Marie-Antoinette est une figure mythique. Son histoire tragique a souvent été racontée au cinéma. Dès lors, de nombreuses actrices se sont succédées pour incarner la reine de France. En voici quelques-unes.
Canal+ sur les traces de Marie-Antoinette
La figure emblématique que représente Marie-Antoinette est apparue dans plus d’une cinquantaine de films. Mais c'est en série que Canal+ a voulu s'y intéresser. Créée par Deborah Davis (scénariste de La Favorite), Marie-Antoinette couvre les années 1870 à 1880. Elle retrace le départ d’Autriche à quatorze ans de Marie-Antoinette. Nous découvrons également sa difficulté à se plier au manque de liberté imposé par son rang. S'en suivent son émancipation et ses années aussi influentes que tumultueuses à la cour de Versailles.
La série est portée par l’actrice germano-russe Emilia Schüle (Berlin 56). Mais quelles sont les actrices qui se sont glissées dans les costumes de soie de Marie-Antoinette avant elle ? C’est parti pour un tour d’horizon des actrices ayant prêté leurs traits à la célèbre Reine décapitée.
Ute Lemper dans L’Autrichienne
Pierre Granier-Deferre dévoilait en 1989 L’Autrichienne. Le film revient sur les dernières heures de la Reine. Quatre jours d'agonie portés à l'écran par le jeu bouleversant de l'actrice et chanteuse allemande Ute Lemper. Nous découvrons l’image d’une Reine influente devenue martyre. Notons que le film a été scénarisé par André Castelot. L'auteur de l’une des biographies les plus authentiques sur la Reine. Son ouvrage Marie-Antoinette (1953) a d'ailleurs été couronné par l’Académie française. D’où la précision des faits.
L’Autrichienne retrace le procès expéditif de Marie-Antoinette. La Reine se voit accusée des pires crimes jusqu’à sa décapitation en public, le 16 octobre 1793 place de la Révolution à Paris. Caractérisé par ses qualités historiques plus qu’artistiques, le film est tourné lors des célébrations du bicentenaire de la Révolution française.
Jane Seymour dans La Révolution française
C’est également en 1989 que Robert Enrico et Richard T. Heffron nous offraient leur film La Révolution française. Un défi de taille que de couvrir l’ensemble de la période révolutionnaire ! Pourtant, malgré quelques impasses, le duo de cinéastes y est parvenu en réalisant chacun un volet de ce grand projet. Les Années lumière sont signées Enrico et Les Années terribles Heffron. Avant de camper l’incontournable Michaëla Quinn dans Docteur Quinn, femme médecin, Jane Seymour a incarné leur propre vision de Marie-Antoinette.
La frise historique La Révolution française dure six heures au total. La première partie retrace les événements de 1789 jusqu'à l'assaut des Tuileries le 10 août 1792. La seconde partie est consacrée à l'emprisonnement de Louis XVI avec sa famille jusqu'à l'exécution de Robespierre et Couthon en 1794. Soulignons que le conseiller historique du film est Jean Tulard, historien spécialiste de la période révolutionnaire. Raison pour laquelle le sujet est à ce point maîtrisé.
Kirsten Dunst dans Marie Antoinette
Sofia Coppola a en 2006 révolutionné l’image de Marie-Antoinette. Les spectateurs ont effectivement pu découvrir une version dépoussiérée de la Reine au destin tragique. L’épouse de Louis XVI fut si modernisée et novatrice dans Marie Antoinette que le personnage se vit hisser au rang d'icône pop. Magnifiquement campée par Kirsten Dunst, que la réalisatrice avait déjà dirigée dans Virgin Suicide (2000), c’est une Marie-Antoinette anti-conformiste et impertinente qui se dévoile à l’écran.
Le film nous entraine au sortir de l'adolescence de Marie-Antoinette. La jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l'autre sans aménité. Mariée à un homme maladroit (Jason Schwartzman) qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu'on lui impose. Elle s'évade dans l'ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle. Sofia Coppola joue d’anachronismes via une délicieuse bande-son pop ou encore une paire de Converse violette égarée près des souliers d’époque de Kirsten Dunst. Les joues rosées et les chapeaux improbables de cette jeune Reine gourmande à la pointe de la mode en ont ravi plus d’un !
Diane Kruger dans Les Adieux à la Reine
C’est en 2012 que Benoît Jacquot décide de nous offrir sa propre vision de la figure mythique via Les Adieux à la Reine. Diane Kruger prête ainsi ses traits à Marie-Antoinette dans ce drame historique adapté du roman éponyme de Chantal Thomas. Virgine Ledoyen et Léa Seydoux jouent respectivement son amie Gabrielle de Polignac et sa lectrice Sidonie Laborde. Sachez que le réalisateur a tenu à tourner le film dans le Château de Versailles, qu'il considérait comme "un personnage à part entière".
En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.
Maëlia Gentil dans Un peuple et son roi
Pierre Schoeller présentait en 2018 sa fresque historique, politique et humaine Un peuple et son roi. Hommes et femmes sont ici réunis pour une cause commune : faire de la toute jeune Assemblée Nationale un vivier d'idées progressistes. Un film moderne à l’énergie débordante où Maëlia Gentil prête ses traits à Marie-Antoinette. De tous les films sur Marie-Antoinette, celui-ci est l’un des plus complets. En effet, le point de vue de chacun est mis en avant, du paysan aux débatteurs de l’Assemblée nationale qui ont finalement tous appelé à la mort du roi.
Le film retrace les premières années de la Révolution française, de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, à l'exécution de Louis XVI (Laurent Lafitte) quatre ans plus tard. Un peuple et son roi se focalise notamment sur le rôle et la perception du roi par ses contemporains, dans les tumultes qui secouent la France. Nous suivons particulièrement un jeune couple qui entre en révolution : Françoise, campée par Adèle Haenel, ainsi que Basile, incarné par le regretté Gaspard Ulliel. Mais également des figures historiques marquantes de l’époque, tel que Robespierre (Louis Garrel).
Pour les férus de films classiques, n’hésitez pas à voir ou à revoir Lise Delamare dans La Marseillaise (1938) de Jean Renoir ou Norma Shearer dans Marie-Antoinette (1938) de W. S. Van Dyke. Nous pouvons également vous proposer Lana Marconi dans Si Versailles m’était conté… (1954) signé Sacha Guitry, ou encore Michèle Morgan dans Marie-Antoinette Reine de France (1956) de Jean Delannoy.