Réalisateur de "Leila et ses frères", Saeed Roustaee a été condamné à six mois de prison par un tribunal de Téhéran pour avoir projeté son dernier long-métrage à Cannes et à Munich. Le cinéaste aurait "contribué à la propagande de l'opposition contre le système islamique".
Saeed Roustaee condamné en Iran
Réalisateur de La Loi de Téhéran, Saeed Roustaee a été condamné à six mois de prison par un tribunal de Téhéran pour la projection de son dernier film, Leila et ses frères, à Cannes en 2022. Lors de la 75e édition du Festival, le drame était en compétition officielle.
Selon les informations du quotidien Etemad cité par franceinfo, le cinéaste et son producteur Javad Norouzbeigui ont été reconnus coupables de "contribuer à la propagande de l'opposition contre le système islamique" en "participant sans autorisation (…) à Cannes et ensuite à Munich". Interdit en Iran, le long-métrage raconte le déchirement d'une famille qui ne cesse de s'endetter, alors que le pays est en pleine crise économique.
Cinq ans d'interdiction de tourner
Saeed Roustaee et Javad Norouzbeigui ne devraient purger qu'un vingtième de leur peine sur décision du tribunal, ce qui correspond à environ neuf jours. Le reste "sera suspendu pendant cinq ans" selon Etemad. Le journal réformateur précise :
Pendant la période de suspension, les accusés sont tenus de s’abstenir d’activités liées au crime commis et de ne pas communiquer avec des personnes actives dans le domaine du cinéma.
Le verdict peut faire l'objet d'un appel dans "les vingt jours suivant sa notification". Cette condamnation fait écho à celle de Jafar Panahi, le réalisateur de Taxi Téhéran poursuivi par les mollahs et condamné à six ans d'emprisonnement en juillet 2022. Après avoir débuté une grève de la faim dans la prison d'Evin en février 2023 et à la suite de nombreuses protestations internationales, le cinéaste a été libéré sous caution le 3 février dernier et a pu quitter l'Iran.
Actrice principale de Leila et ses frères, Taraneh Alidoosti a par ailleurs été emprisonnée en décembre 2022 pour avoir soutenu les manifestations contre le régime déclenchées par la mort de Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs pour un foulard jugé "mal porté". La comédienne a été libérée sous caution après trois semaines de détention, en janvier 2023.