Le succès et la gloire ne vont jamais sans leurs quelques contrariétés. "Top Gun : Maverick", grand succès et suite de "Top Gun" se trouve depuis le 6 juin 2022 de rester cloué au sol, interdit de distribution dans les salles. En cause, une violation du droit d'auteur dénoncée par la famille du journaliste qui a écrit l'article à la base du scénario du film de 1986.
Top Gun Maverick, la rançon du succès
Déjà très grand succès de l'année 2022, Top Gun : Maverick, le blockbuster porté par Tom Cruise, 36 ans après le culte Top Gun, fait tourner les têtes et pleuvoir les dollars. À peine deux semaines après sa sortie dans la majeure partie du globe, présenté hors compétition mais en grande pompe au 75e Festival de Cannes, le film a déjà rapporté plus de 550 millions de dollars au box-office mondial et s'est attiré des louanges sur sa réalisation et ses interprétations.
Mais ce grand succès ne fait pas que des heureux, puisque les ayant-droits d'Ehud Yonay, l'auteur israélien de l'article "Top Gun" publié en 1983 dans le magazine California et sur lequel est basé le premier film, ont porté plainte en Californie pour non-respect de la clause du contrat terminant la cession des droits de l'histoire à la Paramount au bout de 35 ans, et donc dénoncent une violation du droit d'auteur.
Concrètement, Shosh Yonay et Yuval Yonay, la veuve et le fils de l'écrivain et journaliste israélien, demandent des dommages et intérêts - non-spécifiés - ainsi que l'arrêt immédiat de la distribution du film dans les salles du monde entier. Pourquoi ? Parce que les droits de l'histoire de Top Gun leur ont été légalement restitués le 24 janvier 2020, soit plus de deux ans avant la sortie du film. Techniquement parlant, Top Gun : Maverick est un "dérivé" de l'histoire de Top Gun, et à ce titre a le droit d'exister, mais seulement tant qu'il est produit dans la période de détention des droits par la Paramount.
Paramount : "Cette plainte est sans fondement, et nous allons nous défendre vigoureusement"
Les plaignants, qui ont ouvert la discussion depuis plusieurs semaines, argumentent sur le fait que le film n'était pas du tout assez avancé en janvier 2020. Ce à quoi Paramount a répondu le contraire, leur affirmant qu'à la date du 24 janvier 2020 le film était bien "suffisamment terminé". Sur ce point, l'histoire de la production du film tend à donner raison aux prestigieux studios, puisque Top Gun : Maverick a été tourné en 2018 et 2019, avec une sortie annoncée en 2020 mais finalement retardée par la pandémie de coronavirus et la fermeture des salles.
Dans tous les cas, il est peu probable que la plainte des Yonai mène à une suspension de la distribution de Top Gun : Maverick dans les salles. Mais la Paramount va tout de même devoir se défendre et plaider sa cause. Si un arrangement financier entre les parties sera peut-être la solution à court terme, reste en suspens la question d'une potentielle future suite, pour laquelle Paramount devra vraisemblablement racheter les droits...