Ce vendredi 3 mars 2023, l'acteur Tom Sizemore est décédé à l'âge de 61 ans, des suites d'une rupture d'anévrisme cérébral. Retour sur les films les plus marquants de ce second rôle emblématique des années 90, qui a tourné sous la direction de Kathryn Bigelow, Tony Scott, Martin Scorsese, Oliver Stone ou encore Steven Spielberg.
Heat (Michael Mann, 1995)
Braqueur accro aux sensations fortes, Michael Cheritto a l'habitude de surnommer ses interlocuteurs "l'artiste" et est prêt à tout pour suivre le cerveau Neil McCauley (Robert De Niro) dans ses coups. Personnage aussi touchant qu'inquiétant, Michael est probablement le rôle le plus emblématique de la carrière de Tom Sizemore. Au cours d'une scène mythique dans un diner, il lance un regard terrifiant à un quidam témoin du passage à tabac du monstre Waingro (Kevin Gage), quelques secondes avant son exécution ratée.
Lors du braquage central de Heat, monument de fureur inégalé depuis où les douilles rebondissent par dizaines sur les trottoirs de Los Angeles, Michael tente de s'échapper de son côté. Son ultime regard est lui aussi particulièrement marquant, et semble signifier qu'il refuse la mort dans un ultime élan d'adrénaline en sachant que tout est déjà terminé pour lui.
À tombeau ouvert (Martin Scorsese, 1999)
Dans À tombeau ouvert, petit frère de Taxi Driver réalisé par Martin Scorsese et écrit par Paul Schrader, l'ambulancier Frank Pierce (Nicolas Cage) fait ses tournées nocturnes dans les rues new-yorkaises avec trois collègues : le blasé Larry (John Goodman), le bavard Marcus (Ving Rhames) et Tom, interprété par Tom Sizemore. Tandis que Frank ne dort plus et est au bord de la rupture, désespéré par le fait de ne plus réussir à sauver son prochain, Tom voit les choses différemment.
Lorsqu'il monte à bord de son véhicule pour de longues heures passées sous les éclairages artificiels aveuglants de la mégalopole poisseuse et gangrenée par une nouvelle drogue, c'est pour l'action. Tom adore par exemple tabasser le pauvre Noel (Marc Anthony), vagabond accro à l'eau que Frank ne cesse de croiser. L'impulsivité du personnage de Tom Sizemore ajoute encore plus de folie aux virées infernales d'À tombeau ouvert, s'accordant à merveille à l'air halluciné et désespéré de Nicolas Cage.
Il faut sauver le soldat Ryan (Steven Spielberg, 1998)
L’histoire d'Il faut sauver le soldat Ryan est l’histoire d’une escouade, d’un groupe, bien avant d’être celle d'individus. Mais Tom Sizemore, grâce à sa simple présence, avec peu de lignes de dialogues, se distingue immédiatement comme le plus proche du capitaine Miller (Tom Hanks).
Son confident, son frère d’armes de tous les combats, son ami, celui qui le comprend le mieux, celui qui meurt à ses côtés. Un peu à la manière de sa présence auprès de Robert De Niro dans Heat, il est ce parfait second rôle, théoriquement secondaire mais tellement indispensable.
Strange Days (Kathryn Bigelow, 1995)
Thriller cyberpunk haletant et passionnant, Strange Days offre à Tom Sizemore la coupe la plus folle de sa carrière. L'acteur prête ici ses traits à Max Peltier, un détective qui vient en aide à l'ex-flic Lenny Nero (Ralph Fiennes) dans son enquête, à quelques heures du passage à l'an 2000. Reconverti en trafiquant de vidéos illégales permettant de vivre toutes les situations possibles par procuration, Lenny se met à recevoir des images de véritables meurtres.
Dans les rues poisseuses et ultra violentes de Los Angeles, Tom Sizemore est comme un poisson dans l'eau. Un rôle trouble et mémorable qui marque une nouvelle collaboration entre l'acteur et Kathryn Bigelow après Point Break et Blue Steel.
La Chute du faucon noir (Ridley Scott, 2001)
Le film de guerre de Ridley Scott réunit un casting colossal, composé notamment de Josh Hartnett, Ewan McGregor, Tom Hardy ou encore Eric Bana. Au sein de la distribution phénoménale de La Chute du faucon noir, Tom Sizemore parvient à tirer son épingle du jeu dans le rôle du lieutenant-colonel McKnight, soldat qui reste stoïque alors que ses Humvees sont assaillis par les roquettes et les balles.
Même lorsqu'il est touché, le militaire ne bronche pas. Un personnage qui amène des touches d'humour au beau milieu du chaos.