Ce soir, il ne faut pas rater "Une vie cachée", diffusé sur Arte. Le film de Terrence Malick est un chef-d'œuvre qui raconte la tragique histoire de Franz Jägerstätter qui refusa de prêter allégeance à Hitler.
Une vie cachée : un drame superbe et éprouvant de Terrence Malick
En 2019 Terrence Malick aurait bien pu remporter une nouvelle Palme d’Or au Festival de Cannes avec Une vie cachée, huit ans après The Tree of Life (2011). Cette année-là, c’est Parasite de Bong Joon-ho qui l’avait remportée. Un grand film à n’en pas douter. Mais la proposition du réalisateur La Ligne rouge (1998) et Le Nouveau Monde (2005) était alors, d’après nous, éminemment supérieure.
Comme on l’écrivait dans notre critique, avec Une vie cachée, on retrouvait Terrence Malick à son meilleur. Le réalisateur y poursuivant ses réflexions sur la religion, la croyance et la foi, avec une approche plus conventionnelle que ses précédentes œuvres (A la merveille, Knight of Cups, Song to Songs). Il offrait de plus une réflexion universelle et humaniste, et parvenait à bouleverser par sa manière si singulière de capturer l’instant. Les présences du directeur de la photographie Jörg Widmer et du compositeur James Newton Howard jouant également un rôle important dans les émotions provoquées.
Il est alors bien dommage que seulement 220 000 spectateurs aient découvert ce chef-d’œuvre en salles lors de sa sortie. Un rattrapage s’impose alors pour ceux qui sont passés à côtés. Car « Terrence Malick touche au sublime » (Le Journal du Dimanche) avec ce « très grand film » (L’Express), « d’une beauté terrassante sur la foi et le doute » (Première).
L’histoire tragique de Franz Jägerstätter
Avec Une vie cachée, Terrence Malick raconte l’histoire d’un martyr de la Seconde Guerre mondiale. Tiré de la biographie d'Erna Putz, le film relate la vie de Franz Jägerstätter (1907-1943), un fermier autrichien qui refusa de prêter allégeance à Hitler et qui devint objecteur de conscience en s’opposant au régime. Séparé de sa femme Franziska Jägerstätter et de leurs deux enfants, il fut d’abord emprisonné, à Linz puis à Berlin. Durant cette période, il put communiquer avec sa femme qui tenta de le faire libérer.
Mais en dépit des pressions et des menaces reçues par son épouse et leurs enfants dans son village, Franz refusa de revenir sur sa décision. Une vie cachée montre ainsi la soumission des autres membres du village et leur hostilité croissante, qui ira, pour certains, dans le sens du régime nazi.
C’est grâce à la correspondance de Franz avec Franziska, recueillie par Erna Putz, et aux recherches du pacifiste américain Gordon Zahn, que cette histoire fut racontée, avant que Terrence Malick ne la mette en images. Exécuté le 9 août 1943 à 36 ans, dans un garage de la prison Brandenburg de Berlin, Franz Jägerstätter fut par la suite reconnu pour son courage. Ainsi, c’est en 2007 qu’il fut déclaré martyr et béatifié par l’Église catholique.