Viens chez moi, j'habite chez une copine : le film qui a tout changé pour Michel Blanc

Viens chez moi, j'habite chez une copine : le film qui a tout changé pour Michel Blanc

Alors qu'il s'émancipe de la troupe du Splendid, Michel Blanc tient en 1981 le rôle principal de "Viens chez moi, j'habite chez une copine", Guy, variation de son personnage culte Jean-Claude Dusse. Un tournant décisif dans la carrière de l'acteur.

Michel Blanc prend les commandes

À la fin des années 70, Michel Blanc a déjà plus de vingt crédits à son actif sur grand écran, mais un personnage lui colle à la peau : Jean-Claude Dusse. Un personnage culte, peut-être le plus iconique de la troupe du Splendid avec ses aventures mémorables dans Les Bronzés et Les Bronzés font du ski.

Les Bronzés font du ski
Les Bronzés font du ski ©CCFC

Mais si Michel Blanc aime son personnage et que le succès du premier film, sorti en 1978, le ravit, il assume aussi, comme il l'exprimait dans une interview accordée à Première, vouloir évoluer :

Je trouvais ça vulgaire d’écrire une suite aux Bronzés. Donc je n’ai pas participé à ce qui se révèlera être le meilleur des deux films ! (rires) Et, sur le plateau, l'ambiance n'était pas si bonne entre nous, comme si quelque chose s’était cassé. On m’en voulait forcément un peu et logiquement d’ailleurs d’avoir un peu d'avoir brisé la cohésion du groupe. Les copains ont pu croire que j'avais pris la grosse tête.

Les Bronzés font du ski, dans lequel il apparaît mais qu'il n'a pas co-écrit avec le reste du Splendid, marque donc une étape dans la relation professionnelle avec ses partenaires et amis. Le film sort en 1979 et Michel Blanc, essentiellement jusque-là cantonné à des rôles secondaires, voit déjà plus loin, et plus grand.

Le film du tournant

Il faut se réinventer sans se renier, et Michel Blanc change la dimension de ce registre avec une forme de continuité, en retrouvant Patrice Leconte, réalisateur des deux films Les Bronzés, pour Viens chez moi, j'habite chez une copine. Un film qu'il a co-écrit avec le réalisateur et dont il rédige les dialogues, adaptant la pièce de théâtre créée par Luis Rego, inoubliable Bobo dans Les Bronzés. Du Splendid, on retrouve aussi Anémone dans un rôle central, Bruno Moynot et Marie-Anne Chazel dans des apparitions secondaires.

Michel Blanc partage le haut de l'affiche de cette comédie avec Bernard Giraudeau, et leur duo convainc le public. Viens chez moi, j'habite chez une copine est un succès, attirant plus de 2,8 millions de spectateurs dans les salles. Le personnage est une déclinaison réussie de Jean-Claude Dusse, mais la principale différence est que l'acteur tient cette fois-ci le rôle principal et se fait remarquer. Il va alors enchaîner. La même année, Michel Blanc assure par ailleurs le premier rôle de Ma femme s'appelle reviens, autre réalisation de Patrice Leconte dont il est aussi co-scénariste.

Ne prêtant que sa voix dans Le Père Noël est une ordure en 1982, il retrouve la troupe du Splendid dans un rôle secondaire pour Papy fait de la résistance en 1983. Comme les années précédentes, le duo Patrice Leconte - Michel Blanc livre son film Circulez y'a rien à voir, l'acteur ne participant pas cette fois-ci au scénario. Sur la recommandation du réalisateur, Michel Blanc passe alors à la réalisation en 1984 avec Marche à l'ombre, qu'il co-écrit et dans lequel il donne la réplique à Gérard Lanvin.

Vers la consécration cannoise

Marche à l'ombre est un grand succès, finissant en tête du box-office français de 1984 avec 6,1 millions de spectateurs, devant Les Ripoux et Indiana Jones et le Temple maudit. C'est aussi la fin de l'exploration du caractère Jean-Claude Dusse, puisque dans la foulée, Michel Blanc refuse les rôles similaires mais accepte la proposition de Bertrand Blier pour Tenue de soirée.

Sa performance au côtés de Miou-Miou et Gérard Depardieu lui vaut d'être distingué du Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes en 1986.

Antoine (Michel Blanc) - Tenue de soirée
Antoine (Michel Blanc) - Tenue de soirée ©AAA

Ainsi, en quelques années, saisissant l'opportunité d'occuper le haut de l'affiche avec Viens chez moi, j'habite chez une copine, à nuancer ensuite son fameux personnage de Jean-Claude Dusse pour en livrer des versions qui ont autant convaincu le public que les cinéastes de l'époque, Michel Blanc s'est imposé comme un acteur, un auteur et un réalisateur de tout premier plan du cinéma français.