Scream : on a classé tous les films de la saga horrifique culte

Scream : on a classé tous les films de la saga horrifique culte

En 1996, le regretté Wes Craven met en scène le premier volet de la saga "Scream". Plus de 25 ans plus tard, la franchise continue sous la direction de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Ce qui nous a donné envie de classer les six épisodes de la licence.

Scream :  le détournement perpétuel des codes du slasher

Initiée en 1996 par Wes Craven, Scream est une saga de six slasher. Un genre qui met en scène un mystérieux assassin, souvent masqué ou déguisé, qui décime généralement ses victimes à l’arme blanche. Le réalisateur connu pour La Colline a des yeux et Les Griffes de la nuit s'est réapproprié le concept pour jouer avec ses codes et signer un film d’horreur malicieux. À l’occasion de la sortie de Scream VI, on a décidé de classer tous les films de la franchise, du pire au meilleur :

6. Scream VI

Sorti en 2023, Scream VI fait suite aux événements de Scream V, déjà dirigé par le duo Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Wedding Nightmare). Un sixième volet qui ramène les personnages du précédent film, Sam Carpenter (Melissa Barrera), Tara Carpenter (Jenna Ortega) ou encore Mindy Meeks-Martin (Jasmin Savoy Brown).

Scream VI
Scream VI ©Paramount Pictures

Ce dernier opus est le moins réussi de la franchise. Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett signent un film qui ne sait pas sur quel pied danser. Une œuvre qui cherche à s’affranchir des codes de la licence en proposant une approche plus sombre et plus sérieuse, mais qui ne parvient hélas pas à trouver sa propre personnalité. Ce sixième opus est donc le plus plat, ne réussisant ni à être drôle, ni à faire frissonner. Il faut dire que Ghostface a perdu de sa splendeur, de son humour mesquin et de sa maladresse, prétextes à des situations cocasses qui faisaient jusqu'à présent le charme de la saga.

5. Scream 2

Après le succès du premier volet, Wes Craven rempile en 1998 avec Scream 2. Une suite où Sidney Prescott (Neve Campbell) doit de nouveau affronter Ghostface.

Scream 2 est loin d’être honteux. C’est même, à vrai dire, une excellente suite. Le film regorge de bonnes idées, à commencer par sa scène d’ouverture sanglante dans un cinéma. Surtout, ce deuxième volet questionne l’impact des films d’horreur sur la société, et dénonce en même temps la violence d’une nation américaine toujours plus aliénée. Scream 2 est un réquisitoire contre l’évangélisation d’une figure déshumanisée comme celle de Ghostface. Un discours toujours aussi pertinent, quand on voit à quel point les docu-séries sur des tueurs en série cartonnent sur Netflix.

Scream 2
Scream 2 ©Paramount Pictures

Le long-métrage va également plus loin dans la dimension méta en introduisant l’excellente idée de Stab, le film dans le film. Une manière pour Wes Craven de créer une mise en abîme maligne, qui lui servira encore davantage dans le troisième volet.

Alors pourquoi le mettre aussi bas ? Parce que Scream 2 est sans doute l’opus le plus boursoufflé de la trilogie originale. Wes Craven en fait des tonnes, allant toujours plus loin dans les clichés. Le tout pour aboutir à une conclusion grandiloquente, interminable et qui manque clairement d’originalité.

4. Scream V

Sorti en 2022 sous la direction de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, Scream V est pour les uns un brillant hommage au chef-d’œuvre de Wes Craven, pour les autres un film faussement malin. Dans ce nouvel opus, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett décident de mélanger une nouvelle génération de comédiens qui se confronte au trio iconique de la licence : Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette.

Et pour aller encore plus loin dans la dimension méta, les deux réalisateurs décident de reproduire un copier-coller du premier Scream, avec évidemment quelques nuances. Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett reprennent la formule de Wes Craven, rejouent des scènes cultes du premier volet, et retournent même dans la maison de Sydney (une idée déjà exploitée dans Scream 3, où ce lieu est devenu un décor de cinéma). Avec Scream V, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett se sont amusés à faire un sympathique requel du film original.

Scream
Tara Carpenter (Jenna Ortega) - Scream ©Paramount Pictures

Scream V est un joyeux jeu méta qui s’adresse aux fans hardcores de la licence. Si le film n'est pas parfait, c’est un retour vraiment cool qui envoie un message clair : personne n’est à l’abri, et surtout pas les anciennes figures de la licence. Film ludique, malicieux mais aussi très réaliste sur sa propre vacuité hollywoodienne, c'est un pur plaisir de fan. Mais le film rappelle surtout que Wes Craven avait de l'avance sur son temps.

3. Scream 3

Sorti en 2000, Scream 3 était censé conclure la saga. Wes Craven est de retour à la mise en scène pour un opus qui va encore plus loin dans le côté méta. Le cinéaste se sert notamment du concept Stab pour offrir une critique acerbe du système hollywoodien. Le metteur en scène se lâche en posant son intrigue à Hollywood. Il imagine un récit miroir, qui suit une équipe de tournage en train de réaliser Stab 3. Ghostface va alors se servir du scénario de ce film pour perpétuer ses propres meurtres. Un concept brillant.

Scream 3
Scream 3 ©Paramount Pictures

Pour l’occasion, Wes Craven se sert de cette réalité alternative pour dénoncer les dérives de l'industrie cinématographique américaine. N’oublions pas que les 4 premiers Scream étaient produits par Harvey Weinstein, qui est directement représenté dans le film par le personnage joué par Lance Henriksen, un producteur rebutant qui ne nie pas coucher avec ses actrices. Wes Craven dénonce ainsi les travers du système hollywoodien, mais aussi son manque de renouvellement. Via des répliques sans détour, il sous-entend que de nombreuses actrices ont été victimes d’abus sexuels, et questionne ainsi la légitimité d'un milieu gangréné.

2. Scream 4

Sorti en 2011, dix ans après le troisième volet, Scream 4 est le dernier long-métrage de Wes Craven, décédé en 2015. Un retour musclé et réussi, qui abordait finalement les mêmes thématiques que Scream V, mais dix ans plus tôt.Dès sa scène d’introduction, mise en abîme d’une mise en abîme qui tourne volontairement à vide, le sujet est clair : dénoncer les clichés, c’est devenu cliché.

Scream 4
Scream 4 ©SND

Avec ce nouvel opus, Wes Craven va à fond dans l’ironie, dans le second degré, tout en rendant la saga plus violente, plus sombre. L’équilibre est parfait, et Scream 4 s’adapte à son époque. Le film porte un regard malin sur son époque tyrannisée par les écrans, par la technologie, par le tout-connecté. Une révolution numérique qui s’inscrit parfaitement dans les thématiques de ce nouveau chapitre.

1. Scream

Tout est parti d’ici. En 1996, Wes Craven imagine un nouveau tueur en la personne de Ghostface et son masque immédiatement identifiable. Le réalisateur donne naissance à l’un des meilleurs slashers. Instantanément, le film dépoussière un genre vieillissant, que Hollywood ne parvient plus à réinventer (on sort tout de même de Halloween 6 en 1995…).

Scream
Scream ©Paramount Pictures

Il faut dire que le film de Wes Craven regorge de trouvailles absolument géniales. Sérieux, mais en même temps empreint d’un second degré malicieux, Scream est un pastiche inventif pensé par le scénariste Kevin Williamson. Wes Craven introduit un tueur bruyant, qui court trébuche, se prend les pieds dans le tapis et entre dans le cadre de manière totalement aléatoire, pour contre-balancer avec les modes opératoires froids, silencieux et lents des autres figures emblématiques du genre comme Michael Myers.

En les détournant, Scream redéfinit donc les codes du genre. Et si Wes Craven s'éclate, le public aussi. L'autre grande force de Scream, c’est de croire en l'intelligence du public et de le rendre complice du film, lui donnant l'impression que c’est lui qui tire les ficelles.