William Friedkin est décédé à 87 ans. Il était le réalisateur de "French Connection", "L'Exorciste", mais aussi de "La Chasse", "Le Convoi de la peur" ou encore "Killer Joe". Plus de dix ans après celui-ci, le cinéaste allait livrer son dernier film "The Caine Mutiny Court-Martial".
William Friedkin est décédé
Né le 29 août 1935 à Chicago, le réalisateur William Friedkin est décédé ce lundi 7 août 2023 à Los Angeles à l'âge de 87 ans. Le cinéaste avait marqué les esprits par la noirceur de ses œuvres, et ses personnages sombres. Dès 1965, il réalise le documentaire The People vs. Paul Crump, consacré à un condamné à mort et mettant en avant les défaillances de l’enquête.
Le réalisateur se lance ensuite dans la fiction et obtient une renommée importante en 1971 avec French Connection, mémorable notamment pour sa course poursuite sous le métro aérien.
Toujours proche du réel, William Friedkin s'inspire ici d'une enquête du département de police de New York sur la French Connection, l'organisation qui important de l'héroïne depuis la France. Porté par Gene Hackman et Roy Scheider, le film remporte 5 Oscars en 1972, dont ceux du Meilleur film, du Meilleur réalisateur pour William Friedkin et du Meilleur acteur pour Gene Hackman.
L'Exorciste, son œuvre culte
Ce premier succès n'est évidemment pas le dernier pour William Friedkin puisqu'aussitôt après il réalise probablement son film le plus connu : L'Exorciste (1973). Le long-métrage est devenu une référence de l'horreur, donnant naissance à de nombreux dérivés ou à des parodies. Un nouveau film, L'Exorciste : Dévotion, est d'ailleurs prévu pour le 11 octobre.
Si L'Exorciste est aussi important encore aujourd'hui, ce n'est pas que pour sa manière d'aborder l'horreur en présentant Regan, une jeune fille possédée par un démon. Le film montre avant tout une Amérique qui a perdu ses valeurs et ses croyances. Que ce soit par le père Karras, un prêtre qui remet en question sa foi. Ou l'explosion du cercle familial avec la séparation des parents de Regan.
William Friedkin voit son film être récompensé de deux Oscars (mixage son et scénario adapté) et engranger d'abord 193 millions de dollars de recettes au box-office américain, avant que différentes ressorties ne fasse monter ce chiffre (en 2001) à plus de 440 millions de dollars récoltés dans le monde.
Un cinéma sombre et fascinant malgré les échecs
Si ces deux succès sont indéniables pour William Friedkin, ses films suivant sont avant tout des réussites artistiques. L'excellent Le Convoi de la peur (1977, en VO Sorcerer), remake du film Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot, est un énorme échec au box-office. Puis, le fascinant La Chasse (1980), où Al Pacino infiltre le milieu gay de l'époque pour enquêter sur une série de meurtre, rapporte suffisamment pour être rentable. Mais comme Le Convoi de la peur, ce n'est que des années plus tard que le film sera réhabilité.
Toujours adepte d'un cinéma violent, sombre et pessimiste, William Friedkin propose ensuite le polar Police fédérale, Los Angeles (1985). Si le ton reste similaire à ses précédentes productions, questionnant sans cesse les valeurs de ses protagonistes et leur respect des lois, le film lui permet d'innover en matière de mise en scène, marquant ainsi son époque.
William Friedkin se fait ensuite plus discret dans les années 1990 avec des films plus mineurs. Il faut attendre les années 2000 pour le voir revenir en force. Dès 2003 avec Traqué, avec Tommy Lee Jones et Benicio del Toro au casting, puis surtout en 2006 avec Bug. Suit ensuite Killer Joe (2011) avec un hallucinant Matthew McConaughey.
Plus de dix ans après, le réalisateur allait livrer son dernier film The Caine Mutiny Court-Martial. William Friedkin devait d'ailleurs le présenter en avant-première en septembre prochain lors de la Mostra de Venise.