Après "Adolescence explosive", le réalisateur et scénariste Brian Duffield signe son deuxième long-métrage avec "Traquée". Un mélange des genres qui devrait plaire aux fans de Steven Spielberg et M. Night Shyamalan.
Traquée : quand des aliens jouent les cambrioleurs
Premier long-métrage réalisé par Brian Duffield, scénariste de The Babysitter et Underwater, Adolescence explosive révélait en 2020 le talent de son metteur en scène pour s'approprier des codes du cinéma de genre afin d'en tirer une proposition intéressante. Dans ce projet porté par Katherine Langford et Charlie Plummer, deux lycéens tombent amoureux alors que les têtes de leurs camarades explosent sans explication. Ils décident donc de profiter au maximum de leur vie dans un monde chaotique.
Une comédie romantico-apocalyptique attachante, située quelque part entre Scanners et 10 bonnes raisons de te larguer, qui donnait envie de découvrir le prochain film de Brian Duffield. Intitulé Traquée, ce deuxième long-métrage est un autre mélange des genres avec lequel le réalisateur revendique clairement l'influence de Steven Spielberg et M. Night Shyamalan sur son travail.
Traquée débute sur une journée comme une autre de son héroïne, Brynn (Kaitlyn Dever), jeune femme qui vit dans une maison isolée et qui semble rejetée par les habitants de sa petite ville en raison de son passé trouble. Elle passe donc le plus clair de son temps seule, rend visite à sa mère au cimetière et écrit à sa meilleure amie Maude, elle aussi décédée.
Ce soir-là, tout bascule pour Brynn. Pensant être victime d'un cambriolage, elle s'aperçoit que la chose qui est entrée chez elle n'est pas humaine. Elle parvient à venir à bout de cette créature et se rend compte qu'il s'agit d'un extraterrestre. Mais son cauchemar est loin d'être terminé...
Une très bonne surprise qui s'essouffle
Quasiment muet, Traquée réussit à dévoiler tous ses enjeux uniquement par sa mise en scène, exploit suffisamment rare pour être souligné. Après avoir introduit son héroïne, Brian Duffield instaure très vite un suspense redoutablement efficace. Certains plans rappellent les mouvements inquiétants dans le jardin d'E.T. l'extra-terrestre, quand le mystérieux visiteur venu d'ailleurs cherche à se cacher. Sauf qu'ici, la visite n'a absolument rien d'amicale.
Lorsque Brynn essaie de fuir, des mouvements de caméra évoquent ceux de Jurassic Park, Signes et La Guerre des mondes, Brian Duffield parvenant à dévoiler l'intelligence de l'alien au cours d'une partie de cache-cache effrayante, comme Steven Spielberg l'a fait avec ses vélociraptors ou son T-Rex. Le coupable de violation de domicile ressemble aux petits extraterrestres de Rencontres du troisième type, en plus imposant, plus rapide et surtout nettement plus agressif.
Brian Duffield n'en reste pas à ces références et après un premier acte prenant la forme d'un home invasion à la sauce Mars Attacks!, il s'oriente vers le film de body snatchers façon L'Invasion des profanateurs de sépultures en révélant l'étendue des capacités des aliens et leur plan de conquête. Le réalisateur finit hélas par s'essouffler et tourner en rond en tentant de lier les douloureux souvenirs de Brynn à l'invasion à laquelle elle tente de résister.
Si le rythme retombe et que certaines situations se répètent, Traquée propose tout de même plusieurs séquences marquantes dans sa deuxième partie, en jouant notamment avec les différentes formes des extraterrestres pour offrir des confrontations haletantes. Enfin, malgré un twist final prévisible, le film a le mérite d'exploiter son concept jusqu'au bout et de ne pas renoncer à son atmosphère désespérée au profit d'une conclusion optimiste qui aurait fait tâche. Reprenant à nouveau de nombreux éléments familiers des amateurs de genre, Brian Duffield livre après Adolescence explosive un deuxième pot-pourri maîtrisé, même s'il lui manque ici une véritable singularité pour convaincre pleinement.
Traquée est à découvrir sur Disney+.