Alors que "Vice-Versa 2" s'apprête à sortir dans les salles, Pete Docter, le directeur artistique de Pixar, s'inquiète de l'avenir du studio mais assure qu'ils ne suivront pas la même stratégie de Disney sur les live action.
Pixar : les grands succès sont loin
Depuis la sortie et le succès de Toy Story (1995), Pixar est devenu un studio très réputé. On ne compte plus les longs-métrages d'animation qui ont marqué la culture populaire, entre Le Monde de Nemo (2003), Ratatouille (2007), Wall-E (2008) ou encore Là-haut (2009). Pourtant, depuis quelques temps maintenant, les résultats des films Pixar n'ont pas été au niveau des attentes. La faute en partie à la pandémie, puisque plusieurs productions, initialement prévues pour les salles, ont finalement terminé sur Disney+, la plateforme de The Walt Disney Company qui détient Pixar.
Ce fut le cas notamment d'En avant (2020), de Soul (2020) ou encore d'Alerte rouge (2022) qui avaient coûté respectivement entre 175 et 200, 150 et 175 millions de dollars. Et pour ce qui est de Buzz l'Eclair (2022) et Elémentaire (2023), sortis dans les salles obscures, les chiffres n'ont pas été si bons. Le premier rapportant 226 millions de dollars de recettes, et le second 496 millions de dollars. Ce qui est très loin de certaines productions de Pixar qui frôlaient ou dépassaient le milliard, et a placé ces films parmi les moins rentables du studio.
La sortie de Vice-Versa 2 sera déterminante pour la suite
La sortie de Vice-Versa 2 (le 19 juin en France) est donc importante. Et Peter Docter, directeur artistique de Pixar, mais aussi co-réalisateur de Monstres et Cie, Là-haut, Vice-Versa et Soul, et producteur de Vice-Versa 2, a fait part de son inquiétude pour l'avenir, dans un article du Time. Un entretien durant lequel il a expliqué l'importance du score de ce prochain film pour la suite, et les nouvelles stratégies du studio.
Si (Vice-Versa 2) ne marche pas au cinéma, je pense qu'il faudra simplement réfléchir encore plus radicalement à la manière dont nous gérons notre entreprise.
Le premier changement dans la stratégie de Pixar a été de mettre de côté des nouvelles œuvres originales pour prioriser des films dérivés de succès établis. C'est ainsi qu'il a été décidé de réaliser cette suite de Vice-Versa. Sauf que cette stratégie est délicate, puisque d'après Peter Docter beaucoup de gens se disent : "Pourquoi ne font-ils pas des trucs plus originaux ?". Mais la réalité est que "lorsque (qu'ils) le font, les gens ne vont pas les voir car ils ne connaissent pas ces univers. Avec les suites, les gens pensent : Oh, j'ai vu ça. Je sais que j’aime ça. Les suites sont très précieuses de cette façon". Reste que le public serait plus exigeant avec les suites, ce qui pousse les équipes de Pixar à trouver de nouvelles choses, même dans une suite de Vice-Versa 2, pour s'assurer de surprendre les spectateurs.
Pas de live action comme Disney
Un autre moyen d'attirer le public pourrait être de se lancer dans des adaptations en live action des plus gros succès de Pixar. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le Time en évoquant le fait que beaucoup de fans avaient évoqué le nom de Josh O'Connor (Challengers) pour incarner Alfredo Linguini, le héros de Ratatouille si une version live venait à voir le jour. Mais là-dessus, Peter Docter est catégorique. Même si Disney a connu de grands succès en se lançant dans des adaptations en live action, le réalisateur ne veut surtout pas suivre cette direction.
Non, nous ne voulons pas faire ça. Ca me fait un peu mal de le dire, mais ça m'ennuie. J'aime faire des films originaux, uniques, qui ne ressemblent qu'à eux-mêmes. En faire des remakes, ce n'est vraiment pas intéressant pour moi. (...) Et puis ce serait trop difficile. Une grande partie de ce que nous créons fonctionne grâce aux règles du monde de l'animation.
On ne devrait donc pas voir de Buzz l'Eclair, d'Alfredo Lunguini ou de Carl Fredricksen en chair et en os, et c'est tant mieux. Reste à espérer qu'avec Vice-Versa 2 le studio parviendra à revenir au sommet du box-office. Nul doute que le premier week-end d'exploitation aux États-Unis (ce 15-16 juin) sera observé de près.