckis s'écarte par certains points de son modèle, ancrant par exemple son récit aux États-Unis et non en Angleterre. Il propose aussi des séquences qui ne sont pas dans l'ouvrage, à l'image de l'affrontement final dans la chambre de la Grandissime. Une scène impressionnante que Robert Zemeckis inclut pour mettre en scène un combat avec la principale antagoniste, transformée en même temps que les autres sorcières dans le roman, mais également pour donner plus d'épaisseur au personnage de la grand-mère.
Pour la conclusion, il s'éloigne donc de celle du film de Nicolas Roeg, plus "conventionnelle" et attendue selon lui, mais qui ne respecte pas la volonté de Roald Dahl. Interrogée par le Los Angeles Times, Octavia Spencer se réjouit que tout ne se termine pas de la meilleure manière pour le héros de Sacrés sorcières :
J'étais heureuse que la fin soit fidèle au livre. La vie ne se termine pas toujours par une fin heureuse, et l'on doit parfois faire avec les moyens mis à notre disposition.