Film d'action à succès des années 90, "Ultime Décision" aligne un casting très solide avec notamment Kurt Russell, Steven Seagal, John Leguizamo et Halle Berry. Un film qui a surpris avec le sort réservé au personnage de Steven Seagal, et a en coulisses souffert de l'attitude de l'acteur de "Piège en haute mer", qui s'est montré très violent envers un de ses partenaires.
Ultime Décision : un Die Hard en plein ciel
En 1996 sortait en France le film d'action Ultime Décision. Une histoire excitante, celle du détournement d'un 747 et l'intervention d'un commando en plein vol, avec un casting qui à l'époque fait rêver : Kurt Russell, Steven Seagal, John Leguizamo, Halle Berry et David Suchet, entre autres. Les années 90 à Hollywood sont celles du cinéma d'action, alors à la vue de l'affiche qui rassemble les visages des deux stars Kurt Russell et Steven Seagal, au-dessus du fameux avion furtif F-117 et avec une explosion en arrière-plan, tout le monde se frotte les mains.
Ultime Décision a du succès, et on oublie facilement les incohérences du scénario pour apprécier plutôt l'action menée tambour battant. Mais le film tire aussi sa notoriété d'un élément qui a surpris et n'a jamais été entièrement expliqué : la mort très rapide d'Austin Travis, le personnage incarné par Steven Seagal.
Un faux duo pour un vrai thriller d'action
Dans Ultime Décision, construit sur un schéma simple et efficace, des terroristes détournent un Boeing 747 avec 400 personnes à bord et exigent la libération de leur chef, Jaffa. Convoqué par le Pentagone pour analyser et désamorcer la situation, le consultant David Grant (Kurt Russell) estime que c'est une intox, et que le but est de transformer l'avion en arme chimique, avec un agent toxique qui se trouve à bord.
Il est décidé d'intervenir en plein air, grâce à un avion furtif qui viendra se fixer à la soute de l'appareil pour permettre à un commando, mené par Austin Travis (Steven Seagal), de monter à bord. C'est ainsi que vers la fin du premier tiers du film, un F-117 se fixe sous le Boeing 747. Problème, l'arrimage entre les deux avions est imparfait. Et si David Grant et les hommes de Travis réussissent le transfert, Austin Travis lui n'en a pas le temps et meurt dans le décrochage du F-117.
C'est une surprise, puisqu'il est rare qu'une tête d'affiche disparaisse aussi rapidement dans un film, de surcroît un protagoniste dans un film d'action. Résultat, c'est John Leguizamo, dans le rôle du second du personnage de Steven Seagal dans le film, qui compose finalement avec Kurt Russell le duo civil/militaire d'Ultime Décision. Était-ce initialement écrit ainsi ? Est-ce une référence "méta" à autre chose ? Est-ce une démission subite de l'acteur durant la production ? Les hypothèses vont encore bon train, sans qu'on puisse entièrement séparer la légende de la réalité.
Steven Seagal, violent et mégalomane
À l'époque, Steven Seagal est une star, mais il s'imagine l'être beaucoup plus qu'il ne l'est en réalité. Et les producteurs du film n'apprécient guère son attitude de diva, ainsi que les bruits d'harcèlement sexuel et de violences conjugales qui circulent. À l'époque, il sort d'une relation (de 1987 à 1994) avec l'actrice et mannequin Kelly LeBrock, et celle-ci fait alors état de violences conjugales. Bref, l'ambiance est déplorable et va vite dégénérer en coulisses où Steven Seagal agresse physiquement John Leguizamo. Un épisode sur lequel l'acteur de Outrages et L'Impasse revenait dans Q TV en 2010 (à partir de 1'30, avec une jolie imitation en prime) .
C'st arrivé durant une répétition. Dans "Ultime Décision", je joue son sergent-chef. Et il arrive et dit : " C'est moi qui commande. Tout ce que je dis fait loi, celui qui n'est pas d'accord..." Et j'éclate de rire. Vraiment, je me marre parce qu'on dirait un attardé. Et là il me fait une prise de taekwondo, et me bloque contre le mur. Il mesure près de 2m, et il m'a pris par surprise, j'avais le souffle coupé et je ne pouvais que murmurer : "Pourquoi ?"...
Alors qu'il pensait que c'était une blague de la part de Steven Seagal, John Leguizamo a appris à ses dépens que l'acteur de Nico et de Piège en haute mer était on ne peut plus sérieux et premier degré. Cette altercation a-t-elle pesé sur le scénario et la production, en poussant un peu plus Steven Seagal vers la sortie ? Difficile à établir. Dans tous les cas, il a fait montre d'une attitude qui ne passera plus à Hollywood, puisqu'à partir de ces années Steven Seagal ne retrouvera jamais le succès en salles et n'apparaîtra quasiment plus que dans des DTV. Tant pis pour lui, tant mieux pour le cinéma.