N'en déplaise à certaines critiques américaines, "Sous la Seine" n'a pas de filiation particulière avec "Les Dents de la mer", si ce n'est d'être tous les deux des films de requins. Mais Xavier Gens y a tout de même glissé un clin d'oeil très clair au chef-d'oeuvre de Steven Spielberg.
Sous la Seine, le clin d'oeil à Steven Spielberg
Le succès phénoménal du film Netflix Sous la Seine garde une grosse part de mystère. En effet, sa réception critique est glaciale en France, alors qu'il est bien accueilli dans le monde et tout particulièrement aux États-Unis où le média de référence Variety le désigne comme le digne héritier de l'immense Les Dents de la mer, et un des meilleurs films de requins jamais réalisés...
Un avis qui laisse perplexe, tant le film de Xavier Gens s'inscrit dans un genre indéfinissable, voguant entre le premier et le millième degré pour raconter une histoire qui finalement appartient plus au registre de la science-fiction comique que de l'action-horreur réaliste. À ce titre, Sous la Seine entretient en réalité plus de similitudes avec une proposition comme Sharknado qu'avec le chef-d'oeuvre de Steven Spielberg, mais on peut cependant constater que Xavier Gens fait au moins une référence très claire à Les Dents de la mer.
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Des bouées jaunes, tout sauf un hasard
Dans Sous la Seine, difficile de trouver même le plus lointain cousinage entre le personnage de Bérénice Bejo et celui de Richard Dreyfuss dans Les Dents de la mer, comme celui du personnage de Nassim Lyes avec celui de Roy Scheider... Et si les deux films partagent l'enjeu dramatique de réussir à interdire l'accès aux eaux fréquentées par la terrible bestiole, il apparaît que c'est bien là leur seul rapport. Mais Xavier Gens a quand même tenu à rendre hommage au film de Steven Spielberg, en reprenant une de ses idées.
En effet, dans son acte final, précisément au moment où le requin "alpha" du film entre dans la partie de la Seine où les triathlètes viennent de plonger, le squale emporte avec lui les bouées du filet censé protéger les nageurs.
Une séquence terrifiante de Les Dents de la mer
Cette idée et ces quelques plans sur les bouées entraînées par le requin sont en effet directement inspirés d'une séquence de Les Dents de la mer, parmi les plus terrifiantes que le film de 1976 compte. Dans celle-ci, alors que l'équipage composé du chef de la police Brody (Roy Scheider), du scientifique Hooper (Richard Dreyfuss) et du chasseur de requins Quint (Robert Shaw), est lancé à la poursuite du requin blanc, Quint a l'idée de l'harponner avec un câble auquel sont attachés de grands barils jaunes.
Objectif : fatiguer le requin et l'empêcher de descendre dans les profondeurs. Mais un baril ne suffira pas, pas plus que les trois autres avec lesquels l'équipage désespéré tentera de nouveau la manoeuvre, peu de temps après...
Si la configuration est bien différente dans Sous la Seine, l'apparition de ces bouées jaunes entraînées par le requin et filant dans les eaux du fleuve rappelle forcément ce passage de Les Dents de la mer, encore démonstration éclatante qu'on n'a pas besoin de montrer directement le danger pour le faire terriblement ressentir.