Aujourd’hui âgé de 44 ans, Callan Mulvey aka Drazic dans la série culte Hartley, cœurs à vif a su se démarquer de l’image de lycéen dur à cuir qui aurait pu lui coller à la peau. L’Australien, qui n’était pourtant pas destiné à suivre une carrière d’acteur, a poursuivi sur sa lancée à la télévision et au cinéma. Retour sur un parcours mouvementé.
Callan Mulvey passe sa jeunesse avec son frère et sa sœur en Nouvelle-Zélande, où leurs parents leur inculquent une éducation inspirée de la culture Maori. En 1983, la famille déménage en Australie. Il y fera une rencontre décisive en croisant la route d’un certain Jon Pollard. Inséparables, tous deux partageant la même passion pour les sports de glisse. Rapidement séduits par la nouvelle forme de glisse en vogue que représentent les patins à roulettes en ligne, les deux amis se spécialisent dans cette discipline. Les jeunes prodiges de l’équilibre ne mettront pas longtemps à subjuguer le directeur d'un grand fabricant de rollers. L’homme leur propose dès 1993 un parrainage afin de promouvoir sa marque. Mulvey ne le savait pas encore, mais c’est grâce à ce coup du sort que sa carrière d’acteur allait sous peu être lancée…
La glisse salvatrice
Fraîchement diplômé, Mulvey accepte la proposition et met un terme à ses études. Son ami et lui deviennent alors les membres de la première équipe professionnelle de Rollerblade en Australie. C’est d’ailleurs au cours de l’un de ses shows à Los Angeles que le comédien en devenir s’est fait percer le sourcil et tatouer la cheville. Drazic était en train de naître, via un look de bad boy assumé. Pollard de son côté délaisse le roller en 1994. Ce dernier a en effet décroché le rôle d'Alan Bolton dans la nouvelle série télévisée australienne en vogue Hartley, cœurs à vif (Heartbreak High en anglais).
Sans son binôme, Mulvey n’a plus le cœur à faire du Rollerblade mais poursuit tout de même deux années durant, ne sachant que faire d’autre professionnellement. L’année 1996 marque alors un tournant dans la vie du jeune sportif. Mulvey a 21 ans et se voit soutenu par son ami Jon Pollard auprès de l’équipe de Hartley, cœurs à vif. La série en est à sa cinquième saison et nécessite du sang frais pour relancer son intrigue. Il décroche alors le rôle de Bogdan Drazic. Véritable phénomène auprès du jeune public, la série lui offre une reconnaissance mondiale.
Génération Hartley
Callan Mulvey devient donc Drazic, le beau gosse au piercing à l’arcade et aux rollers comme seconds pieds. Présent de l’épisode 99 à l’épisode 210 de 1996 à 1999, son personnage est issu d’une famille négligente qui n’a pas su lui offrir l’éducation qu'il méritait, et encore moins l'assurance d'un brillant avenir. Mauvais à l’école, Drazic est de surcroît handicapé par sa dyslexie. D’un naturel froid et distant, il s’énerve vite et a du mal à faire confiance à autrui.
La plus belle fille du lycée, Anita Scheppers (Lara Cox), s’intéresse pourtant à lui. Au-delà d’être populaire, cette dernière a oublié d’être bête et décide donc d’aider le bad boy en détresse. Le cancre devient alors génie et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes. Souvenirs souvenirs n’est-ce pas ? Plus sérieusement, Hartley, cœur à vif réunissait savamment tous les ingrédients propices à la détente en sortant du lycée. Les personnages étaient attachants, tantôt prévisibles, tantôt surprenants, et chacun pouvait s’identifier à l’un ou l’autre aisément. Les filles voulaient devenir Anita et les garçons Drazic, très clairement... La mode des mini-jupes et du piercing à l’arcade était lancée !
Une carrière entre parenthèses
Après l’arrêt définitif de la série, Callan Mulvey a du mal à laisser Drazic derrière lui. En effet, ses fans peinent à l’imaginer dans un autre rôle. L’acteur tourne toutefois dans quelques téléfilms australiens et séries télévisées, jusqu’à ce qu’un grave accident de la route ne l’oblige à tout arrêter. Nous sommes en mai 2004. Le comédien est défiguré. Il a perdu un œil, a la mâchoire brisée, les os du visage disloqués et est victime de multiples fractures au niveau de la jambe gauche et de la cheville. Mulvey passe huit jours dans le coma et s’en sort miraculeusement après de nombreuses opérations chirurgicales.
Après cela, sa reconstruction prend place à deux niveaux, ce pour le plus grand bonheur de ses admirateurs. Côté cœur tout d’abord, Mulvey se marie en décembre 2010 à Rachel Thomas, une enseignante. Professionnellement ensuite, il retrouve les plateaux de tournage, plus avide que jamais. C’est ainsi qu’il décroche le rôle principal de la nouvelle série australienne pour ados, Summer Bay (2006 – 2008), avant de jouer dans cinq épisodes de Underbelly (2008). Vint ensuite la série d’action Rush (2008 – 2010), étirée sur quatre saisons, ainsi que la mini-série Bikie Wars : Brothers in Arms (2012). Plus récemment, il a tourné dans la troisième saison de la série dramatique Power (2016).
What else côté grand écran ?
C’est par ailleurs en 2012 que le comédien fait ses débuts à Hollywood, avec un second rôle dans le thriller géopolitique Zero Dark Thirty, mettant en vedette Jessica Chastain. Il enchaîne dès lors les grosses productions via des personnages musclés et flegmatiques, hommes de main sans foi ni loi. Ses fans peuvent ainsi le retrouver dans deux blockbusters phares de l'année 2014. Tout d’abord dans le rôle de Scyllias dans 300 : La Naissance d’un empire, puis de Jack Rollins, l’un des membres de l'équipe de Steve Rogers au sein du SHIELD, dans Captain America, le soldat de l’hiver. Cette même année, Mulvey s’investit également dans des rôles plus développés au sein de plus petites productions. Ses fans ont en effet pu le découvrir dans le thriller Miss Meadows aux côtés de Katie Holmes ainsi que dans la comédie d'action Kill Me Three Times, face à Simon Pegg.
Deux années passent avant que Mulvey ne se frotte de nouveau aux blockbusters avec Batman v Superman : l’Aube de la justice (2016) et Warcraft : Le Commencement. Des rôles remarqués et grandement appréciés qui offrent à l’acteur de se révéler. Un an plus tard, il ajoute l’univers SF à sa liste avec le thriller Beyond Skyline et le film d’action Bleeding Steel aux côtés de Jackie Chan. L'acteur prête ensuite ses traits à John III Comyn dans le drame historique Outlaw King : Le Roi hors-la-loi (2018) face à Chris Pine et enchaîne en 2019 avec le film policier Shaft, porté par Samuel L. Jackson. Callan Mulvey s'est par ailleurs de nouveau glissé dans la peau de Jack Rollins dans l’incontournable Avengers : Endgame d’Anthony et Joe Russo.
Un parcours impressionnant n’est-ce pas, surtout après le grave accident que le comédien est parvenu à dépasser… Il est loin notre Drazic rageur en apparence mais sensible en dedans ! Dans quels rôles souhaiteriez-vous découvrir le comédien ? En père de famille fier et droit, en cow-boy impitoyable ou encore en génie façon Rain Man pourquoi pas ? À vos commentaires !