Pendant plus de dix ans, Peter Kent a été la doublure cascade d'Arnold Schwarzenegger. Sur le tournage de "Terminator 2 : Le Jugement dernier", le cascadeur s'est donné à fond et a essuyé plusieurs blessures qui lui ont laissé des souvenirs impérissables.
Terminator 2 : une réussite à tous les niveaux
Plus de trente ans après sa sortie, Terminator 2 : Le Jugement dernier fait toujours partie des suites les plus réussies de l'histoire du cinéma, parvenant à passer l'épreuve du temps sans le moindre problème. Auréolé d'un budget d'environ 100 millions de dollars, ce qui en fait en 1991 le film le plus cher jamais produit, le long-métrage est une révolution visuelle. James Cameron multiplie les prouesses sur les effets spéciaux, aidé par les équipes de Stan Winston et d'ILM. Qu'il s'agisse du morphing du T-1000, des maquillages d'Arnold Schwarzenegger ou des scènes d'action comme la poursuite sur la Los Angeles River, le blockbuster est un enchaînement d'images inoubliables montées en un temps record, les délais de post-production étant très serrés.
Dans ce deuxième volet, les machines envoient le T-1000 (Robert Patrick), un organisme cybernétique capable de prendre n'importe quelle apparence, en 1995, soit deux avant le jugement dernier et la prise de contrôle de Skynet. Son objectif est de tuer le jeune John Connor (Edward Furlong). De son côté, le chef de la résistance envoie un T-800 (Arnold Schwarzenegger) chargé de protéger la version adolescente de lui-même. Après leur rencontre mouvementée, le robot et le futur chef de guerre essaient de libérer Sarah Connor (Linda Hamilton), internée dans un hôpital psychiatrique, pour qu'elle les aide à empêcher l'apocalypse nucléaire.
Un opus qui place la barre tellement haut à tous les niveaux que ses successeurs n'ont pu que se casser les dents derrière. Et si Terminator 2 est aussi impressionnant, c'est parce qu'il bénéficie de l'investissement total des personnes ayant travaillé dessus, comme c'est souvent le cas pour les films de James Cameron.
Le témoignage passionnant de Peter Kent
Parmi ces personnes figure Peter Kent, doublure cascade d'Arnold Schwarzenegger ayant collaboré avec la star pendant plus de dix ans, de Terminator à La Course au jouet. À propos de leur amitié, il se souvient auprès du quotidien britannique i en 2017 :
Quand je travaillais avec lui, nous étions quasiment tout le temps ensemble, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Je suis l'un des rares gars qui peut dire qu'il s'est entraîné avec lui tous les jours.
Le tournage de Terminator 2 n'a pas été une partie de plaisir pour Peter Kent. Pendant six mois, le cascadeur canadien a vécu "un enfer", devant se jeter d'un camion 18 roues, faire des sauts en Harley Davidson et subir les coups de Robert Patrick :
Robert devait me frapper avec un pied-de-biche en chêne. Donc j'ai mis toutes mes protections, tout ce que j'avais. Puis, bêtement, alors qu'ils allaient tourner, j'ai dit : "Robert, fonce". Mauvaise idée. C'est ce qu'il a fait et je l'ai regretté. Le lendemain, j'avais des marques noires et bleues sur les épaules et la poitrine parce qu'il s'était lâché sur moi.
Mais le souvenir le plus douloureux reste le moment où il a failli se briser les testicules, en plus d'avoir un moule en latex du visage d'Arnold Schwarzenegger collé au sien tous les jours. Alors qu'il se jetait du poids lourd lors de l'une des scènes finales où l'engin se retourne, son harnais lui a provoqué une douleur dont il se souvient encore, qui l'a fait vomir une fois qu'il a été détaché. Fort heureusement, aucune blessure grave n'a été à déplorer pendant la production.
Une collaboration compliquée avec James Cameron
Après avoir menti en se faisant passer pour un cascadeur pendant les auditions de Terminator, Peter Kent a travaillé avec le cinéaste sur Terminator 2, puis sur True Lies et T2 3-D : Battle Across Time. Il explique que leur collaboration n'a pas toujours été simple :
(James Cameron) n'est pas un grand communicant de ce qu'il a en tête. Il a sa vision, et d'une certaine manière, il pense que les gens sont en osmose avec cette vision.
Ce qui n'empêche pas le cascadeur d'être un grand admirateur de l'oeuvre du cinéaste, et notamment de Terminator 2, qu'il décrit de la manière suivante :
C'est une séquence d'action unique, cousue avec des dialogues intéressants et des crochets qui rendent ces scènes d'action pertinentes. Les cascades sont si viscérales et réalistes que l'on peut très bien voir qu'il y a très peu de travail sur fond vert. (...) On peut vraiment dire quand on voit Terminator que des gens se sont mis en danger, à commencer par moi.