A l'occasion de la sortie dans les salles le 19 juin du nouveau film de Quentin Dupieux, Le Daim, nous avons pu rencontrer le réalisateur et musicien français. Il nous parle de son film, de son acteur Jean Dujardin, du fameux blouson mais aussi de la voiture du film, et de son goût pour une décoration où se mêlent le charme et la précision.
Le Daim, projeté hors compétition au Festival de Cannes 2019, a été une des sensations de l'évènement. Drôle, perturbant, attachant et angoissant, le nouveau film de Quentin Dupieux raconte l'histoire d'un homme obsédé par un blouson improbable, une pièce 100% daim payée un prix démentiel. Le film est l'histoire d'une rencontre entre un homme et un vêtement, il est aussi l'occasion pour Jean Dujardin et Adèle Haenel de s'épanouir dans des partitions délicieusement absurdes, où s'expriment l'amour du jeu et du cinéma de genre.
Quentin Dupieux, maître de son univers
Après Au poste ! l'été dernier, Quentin Dupieux propose une nouvelle virée dans son univers, avec cet attachement à des personnages solitaires. Drôle, effrayant, et aussi très attachant, le film suit le parcours de Georges, un homme mystérieux dont on identifie mal la nature des soucis. Son originalité évoque aussi d'autres oeuvres récentes, comme Bertrand Blier avec Convoi Exceptionnel, ou, aussi présenté à Cannes cette année, Yves de Benoît Forgeard.
Pour ce film, Quentin Dupieux parle de son ouverture sur Joe Dassin, une décision dénuée d'ironie, pour plonger tout de suite le spectateur dans l'humeur de son film, une épopée personnelle entre spleen et humour noir. Il parle des lignes qu'il recherche dans ses films, pour créer des regards et interroger leur distance. Beaucoup est à voir dans ce film, et chaque spectateur pourra y trouver quelque chose de différent. Peut-être moins radical que certains de ses précédents métrages, comme Rubber ou Steak par exemple, Le Daim est cependant un film qui prend très au sérieux son décalage.