Dans "The Foreigner" Jackie Chan s'allie à Pierce Brosnan pour venger la mort de sa fille. Un tournage pas si simple pour l'acteur chinois à cause du comportement du réalisateur Martin Campbell.
The Foreigner : le film de la rédemption
Au milieu des années 90, Martin Campbell réalise le très apprécié Absolom 2022. Cette petite production lui ouvre les portes d'une des franchises les plus connues au monde : celle de James Bond ! Il est en effet choisi pour relancer la saga avec Goldeneye, qui voit pour la première fois Pierce Brosnan en sociétaire du permis de tuer. Le film cartonne dans le monde et le metteur en scène enchaîne alors les grosses productions, de Sans frontière à Vertical Limit en passant par Le Masque de Zorro. À l'heure de rafraîchir à nouveau les aventures de 007, c'est encore vers lui que l'on revient et à qui on offre les rennes de Casino Royale avec le nouveau venu Daniel Craig. Et puis, en 2011, "c'est le drame !". Le Néozélandais met en scène Green Lantern avec Ryan Reynolds qui se fait détruire par les fans du comics, la critique, les spectateurs et devient un des plus gros bides de l'histoire du cinéma.
Après ce désastre, le metteur en scène se fait plus discret, se cantonnant au petit écran avec quelques téléfilms et épisodes de série. Il lui faudra six ans avant de revenir au long-métrage, avec le musclé The Foreigner.
Dans ce thriller d'action, Ngoc Minh Quan (Jackie Chan), un restaurateur londonien et ancien des forces spéciales américaines, se lance sur la piste des meurtriers de sa fille, victime collatérale d'un attentat terroriste. Pour avancer dans son enquête, il se rapproche d'un membre haut placé du gouvernement irlandais du nom de Liam Hennessy (Pierce Brosnan). La relation entre les deux hommes commence dans un esprit d'entraide mais devient bientôt aussi troubles que leurs passés.
Le film s'inspire du roman The Chinaman de Stephen Leather. Produit pour 35 millions de dollars, il en rapporte 145. Si The Foreigner ne révolutionne pas le genre et son scénario sent un peu le réchauffé, le duo de stars qui le porte le transforme, de part leur interprétation, en un divertissement plus qu'honorable. Le tournage n'a pourtant pas été qu'un bon souvenir pour Jackie Chan.
Le sens du détail
Il va de soi que tous les tournages de Jackie Chan sont épuisants pour l'acteur. Il n'y a qu'à le voir à l'écran dans la plupart de ses films, bondissant dans tous les sens tout en se battant contre des assaillants et évitant des camions, pour savoir que l'acteur chinois ne ménage jamais ses efforts. Ce qui fut également le cas sur le plateau de The Foreigner, donnant encore de son corps et offrant d'extraordinaires prouesses physiques alors qu'il était déjà âgé de 62 ans.
Mais cet épuisement physique, en 40 ans de carrière, Jackie Chan s'y est habitué. Et si la production du film de Martin Campbell l'a plus fatigué que les autres, c'est à cause de... Martin Campbell lui-même ! Interrogé sur le film lors qu'une conférence à Pékin, l'acteur a confié que sa collaboration avec le réalisateur avait été "très épuisante". En cause ? Le caractère trop consciencieux du Néozélandais. Malgré sa longue expérience, l'acteur n'avait jamais rencontré de réalisateur aussi exigeant, rajoutant qu'il ne lui avait laissé aucun répit.
Rajoutez à cela 45 minutes quotidiennes de maquillage pour le vieillir tous les matins et vous comprendrez encore plus pourquoi jouer dans The Foreigner ne fut pas spécialement une partie de plaisir pour Jackie Chan.