La série-événement "La Révolution" est dispo sur Netflix depuis le 16 octobre. On a discuté saison 2, influences, et genèse avec son créateur et showrunner, Aurélien Molas.
La Révolution : la série surprenante de cet automne
Disponible depuis le 16 octobre 2020, la série Netflix La Révolution est une création française. Comme son nom l'indique, elle se situe à l'aube de ce grand événement historique, et le traite par un prisme fantastique, teinté d'horreur.
Le pitch ?
Royaume de France, 1787. Enquêtant sur une série de meurtres mystérieux, Joseph Guillotin – futur inventeur de la guillotine – découvre l’existence d’un nouveau virus : le sang bleu. La maladie se propage au sein de l’aristocratie et pousse la noblesse à attaquer le peuple. C’est le début d’une révolte … Et si on nous avait menti depuis plus de deux siècles ? Voici la véritable histoire de la Révolution Française…
La Révolution : le créateur de la série nous répond
Peu avant la mise en ligne de la série sur Netflix, son créateur et showrunner, Aurélien Molas, a répondu à nos questions.
Peux-tu nous présenter la genèse du projet ?
C’est une idée qui date de 2013. J’avais le désir de faire une série historique. Je suis un auteur qui vient du genre, donc il y avait un vrai désir de mêler les deux. Et c’est resté dans un coin de ma tête jusqu’à ce que je lise une brève d’un projet de série Netflix en Corée du Sud qui s’appelait Kingdom. À l’époque il n’y avait que le pitch. Et là je me suis dit : pourquoi ne pas s’emparer de ce vieux concept, et de le transposer à l’histoire française ?
On l’a proposé à Netflix en 2018, avec peu d’espoir car nous étions une jeune boîte de production, et finalement ils ont accepté le projet et tout est ensuite allé très vite.
Ça ressemble à quoi de travailler avec Netflix ?
La méthodologie de travail de Netflix est différente des diffuseurs hertziens que je connais déjà . Il y a une vraie confiance qui s’est créée, et ils nous ont laissés prendre des risques. Ils nous ont accompagnés mais ils ne nous ont pas encadrés. C’était nouveau pour moi qui a plutôt l'habitude d'être cocoonné, et surtout ça va très vite, les échanges sont permanents, ce qui crée une vraie émulation.
Comment as-tu travaillé avec les réalisateurs ?
On a eu quatre réalisateurs différents. Moi j’ai réalisé le prologue, et le début de l’épisode 2 ainsi que plusieurs séquences. J’ai posé la direction artistique. Les réalisateur venaient avec un cahier des charges, dans lequel ses inspirations pouvaient s’inscrire, mais j'avais le devoir de gérer la cohérence globale de la série. C’est un travail quotidien. A l’intérieur de ça il y avait une infinie liberté et également beaucoup de créativité collective. Je tenais à ce que chacun garde sa liberté. C'était joyeusement créatif. C'est comme ça que j'aime travailler.
Il est difficile en voyant le premier épisode de ne pas penser au Pacte des Loups...
Je crois que dans l’inconscient collectif, le film de Christophe Gans a une place très à part. C’était une tentative qui ne s’est quasiment jamais reproduite dans la fiction française. Au début je m’en éloignais, presque comme un rejet, en me disant qu’il fallait que je crée ma propre voie mais en fait, dans tous les souvenirs cinéphiles que j’ai convoqués pendant le développement de « La Révolution », je me suis rendu compte petit à petit que le film de Christoph Gans était là. Même dans la direction artistique. Aujourd’hui je me rends compte de l’importance que ce film a eu, alors que je ne l’avais pas revu depuis sa sortie.
As-tu imaginé la série en plusieurs saisons ?
Oui, je l’ai conçue en trois saisons et en trois couleurs. Bleu, la saison 1, qui correspond à 1787 blanc, la saison 2 qui correspond à 1788 et rouge, la saison 3, qui correspond à 1789 et la prise de la Bastille. Ensuite ça dépend évidemment du succès de la série.