"Maintenant on agit" : une centaine d'actrices et de personnalités, dont Julie Gayet, Vanessa Paradis ou Leïla Slimani, ont lancé mardi un appel aux dons pour aider les femmes victimes de violences.
Ce mouvement est inspiré du Time's Up fondé par des actrices américaines après le scandale Weinstein.
Nous sommes inquiètes: mal accompagnées, les femmes sont vulnérables face à la justice. Il est temps d'agir. Ensemble, soutenons celles et ceux qui oeuvrent concrètement pour qu'aucune n'ait plus jamais à dire #MeToo. Donnons.
La Fondation des femmes mène le mouvement
Indique un appel aux dons lancé par la Fondation des femmes et publié dans Libération, signé notamment par les actrices Vanessa Paradis, Julie Gayet, Anna Mouglalis, Adèle Haenel, Camélia Jordana ou Sandrine Bonnaire.
Baptisé #MaintenantOnAgit, ce mouvement auquel participent également l'écrivaine Leïla Slimani ou la réalisatrice Tonie Marshall a vocation à recueillir des fonds qui seront reversés à des associations proposant un accompagnement juridique aux femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles.
Un ruban blanc symbolique au César
Ce mouvement est symbolisé par un ruban blanc, que les signataires veulent transformer en emblème de la cérémonie des César, présidée vendredi par Vanessa Paradis, l'une des signataires.
Pour Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes qui s'est inspirée du fonds Time's Up lancé en réponse au scandale Weinstein par près de 300 personnalités du cinéma américain, l'objectif est de "lever un million d'euros".
"'Maintenant on agit', ça veut dire 'Maintenant on donne'. Certaines associations sont débordées. Il y a urgence à comprendre que la lutte contre les violences faites aux femmes requiert des moyens".
Explique-t-elle à l'AFP.
On va porter ce ruban avec détermination et conviction.
A assuré lundi à l'AFP Alain Terzian, président de l'Académie des César.
Quatre associations référentes
Quatre associations ont été sélectionnées : le Collectif féministe contre le viol, l'association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), l'espace femmes Geneviève D., et Prendre le droit.
Pour Anna Mouglalis, l'une des signataires :
Il ne s'agit pas d'un effet de mode.
la comédienne raconte avoir elle-même subi plusieurs agressions sexistes. Elle ajoute :
La libération de la parole doit maintenant s'incarner dans des actes. Sinon, les femmes parleront dans le vent.
Premier bilan en mai
Un premier bilan du mouvement pourrait être fait en mai lors du festival de Cannes.
Anne-Cécile Mailfert s'exprime :
On ne veut pas se substituer à l'État. On dit juste qu'il y a urgence à comprendre que la lutte contre les violences faites aux femmes requiert des moyens. Que fera-t-on le jour où les 230.000 femmes battues viendront porter plainte ?.
Loin de la polémique suscitée par la tribune des 100 femmes, dont l'actrice Catherine Deneuve, défendant la "liberté d'importuner", Mme Mailfert espère que la centaine de personnalités apportera "la lumière" aux victimes de violences.
Hausse du nombre de plaintes
Dans le sillage de l'affaire Weinstein, le nombre de plaintes déposées en 2017 pour viols et agressions sexuelles a connu en France une hausse respectivement de 12% et 10% par rapport à 2016. Plusieurs associations, dont l'AVFT, ont alerté les pouvoirs publics sur leurs difficultés à répondre aux victimes, faute de moyens.
La secrétaire d'État à l'Égalité Marlène Schiappa, a jugé mardi auprès de de l'AFP "formidable que des artistes adorées des Françaises et des Français s'engagent", rappelant que "de nombreuses associations dont l'action est importante sont financées uniquement depuis des années par de l'argent public".