"Terminator : Dark Fate", malgré les retours de Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger à l'écran et celui de James Cameron à la production, a été un échec cinglant. Le cinéaste est revenu sur cet échec et en a donné, selon lui, la raison principale.
La grande déception de 2019
Sixième opus de la saga culte Terminator et suite directe de Terminator 2 : Le Jugement dernier, Terminator : Dark Fate a largement déçu. Sorti en 2019, réalisé par Tim Miller et avec les retours de Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger dans leurs rôles iconiques, le film récolte des critiques moyennes et surtout n'encaisse que 260 millions de dollars de recettes au box-office mondial. Une performance largement insuffisante au regard d'un budget s'élevant à 185 millions de dollars, sans compter les frais engagés pour sa promotion...
L'échec est d'autant plus douloureux que Terminator : Dark Fate signe le retour de James Cameron, créateur de la saga et réalisateur des deux premiers films, à la production ainsi qu'au scénario, auquel il collabore. Alors qu'il avait été absent des trois précédents films, son retour était donc a priori un gage de qualité. Las, le tournage de Terminator : Dark Fate est compliqué, avec une réécriture en temps réel du scénario, et la collaboration entre James Cameron et Tim Miller se passe mal.
Tout récemment, dans une interview donnée à Deadline, James Cameron est revenu sur l'échec du film. Et avant d'expliquer en assumer personnellement une bonne partie, il tient à faire le point sur sa relation avec Tim Miller.
"J'aimais Tim avant le film, pas beaucoup pendant, et je l'aime de nouveau"
Les deux hommes ne s'en sont pas cachés, l'ambiance était des plus mauvaises entre eux pendant la production de Terminator : Dark Fate. Entre le réalisateur de Titanic et celui de Deadpool, les divergences artistiques ont été telles qu'à la fin de l'année 2019, Tim Miller affirmait vouloir ne plus jamais travailler de nouveau avec James Cameron. Mais, qu'on se rassure, de l'eau a coulé sous les ponts et les deux hommes sont aujourd'hui réconciliés, comme l'explique James Cameron.
Tim et moi avons eu nos conflits et on s'est exprimés là-dessus, et ce qui est fou c'est que nous sommes toujours potes. Ce qui est étrange. Je l'aimais avant le film, pas beaucoup pendant, et je l'aime de nouveau, et je crois que c'est pareil de son côté. On est tous les deux des grands passionnés de SF, on a beaucoup de centres d'intérêts communs, et j'aime sa série Love, Death & Robots.
Loin de rejeter la faute sur son réalisateur, avec lequel il assure donc que la relation est redevenue saine, James Cameron se déclare même responsable du problème principal du film.
"Le problème est que je refusais de le faire sans Arnold"
Le cinéaste est lucide, et ce qui semblait être l'argument fort de Terminator : Dark Fate s'est finalement révélé être sa faiblesse. En effet, James Cameron explique que Tim Miller ne voulait pas d'Arnold Schwarzenegger dans ce nouveau film. Et que lui, par fidélité à son ami, n'envisageait pas de s'impliquer si le célèbre T-800 ne revenait pas. Il a posé cette condition, et les ennuis ont commencé...
Le problème, et j'en porte la responsabilité, est que je refusais de le faire sans Arnold. Tim n'en voulait pas, et j'ai dit : "écoute, ça ne me va pas. Arnold et moi sommes amis depuis 40 ans, et je l'entends déjà : "Jim, je n'en reviens pas que tu fasses un film Terminator sans moi."" Je pouvais très bien lâcher l'affaire, mais j'ai quand même dit : "les gars, si vous trouvez un moyen de ramener Arnold, alors je serais heureux de participer au film."
"Le Terminator de ton grand-père"
James Cameron déclare ensuite que, ce qui a coincé, est le retour conjoint d'Arnold Schwarzenegger et Linda Hamilton. Que la réapparition de ces deux personnages, figures inoubliables des deux premiers films, datait automatiquement Terminator : Dark Fate.
De son côté Tim voulait Linda. Je crois que ce qui est arrivé est que le film aurait pu marcher avec Linda dedans, il aurait pu marcher avec Arnold dedans, mais avec Linda et Arnold dedans ensemble... Elle a plus de 60 ans, il en a plus de 70, tout d'un coup ce n'est plus ton film "Terminator", ce n'est même plus le "Terminator" de ton père, c'est le "Terminator" de ton grand-père.
On pensait que c'était cool de faire une suite directe à un film de 1991. Mais le jeune public, aujourd'hui, n'était même pas encore né à cette époque. Même dix ans après il n'était pas encore né. On a été myopes sur ce sujet. On s'est enivrés de notre propre truc, et c'est la leçon que j'en tire.
Avec son art consommé de la punchline, James Cameron reconnaît donc s'être pris dans le piège d'une certaine nostalgie, et que ramener ces deux personnages légendaires a finalement empêché le film d'attirer un public plus large dans les salles, ce qui était pourtant nécessaire pour espérer le rentabiliser.