Ce thriller au plan-séquence hallucinant est un des meilleurs des années 1990 et à (re)voir gratuitement

Ce thriller au plan-séquence hallucinant est un des meilleurs des années 1990 et à (re)voir gratuitement

En ce moment France TV propose gratuitement "Snake Eyes" (1998), l'excellent thriller de Brian De Palma connu pour son faux plan-séquence et ses faux-semblants.

Snake Eyes : du grand Brian De Palma

Brian De Palma est un réalisateur à la filmographie fascinante. Capable de toucher à l'horreur, au fantastique, au thriller, à la science-fiction, au film de guerre, ou même au blockbuster d'action, le cinéaste a toujours trouvé le moyen de développer ses obsessions dans ses œuvres. Parmi celles-ci, il y a la thématique du faux-semblant, sur laquelle se construit quasiment entièrement Snake Eyes. Sorti deux ans après Mission Impossible (1996), le film est un thriller noir qui se déroule dans un lieu unique et pendant à peine quelques heures.

C'est à Atlantic City, dans le Palais des Sports, qu'un drame va avoir lieu. Alors qu'un combat de boxe a lieu, et que la foule est en délire et s'importe peu du cyclone tropical qui menace la région, le secrétaire à la Défense Charles Kirkland se fait assassiner par un tireur embusqué, sous les yeux de l'inspecteur Rick Santoro (Nicolas Cage). Ce dernier va devoir mener l'enquête, aidé par le commandant Kevin Dunne (Gary Sinise) chargé de la sécurité. Et parmi les milliers de témoins présents dans la salle, une en particulier a attiré l'attention de Rick. Il s'agit de Julia Costello (Carla Gugino), qui aurait été sur le point de révéler un complot...

L'art de la manipulation

Avec Snake Eyes, Brian De Palma capte l'attention du spectateur par son célèbre plan-séquence de 13 minutes qui ouvre son film. Il s'agit en réalité d'un faux plan-séquence, puisque des raccords sont perceptibles. Un choix pas anodin de la part du cinéaste qui, dès son introduction, donne des indices à son audience pour lui faire comprendre que tout ce qui est montré est faux. Sachant qu'il nous trompe ouvertement avec ce plan-séquence, on peut se douter que ce qu'il montre de ses personnages durant ce passage n'est qu'une illusion. C'est pour cette raison que le réalisateur enchaîne les clichés et les stéréotypes pour mieux les déconstruire.

On découvre dans un premier temps Rick Santoro, ce flic un peu ripou et accro aux jeux à qui on ne ferait pas confiance. Un homme exubérant, aux antipodes de son ami Kevin Dunne, parfait petit soldat à la morale en apparence irréprochable. Ce dernier ne quittera son poste uniquement par professionnalisme, après avoir vu une rousse sublime en robe longue, cliché de la femme fatale qui se révèlera bien différente. Et il en va de même pour Julia, qui sous ses airs de blonde pulpeuse et sexy, est en réalité un personnage passionnant et à l'opposé de cette image.

Snake Eyes ©Gaumont Buena Vista International
Snake Eyes ©Gaumont Buena Vista International

C'est donc une manipulation à grande échelle orchestrée par Brian De Palma avec Snake Eyes. Sur la forme, mais aussi sur le fond, puisque le scénario David Koepp traite ouvertement de la manipulation des images et des données. Par une caméra dans la salle, qui aidera à révéler le complot, et par les résultats falsifiés des tests antimissiles fournis au secrétaire à la Défense.

Captivant de bout en bout, et portant autant par la mise en scène virtuose de Brian De Palma que par la superbe composition de Ryūichi Sakamoto, Snake Eyes est à (re)voir sans hésiter sur France Tv qui propose le film gratuitement jusqu'au 10 septembre 2024.