À l'occasion de la sortie de "1917", on a eu envie de revenir sur les films en plan-séquence. Que ce soit un vrai ou un faux plan-séquence, le rendu est toujours superbe. Voici le top des meilleurs films tournés en un plan-séquence.
Le plan-séquence est un procédé très simple sur le papier mais très dur à exécuter. Il s'agit de tourner une scène en une seule prise. C'est-à-dire ne proposer aucun montage, aucune coupe, offrant ainsi un passage d'une traite. Certains ce sont essayés à faire un film entier de la sorte. Le dernier en date est 1917.
Le nouveau film de Sam Mendes rencontre déjà le succès puisqu'il est nommé dix fois aux Oscars 2020. Le cinéaste propose un film de guerre tourné en plusieurs plans-séquences (dont les coupes ne sont pas visibles). Il réunit pour l'occasion un casting relativement imposant composé de George MacKay, Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden, Colin Firth et Benedict Cumberbatch.
Le plan-séquence, une histoire d'amour avec le cinéma
Le plan-séquence remonte à l'origine du cinéma. Après tout, les courts-métrages des frères Lumière étaient déjà des plans-séquences. Mais le premier à avoir véritablement essayé cette technique est Alfred Hitchcock. En 1948, le cinéaste réalise La Corde, considéré comme le premier long-métrage entièrement en plan-séquence. Le problème, c'est qu'à son époque, les films étaient tournés sur pellicule. Un procédé ne permettant que dix minutes de prises continues. Le cinéaste a donc utilisé tout son génie pour mettre en œuvre un « faux » plan-séquence. Il a usé de subterfuges, comme le passage des acteurs devant la caméra, pour raccorder son film en huit plans-séquences de dix minutes. Une prouesse jamais égalée à l'époque. Depuis, Alejandro Gonzales Inarritu a utilisé la même technique dans son excellent Birdman, tout en s'aidant des technologies numériques modernes.
L'arrivée des caméras numériques permet d'aborder le plan-séquence avec plus de facilités. En 2002, le russe Alexander Sokourov s'essaye à ce type de mise en scène avec L'Arche Russe. Il réunit pour l'occasion plus de 1000 figurants dans le musée l'Ermitage de Saint-Pétersbourg pour tourner son film de 96 minutes. Un tournage qui a nécessité quatre prises.
Bien sûr le plan-séquence est très utilisé par les cinéastes. Que ce soit chez Stanley Kubrick, Martin Scorsese et sa mémorable introduction de Les Affranchis, Gaspar Noé ou encore l'excellente scène de combat de Old Boy. Pour autant, les films tournés en un unique vrai plan-séquence se font assez rares. Dans ce cas de figure il y a tout de même le sensoriel Victoria réalisé en 2015 qui a nécessité trois prises. La dernière ayant été la bonne, on suit ainsi pendant plus de deux heures une jeune femme dans les rues de Berlin de sa sortie de boîte de nuit jusqu'au lever du soleil.