Sans un bruit : saviez-vous que cette actrice est réellement sourde ?

Sans un bruit : saviez-vous que cette actrice est réellement sourde ?

Sorti en 2018, « Sans un bruit » a marqué les esprits grâce à son concept. Pour cela, les comédiens ont réellement appris le langage des signes. Ils pouvaient compter sur la présence de Millicent Simmonds, qui est réellement sourde.

Sans un bruit : sacré succès

John Krasinski, surtout célèbre pour ses talents d'acteur (The Office, Jack Ryan), se lance dans l'écriture et la réalisation de son premier film d'horreur avec Sans un bruit (2018). L'histoire d'une famille qui essaie de survivre dans un monde post-apocalyptique après l'apparition de monstres qui attaquent au moindre bruit. Porté par ses soins, et par son épouse Emily Blunt (mais aussi par les jeunes Millicent Simmonds et Noah Jupe), Sans un bruit rencontre un énorme succès. Il faut dire que le film marque les esprits grâce à ses thématiques, son concept parfaitement développé, ses personnages attachants et surtout son écriture précise.

John Krasinski - Sans un bruit
John Krasinski - Sans un bruit ©Paramount Pictures

Nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur montage sonore, Sans un bruit rapporte également plus de 340 millions de dollars de recettes au box-office mondial. Depuis, Sans un bruit 2 a vu le jour, avec un succès équivalent. Actuellement, la 20th Century Studio travaille sur un troisième volet intitulé A Quiet Place : Day One.

La présence indispensable de Millicent Simmonds

Pour les besoins du film, toute la distribution a été obligée d'apprendre le langage des signes avec Douglas Ridloff, le spécialiste de la question sur le plateau. Tous les acteurs, sauf Millicent Simmonds, qui est réellement sourde. Elle perd l'audition à l'âge de 1 an à cause d'une surdose de médicaments. Grâce à l'aide de sa mère qui lui apprend le langage de signes, Millicent Simmonds parvient à surmonter son handicap.

Elle se passionne très jeune pour le septième art et prend des cours de théâtre dès ses 3 ans. Elle fait ses premiers pas au cinéma dans le court-métrage Color the World. Mais c'est dans Sans un bruit et Le Musée des Merveilles (2017) qu'elle commence à se faire connaître.

En tant que jeune fille sourde, Millicent Simmonds s'est évidemment tout de suite identifiée au personnage de Regan Abbott :

Elle se sent rejetée, pas à sa place ou pas vraiment sûre de la meilleure façon d’aider sa famille. Et elle dépend vraiment de son appareil auditif, dont elle a besoin pour communiquer. Je passais mon temps à me comparer aux entendants et à me demander pourquoi j’étais née sourde. Je pouvais donc vraiment comprendre les émotions de Regan, et je m’en suis servie pour façonner ce personnage

L'aide de Millicent Simmonds

Pour John Krasinski, la présence de Millicent Simmonds était une évidence, comme il le rapporte au micro de The Wrap :

Je ne voulais pas d'une actrice entendante faisant la sourde. Nous avions une actrice incroyable (Millicent Simmonds), qui se trouve être sourde dans la vraie vie. Ce qui était en quelque sorte une chose non négociable pour moi.

Millicent Simmonds a permis à John Krasinski de s'immiscer davantage dans la langue des signes. Elle a aidé le reste du casting à peaufiner leur apprentissage en compagnie de Douglas Ridloff. C'était une véritable guide pour le reste de la distribution, comme le précise John Krasinski, toujours au micro de The Wrap :

Non seulement vous êtes heureux et honoré d'avoir une actrice sourde dans ce rôle, mais vous avez également un guide tout au long de cette histoire. Parce que dans notre récit, notre fille est sourde. Je me suis retrouvé à lui demander tout le temps : "Est-ce réaliste ?". Et elle était en mode : "il faut peut-être le faire plus comme ça". Elle n'était pas du tout intimidée.

Il faut dire que la présence de Millicent Simmonds était presque indispensable au bon déroulement du film. Et son interprétation de Regan Abbott apporte une dose de réalisme nécessaire à la qualité de l’œuvre. Pour rappel, Sans un bruit se déroule à 95% dans le silence (d'après The Wrap). La langue des signes était donc un outil obligatoire.