Ce soir CStar diffuse un chef-d'œuvre de James Gray : "The Lost City of Z". Malgré un casting composé de Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, et Tom Holland, le film a été un échec au box-office.
The Lost City of Z : James Gray en territoire inconnu
Avec The Lost City of Z (2017), James Gray s'est lancé dans un grand défi. Celui de porter à l'écran le récit de La Cité perdue de Z de David Grann, inspiré par les aventures de Percy Fawcett. Dans le film, on découvre ce dernier en tant que major britannique reconnu. Alors que sa famille s'apprête à s'agrandir, la Société géographique royale d'Angleterre lui demande de partir pour une expédition en Amazonie afin de cartographier une partie du continent. Après un premier voyage, Percy revient en Angleterre, mais en éprouvant encore une grande fascination pour cet endroit. Et plus particulièrement pour une cité perdue qu'il espère découvrir un jour. Malgré les difficultés vécues, et sa famille qui compte sur lui, il décidera de repartir pour poursuivre son exploration.
Sous ses airs de film d'aventure, The Lost City of Z est avant tout un drame riche, capable de traiter autant de la difficulté à assouvir sa passion sans impacter ses proches, que la nécessité de ces derniers à laisser quelqu'un partir vivre une expérience qui, peut-être, lui sera fatale, mais nécessaire à son développement. La folie qui s'empare des protagonistes face à cette nature est également un moyen pour James Gray de s'interroger sur les limites de l'homme pour accomplir une telle quête.
Le réalisateur n'oublie pas enfin de pointer du doigt les préjugés de cette période (en écho avec notre époque), que ce soit en confrontant les croyances occidentales aux civilisations autochtones, ou simplement par la place donnée à Nina, l'épouse de Percy Fawcett, au sein de la société anglaise.
Un casting important mis à rude épreuve
Pour parvenir à proposer ce voyage en pleine nature, James Gray a tourné en partie dans la forêt tropicale colombienne. Un lieu dangereux à cause de la présence de serpents, mais aussi des risques liés au virus de la dengue - appelé anciennement grippe tropicale ou fièvre rouge. Comme le précise le dossier de presse de The Lost City of Z, le tournage a donc été très difficile pour les équipes techniques ainsi que des membres du casting. Ainsi, le tympan de Charlie Hunnam a été attaqué par un insecte, tandis qu'un membre de l'équipe a été mordu au cou par un serpent. Ce dernier ne doit sa survie qu'à l'intervention de quelqu'un qui lui a aspiré le venin.
Si Charlie Hunnam tient le rôle principal du film, la star de Pacific Rim et Le Roi Arthur n'est pas la seule vedette de The Lost City of Z. Bien qu'à cette époque Tom Holland n'était pas aussi populaire qu'aujourd'hui, il avait déjà été introduit dans le rôle de Spider-Man pour Captain America: Civil War, sorti quelques semaines après le film de James Gray. L'acteur y joue Jack Fawcett, le fils de Percy qui va accompagner son père dans son aventure. Sienna Miller, elle, incarne l'épouse de ce dernier, tandis que Robert Pattinson est Henry Costin, l'ami de Percy qui fait le voyage avec lui. Le comédien n'avait pas non plus encore porté le costume du Chevalier noir (The Batman, 2022), mais sa renommée était quand même importante.
La presse convaincue malgré l'échec financier
Tout ce beau monde n'a néanmoins pas suffi pour permettre James Gray d'obtenir un succès. Pourtant, le réalisateur bénéficiait de son plus gros budget pour The Lost City of Z, estimé à 30 millions de dollars. Ce n'est que quelques années plus tard que ce chiffre fut dépassé pour Ad Astra (2019), dont le coût grimpa entre 80 et 100 millions de dollars. Les 30 millions de dollars engagés par les sociétés de production peuvent sembler peu en comparaison à des blockbusters, mais l'échec du long-métrage au box-office reste notable. The Lost City of Z ne parvenant à cumuler que 19 millions de dollars de recettes dans le monde.
Un échec financier d'autant plus dommage que The Lost City of Z est considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre et l'un des meilleurs films (voire le meilleur) de James Gray. La presse s'est en effet montrée très élogieuse lors de la sortie du film en salles, en atteste sa moyenne de 4,5/5 sur Allociné. Parmi les critiques positives, celle de Critikat indiquait que "James Gray atteint lui-même le sommet d’une filmographie passionnante", tandis que Télérama trouvait "le résultat majestueux et subtil". Ou encore L'Obs qui écrivait : "Du grand cinéma, porté par un lyrisme ample, une poésie tragique".