La fin ambiguë du film "Swimming Pool" de François Ozon avec Ludivine Sagnier et Charlotte Rampling n'a pas manqué de perturber les spectateurs. Découvrez ce qu'en dit le réalisateur français.
Swimming Pool : Ludivine à la piscine
Sorti en 2003, Swimming Pool est le sixième long-métrage de François Ozon. Pour l'occasion, il retrouve Ludivine Sagnier (qu'il avait dirigée dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes et 8 Femmes) et Charlotte Rampling (qu'il avait dirigée dans Sous le sable).
Présenté en compétition officielle au 56e Festival de Cannes, le film se déroule presque exclusivement dans une sublime villa du Luberon. C'est dans cette demeure appartenant à son éditeur que la romancière anglaise Sarah Morton (Charlotte Rampling) tente de retrouver l'inspiration pour son nouveau roman policier. Sur place, elle fait la connaissance de Julie (Ludivine Sagnier), la fille de son éditeur. Très vite, une relation troublante entre les deux femmes s'installe, entre fascination et répulsion.
Une fin ambiguë
Si vous avez vu le film de François Ozon, la fin vous a certainement questionné. À l'image de Mulholland Drive de David Lynch, le réalisateur français a cherché à brouiller les pistes entre fantasme et réalité. En effet, alors que l'on pensait que tout ce que vivait Sarah était réel, les dernières minutes du film nous prouvent le contraire. Julie disparaît, et lorsqu'elle retourne au bureau de son éditeur, elle rencontre sa fille, Julia. Bien que les deux jeunes femmes possèdent des physiques et des prénoms très proches, il s'agit de deux personnes différentes.
L'explication la plus plausible est que Sarah a imaginé le personnage de Julie comme l'héroïne de son roman, et que la frontière entre fiction et réalité s'est brouillée dans son esprit, semant également le doute dans celui des spectateurs. Julie n'a pas vraiment existé.
Lors de la promotion de Swimming Pool, François Ozon a eu l'occasion de s'exprimer sur cette fin troublante. Il expliquait notamment lors d'une interview :
Dans le processus créatif, les choses ne sont jamais simples. Qu'est-ce qui est réel, et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Comment séparer le fantasme de la réalité ? Ce thème est également évoqué dans Sous le sable, quand le personnage de Charlotte confond le rêve et la réalité. Dans Swimming Pool, tout ce qui est de l'ordre du fantasme découle de l'art de créer (...) en matière de réalisation, j'ai traité tout ce qui est de l'ordre de l'imaginaire de la façon la plus réaliste possible, pour brouiller la frontière. Quand on raconte une histoire, il est primordial de s'immerger dans la logique de perception des personnages pour s'identifier à eux. Pour expérimenter les mêmes émotions.
Confronté aux différentes réactions du public, François Ozon s'était dit très heureux que la fin fasse autant débat. Ainsi, il déclarait au Washington Post :
J'ai toujours voulu faire un film interactif, dans lequel chaque spectateur s'imagine sa propre version du roman de Sarah Morton. Ça me rend très heureux si des spectateurs ont des interprétations auxquelles je n'ai pas pensé (...)