L'actrice anglaise de 42 ans recevait ce dimanche un prix pour sa carrière: à cette occasion, elle a exprimé son regret de ne pas avoir aidé davantage les victimes de crimes sexuels.
Lors de sa remise de récompenses, ce dimanche, Kate Winslet est revenue, très émue, sur certaines de ses expériences.
Une marche poignante
L'année 2017 fut riche en évènements visant l'amélioration des droits des femmes, et 2018 semble continuer sur cette lancée. Au cœur des multiples révélations et de la prise de conscience du harcèlement sexuel, plusieurs actrices se sont manifestées et ont marqué leurs positions.
Lors de la Woman's March de Los Angeles, qui a eu lieu le samedi 20 janvier 2018, c'est Natalie Portman qui a fait entendre sa voix. Sexualisée dès son plus jeune âge, l'actrice dévoile non seulement les remarques sexistes dont elle fut l'objet, mais également le décompte mis en place par une radio notant le nombre de jour avant sa majorité et ainsi la possibilité de coucher avec elle. Elle se confie également sur une des premières lettres de fan reçue peu après le film Léon, lettre lui contant son viol fantasmé. L'actrice a exprimé avec force "la révolution du désir" nécessaire, mais également la logique de considérer son corps comme elle le souhaite.
Face à ces prises de positions, Kate Winslet s'est dite incapables de garder ses confidences. L'actrice qui avait jusqu'alors refusé de s'exprimer, notamment sur le scandale Woody Allen, n'a pu contenir ses larmes.
D'amers regrets
C'est durant sa remise de prix, ce dimanche à l'occasion des London Critics Circle Film Awards, que l'actrice a libéré sa parole.
Alors que les femmes du monde entier et de tous les milieux ont marché le week-end dernier, j'ai compris que je ne serais pas capable de me tenir ici ce soir et de garder pour moi mes amers regrets. J'ai pris de mauvaises décisions, j'ai travaillé avec certains individus avec lesquels je n'aurais pas dû.
L'actrice, émue, a ensuite interrompu son discours quelques instants avant de poursuivre sur sa prise de conscience. Elle évoque également se rendre compte que son silence ajoute à l'angoisse et la douleur de multiples hommes et femmes, avant de rappeler que "les abus sexuels sont un crime". Elle a également tenue à rappeler son soutien à Time's Up, association visant à aider les victimes de crimes sexuels, et a partagé son espoir à ce que ces mouvements "ouvrent la voie à un futur transformé".
Des réalisateurs dans le collimateur
Bien que l'actrice n'ait pas précisé à qui ses paroles faisaient références, il est aisément possible de deviner certains réalisateurs. Ses propos interviennent notamment au moment de la sortie du nouveau film de Woody Allen, Wonder Wheel, film au casting étincelant dont Kate Winslet fait partie. Au coeur d'une nouvelle polémique, le réalisateur se trouve à nouveau dans le chaos de diverses accusations, et multiplie les fausses notes. Interrogé le 15 octobre 2017 sur l'affaire Weinstein, Woody Allen jugeait celle-ci:
Triste pour tout le monde. Tragique pour les pauvres femmes concernées, triste pour Harvey dont la vie est tellement bouleversée.
On peut supposer que Weinstein fait aussi partie des amers regrets de l'actrice. En effet, on note que la société du réalisateur a financé Créatures Célestes, œuvre de Peter Jackson ayant révélé Kate Winslet. Plus récemment, Weinstein a également travaillé aux côtés de l'actrice pour The Reader, film lui ayant rapporté l'oscar de la meilleure actrice.
La parole libérée, Kate Winslet rejoint ainsi la révolution des femmes, affirmant également son soutien au mouvement #Metoo. Une très bonne nouvelle.