Les défenseurs de la prélogie Star Wars de George Lucas appartiennent à une espèce difficile à trouver. Le réalisateur Rian Johnson, qui s'y connaît en expérience contestée dans la saga Skywalker, clame son amour pour ces trois films que les fans préféreraient oublier.
Rian Johnson a apprécié la prélogie Star Wars
George Lucas ne s'est pas fait que des amis lorsqu'il a mis en marche une seconde trilogie dans l'univers de Star Wars. Celle-ci avait pour but de se dérouler avant les événements de celle lancée en 1977. Son intention était de raconter les origines de Dark Vador, comment un jeune homme présenté comme un prophète était passé du côté obscur en grandissant. L'idée était belle, elle permettait en plus, avec les moyens de l'époque, de raconter des choses qui n'auraient pas pu l'être par le passé.
Mais quand La Menace Fantôme sort, puis les deux autres opus, les fans de Star Wars se déchirent, se retournent contre Lucas. Il est dès lors perçu comme un traître qui saccage la joyau qu'il a inventé. Encore aujourd'hui, la prélogie peine à se faire une place de choix auprès des aficionados. Le réalisateur Rian Johnson, qui a signé Les Derniers Jedi (opus central d'une dernière trilogie là aussi contestée), a été interrogé sur cette prélogie et ses mots sont flatteurs :
Lucas a fait un magnifique film pour enfants de 7 heures sur le fait que la peur de perdre et la trop haute estime de soi peuvent transformer des bonnes personnes en fascistes, et il l'a fait tout en créant des techniques qui allaient définir le cinéma moderne des 30 dernières années.
Entre critiqués, on se comprend
La prélogie devait être un énorme événement et si elle l'a été dans les faits, elle s'est néanmoins enrobée dans une bonne couche de contestations. Il faut bien se remémorer que ces trois nouveaux films ne sont pas pensés de manière opportuniste. George Lucas avait cette histoire en tête depuis le début mais il attendait simplement que l'époque lui fournisse les moyens techniques pour que sa vision naisse. C'est, certes, beaucoup plus impressionnant visuellement que la trilogie Star Wars initiale mais ce que ces films apportent à la mythologie est source de controverse. Il y a indubitablement énormément de déchets dans le tas entre un Jar-Jar Binks insupportable, une romance qui frôle le ridicule dans sa mise en scène ou des détails qui ne passent pas au sujet de la fameuse Force. George Lucas aura eu, au moins, le mérite d'aller au bout de ses idées, quitte à se mettre les puristes à dos.
Exactement ce que vient de faire Rian Johnson avec Les Derniers Jedi. Ce morceau central a contredit pas mal d'éléments mis en place dans l'épisode 7 et il participe au manque de cohérence de l'ensemble. Même si, tout bancal qu'il est, ça en fait un film vraiment passionnant à suivre de par son côté électron libre. Dans les deux cas, un unique constat s'impose : rendre heureux les fans de Star Wars est loin d'être une tâche facile.