Pour la sortie au cinéma de son nouveau film "Les Olympiades", nous avons eu la chance de rencontrer Jacques Audiard. L'occasion d'évoquer cette comédie romantique éloignée de son registre habituel, de son rapport à Paris comme ville de cinéma, de son goût pour la mise en scène du discours amoureux...
Jacques Audiard de retour aux affaires
Après Les Frères Sisters, son western américain avec Joaquin Phoenix et John C. Reilly, le réalisateur Jacques Audiard est de retour au cinéma avec un film surprenant. Les Olympiades, co-écrit avec Céline Sciamma et Léa Mysius, nous plonge dans le quartier parisien du même nom, coeur battant du 13e arrondissement. S'y déroule alors le quotidien sentimental de trois jeunes gens, Émilie (Lucie Zhang), Camille (Makita Samba) et Nora (Noémie Merlant).
Le film, adapté d'une trilogie dessinée d'Adrian Tomine, se dévoile dans son synopsis aussi banal que mystérieux.
Paris 13e, quartier des Olympiades. Émilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin d’Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.
Les Olympiades, comme un « premier film »
Alors que le réalisateur de De battre mon coeur s’est arrêté et de Un Prophète s’est construit jusque-là une formidable filmographie où on regardait les les hommes tomber, il s’aventure ici dans un registre inédit pour lui. Les Olympiades est en effet une comédie romantique, résolument moderne, avec des comédiens pour la plupart encore peu expérimentés. Sans tragédie, en saisissant une forme devenue rare d'insouciance et l'énergie de la jeunesse amoureuse, le film est un triple portrait urbain et authentique de notre époque. Le résultat est une bouffée d’oxygène salutaire et un geste de cinéma très réussi.
Présenté au Festival de Cannes 2021 puis au Festival d’Angoulême, c’est à ce dernier que nous avons pu rencontrer Jacques Audiard et lui parler de ce film différent, qu’il envisage presque comme un « premier film », de son enracinement dans le quartier des Olympiades, son noir et blanc poétique, son rapport au discours amoureux et à l’érotisme.