Et si Franck Dubosc se révélait comme un auteur de cinéma "sérieux" à suivre de très près ? Après "Rumba la vie", qui malgré ses défauts se distinguait par une approche subtile et joliment amère de la comédie dramatique, son nouveau film "Un ours dans le Jura" s'annonce comme une comédie noire très séduisante.
Franck Dubosc, côté sombre
Quelque chose se passe du côté de l'oeuvre de Franck Dubosc, et c'est très intéressant. En effet, à 60 ans, celui qui s'est fait la superstar du one-man-show et le champion du box-office avec des comédies potaches et ultra-populaires semble vouloir s'épanouir aujourd'hui dans un registre de cinéma plus nuancé, plus subtil et plus ambigu. Preuve en est que sa deuxième réalisation, Rumba la vie, sous son aspect conventionnel de "comédie avec Franck Dubosc", s'offrait en caméo le controversé Michel Houellebecq et peignait le portrait d'un homme médiocre, blessé et brisé par sa propre lâcheté, pour un résultat d'une amertume surprenante.
Si tout n'était pas réussi et qu'il a déstabilisé le public historique de l'humoriste devenu acteur et réalisateur - seulement 290 000 spectateurs -, Rumba la vie a néanmoins mis en lumière le profil "auteur" de Franck Dubosc. Toujours les yeux d'un bleu profond, mais avec une âme plus grise et un coeur plus noir qu'à l'accoutumée. Son nouveau film, Un ours dans le Jura, s'inscrit dans cette perspective et pourrait bien être une superbe proposition.
Inspiré par les frères Coen
Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, et regardons les quelques pièces et faits déjà exposés. Le synopsis de Un ours dans le Jura est le suivant :
Michel et Cathy, un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. 2 morts et 2 millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de se taire.
Il s'agit d'un pitch de pure comédie noire, et qu'un casting royal va animer. En effet, autour de Franck Dubosc, aussi devant la caméra, on retrouve Laure Calamy et Benoît Poelvoorde, soit deux des valeurs les plus sûres du cinéma français, ainsi que Joséphine de Meaux et Kim Higelin. Et le réalisateur a une idée assez précise de ce qu'il voulait pour Un ours dans le Jura, comme il l'expliquait en février 2024 à France 3 Franche-Comté.
J’avais envie de changer un peu de genres. D’être dans un genre avec toujours de la comédie, mais un peu plus noire, plus dans l’humour des frères Coen, comme "Fargo"… Tous ces films où l’on rit, mais d’un premier degré, avec des personnages très ancrés dans le réel. Je n’avais pas envie d’une comédie rigolote, mais d’une comédie sérieuse, un comique sérieux.
Un ours dans le Jura est attendu dans les salles le 1er janvier 2025.