Basé sur la biographie signée Walter Isaacson, "Steve Jobs" revient sur trois lancements importants de la carrière de l’inventeur. Pour son scénario, Aaron Sorkin s’est permis quelques écarts avec la réalité, comme l’expliquait Steve Wozniak lors de la sortie.
Steve Jobs : retour sur trois lancements marquants
Après l’accueil frileux du biopic Jobs porté par Ashton Kutcher, Steve Jobs suscite des réactions nettement plus enthousiastes. Sorti en 2016, le long-métrage de Danny Boyle adopte une forme plus audacieuse et moins conventionnelle.
Écrit par Aaron Sorkin, scénariste de The Social Network et réalisateur de Le Grand jeu, le film se penche sur la personnalité de Steve Jobs ainsi que sur ses rapports avec ses proches à travers trois événements majeurs de sa carrière : les lancements du Macintosh 128K (1984), du NeXT Computer (1988) et de l’iMac (1998).
Avec ces trois dates filmées avec des formats différents, Steve Jobs évoque donc des étapes importantes de la vie de l’inventeur incarné par Michael Fassbender, parmi lesquelles son départ puis son retour au sein de la firme Apple. Ses amitiés avec le cofondateur de la marque Steve Wozniak (Seth Rogen) et sa responsable marketing Joanna Hoffman (Kate Winslet), mais surtout sa relation avec sa fille Lisa forment néanmoins le cœur de ce récit scindé en trois actes.
Jeff Daniels, Katherine Waterston, Michael Stuhlbarg, John Ortiz et Sarah Snook complètent la distribution du long-métrage, pour lequel Aaron Sorkin s’est autorisé quelques écarts avec la réalité. Ce qui n’a cependant pas empêché Steve Wozniak de l’apprécier.
L’avis de Steve Wozniak
Interrogé par GQ sur le film en 2016, le cofondateur d’Apple reconnaît sa qualité mais pointe immédiatement les libertés prises par le scénariste, déclarant ainsi :
L’image est très belle, le jeu des acteurs est parfait, et l’ensemble très pro, sauf que beaucoup d’aspects montrés par le film n’ont jamais existé. De nombreux petits détails que j’avais évoqués avec Aaron Sorkin lors de nos nombreux entretiens ont été modifiés et transposés dans des lieux différents.
Le film ne reflète donc pas tout à fait la réalité de ce qui s’est passé. Je pense que Sorkin a raison lorsqu’il dit que son film est davantage un 'portrait' qu’une 'photographie'. C’est comme ça qu’il faut le regarder.
Louant le talent de Seth Rogen, Steve Wozniak explique qu’il ne s’est jamais vraiment comporté comme son personnage :
J’ai adoré mon personnage tel que Seth Rogen le joue. Mais moi, je ne pousse jamais à la confrontation et je ne juge pas les gens quand je leur parle.
Une rivalité accentuée
Steve Wozniak poursuit en assurant ne pas avoir été en rivalité avec Steve Jobs, précisant qu’ils ne se sont jamais affrontés comme c’est le cas dans le long-métrage. L’informaticien argue qu’il n’était absolument pas opposé au Macintosh mais qu’il considérait que le produit avait besoin de temps avant de trouver son public, ce que Steve Jobs n’acceptait pas.
Il ajoute que son ami n’a pas été destitué par les actionnaires d’Apple, mais qu’il est parti de son propre chef :
C’est Jobs de son propre chef qui a démissionné, nuance. Dans le film on voit John Sculley (interprété par Jeff Daniels, ndlr) revenir voir Jobs lors de la présentation de NeXT. Or Jobs n’a plus jamais adressé la parole à Sculley de sa vie.
L’ingénieur conclut en saluant "la grandeur" et "la bonté" de son ami, décédé en 2011 à l’âge de 56 ans, et se dit convaincu qu’il aurait aimé Steve Jobs :
Si Steve Jobs avait fait du cinéma comme il concevait ses produits, il aurait réalisé le film précisément comme Sorkin l’a écrit. Je suis personnellement convaincu que Jobs aurait été fier de ce film.