Kirk Douglas incarne un homme libre qui refuse de se plier aux règles du monde moderne dans "Seuls sont les indomptés". Malgré un tournage compliqué et des tensions avec le réalisateur David Miller, le comédien considérait ce film comme son préféré.
Seuls sont les indomptés : un cavalier en fin de course
Sorti en 1962 et adapté du roman The Brave Cowboy d'Edward Abbey, Seuls sont les indomptés débute avec le retour du cavalier Jack Burns (Kirk Douglas) au Nouveau-Mexique à la suite d'une longue absence. Lorsqu'il apprend que son ami Paul Bondi (Michael Kane) est en prison pour avoir aidé des clandestins à franchir la frontière, il se fait volontairement incarcérer pour l'aider à s'évader.
Après avoir retrouvé l'air libre, Jack part se réfugier dans les montagnes avec sa jument Whisky. Il est pris en chasse par le shérif Morey Johnson (Walter Matthau) et ses hommes. Dans un environnement qu'il connaît par coeur et dans lequel il est capable de survivre, ce héros qui refuse de se plier aux codes du monde moderne doit échapper à des voitures et un hélicoptère.
Gena Rowlands et George Kennedy complètent la distribution de ce long-métrage passionnant et touchant mis en scène par David Miller (Histoire d'un amour, Complot à Dallas). Un film auquel Kirk Douglas portait un attachement particulier.
Un film important pour Kirk Douglas
Dans son autobiographie intitulée Le Fils du chiffonnier et parue en 1988, le comédien écrit que Seuls sont les indomptés est le projet qu'il préfère de sa filmographie. Si l'acteur aime autant ce western, c'est notamment en raison du script de Dalton Trumbo, scénariste victime du maccarthysme qu'il avait soutenu durant l'écriture de Spartacus. Kirk Douglas raconte dans son ouvrage :
Mon excellent ami Dalton Trumbo finit par écrire le scénario. J'ai joué dans soixante-quinze films, j'en ai produit beaucoup et j'ai entendu parler de plus de films encore, mais, à ma connaissance, c'est la seule fois où un scénariste a écrit du premier coup un scénario parfait : un premier jet, et aucune révision. Autre avantage, Edward Abbey apprécia le scénario. Il eut même l'élégance de dire qu'il le trouvait meilleur que son livre, notamment en ce qui concerne les dialogues. Mais il préférait son titre.
Le comédien vante également les performances de ses partenaires, assurant que Gena Rowlands est "superbe" et que Walter Matthau est "extraordinaire". Il est aussi fasciné par la thématique de "l'individu broyé par la société".
Un tournage compliqué
En 2014, Kirk Douglas clame à nouveau son amour pour Seuls sont les indomptés dans une contribution pour le Huffpost, à travers laquelle il revient sur les longs-métrages dont il est le plus fier, et explique avoir eu des tensions avec David Miller :
Comme je l'ai déjà dit, c'est mon film préféré. (...) Ce fut un tournage difficile à Albuquerque et dans ses alentours -- haute altitude, neige, brouillard et pluie verglaçante en mai ! Je ne m'entendais pas très bien avec le réalisateur ; il n'avait aucune considération pour la sécurité. Alors que nous tournions sur une vire étroite avec un fort dénivelé, il m'a demandé de faire le tour de mon cheval par l'extérieur. Je voulais passer par l'intérieur, contre le mur, car le cheval se protégerait instinctivement. Même après que je lui ai expliqué, on s'est disputés, mais j'avais vu trop d'accidents inutiles pour être d'accord. La meilleure relation que j'ai eue sur ce film était avec mon cheval, Whisky. Bien sûr, le cheval ne pouvait pas répondre.
Parmi les autres films que l'acteur considérait comme ses favoris figurent L'Emprise du crime, Le Champion, Le Gouffre aux chimères, Les Ensorcelés, Un acte d'amour, 20 000 lieues sous les mers, La Rivière de nos amours, La Vie passionnée de Vincent van Gogh, Les Sentiers de la gloire, Spartacus et Sept jours en mai.