La nouvelle est tombée en début de soirée, Anémone, de son vrai nom Anne Bourguignon, est décédée ce mardi 30 avril 2019 des suites d’une « longue maladie » d’après son agent. L’actrice était âgée de 68 ans.
Pour plusieurs générations, elle était Thérèse, cette bénévole coincée de SOS Amitié qui offrait une serpillière (ou un gilet, c’est selon) à son collègue Pierre avant de se découvrir entièrement nue aux côtés d’un porc sur une peinture qui lui était offerte. C’était évidemment Anémone qui incarnait ce personnage mythique dans le tout aussi mémorable Père Noël est une ordure.
Un rôle qui colle à la peau
Un film culte aux innombrables répliques ancrées dans un inconscient collectif (du moins français). Aux côtés de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Thierry Lhermitte, Anémone nous en a offert des répliques inoubliables. La serpillière, évidemment, mais également « c’est fin, très fin, ça se mange sans faim », « appuyez sur le bouton », ou encore « je le mange car c’est offert de bon cœur ».
Pourtant, Anémone n’est pas née au cinéma avec Le Père Noël est une ordure. En 1982, lorsque sort le film de Jean-Marie Poiré, la comédienne a déjà une vingtaine de films à son actif. Débutant à la fin des années 1960 à dix-huit ans à peine, Anémone, qui tient ce pseudonyme de son premier film (Anémone de Philippe Garrel), apparaîtra devant la caméra de Philipe de Broca (L’Incorrigible) ou de Yves Robert (Un éléphant ça trompe énormément). Des rôles secondaire, voire anecdotique jusqu’à ce que Coluche lui donne un rôle dans Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine.
Puis, avec l’équipe du Splendid, elle gagne en popularité avec la pièce Le père Noël est une ordure, avant que celle-ci ne soit adaptée au cinéma. Un rôle qui lui collera à la peau même si elle compte d’autres rôles notables, comme dans Viens chez moi, j’habite chez une copine. Elle aura également l’occasion de travailler dans les années 1980 et 1990 avec des cinéastes notables, tels que Patrice Leconte, Edouard Molinaro, Claude Lelouch, Michel Deville ou encore Tonie Marshall, et obtiendra même le César de la meilleure actrice pour Le Grand Chemin (1988).
Depuis les années 2000 elle se faisait plus rare, mais a tout de même eu l’occasion de tourner jusqu’en 2018, l’année dernière avec La Monnaie de leur pièce. Un bien beau nom du cinéma français qui vient de nous quitter.