Révélée à dix-sept ans seulement, Jane March a marqué l’année 1992 de sa fragilité charnelle. Mais qu’est-elle devenue après "L’Amant" et le thriller érotique "Color of Night" (1994) ?
Jane March : la femme-enfant
Repérée par Jean-Jacques Annaud sur la couverture du magazine Just Seventeen, Jane March (Horwood de son vrai nom) a su rendre honneur à Marguerite Duras de laquelle l’histoire de L’Amant s’origine. En effet, la jeune modèle britannique a superbement incarné la jeune fille de par ce côté femme-enfant qui la caractérise. Lequel fut loin de laisser de marbre l’homme duquel elle s’entiche. Un chinois aussi charmant que richissime de dix-sept ans son ainé (Tony Leung Ka-Fai).
Et il ne fut pas le seul : sa présence magnétique doublée de sa plastique de rêve fit fondre une foule de spectateurs qui aurait bien fait un bond dans l’espace et le temps pour se retrouver à ses côtés à la fin des années vingt en Indochine française.
Deux ans après cet immense succès, la lolita se glisse dans la peau d’une épineuse manipulatrice qui séduit Bruce Willis dans Color of Night de Richard Rush (1994). Thriller érotique s’il en est, il a cela de commun avec L’Amant que bon nombre de scènes dévoile Jane March dénudée. Des séquences qui ont d'ailleurs posé problème puisque le réalisateur a dû faire de nombreuses coupes pour que le film puisse sortir sans une interdiction trop élevée.
Malgré tout, Color of Night ne répond pas aux attentes du public, remportant au contraire le Golden Raspberry Award du pire film de l’année. Pour autant, la juvénile actrice n’a pas tout perdu au cours de cette expérience puisqu’elle y a rencontré Carmine Zozzora, co-producteur du film qu’elle épousa avant la fin du tournage.
Des mauvais choix ?
Si Color of Night a offert à Jane March de se marier, il aura également marqué le début d’un long passage à vide. Non seulement elle ne se voit proposer que des films de série B, mais en plus l’image de femme sexy semble lui coller à la peau. On la retrouve ainsi dans Never Ever de Charles Finch (1996), Tarzan et la Cité perdue de Carl Schenkel (1998), ou encore Provocateur de Jim Donovan la même année. Rien de transcendant professionnellement donc, quand le plan personnel n’est malencontreusement pas au beau fixe non plus. Jane March et Carmine Zozzora finissent par divorcer en 2001.
À seulement vingt-huit ans, celle qui a fait ses débuts dans un film culte espère certainement se retrouver à nouveau en haut de l’affiche. Par malheur, s’en suivent seulement des téléfilms et autres films sans grand intérêt. À titre d’exemple, Dark Prince : The true story of Dracula de Joe Chappelle (2000), Le Sang des Vikings de David Lister (2005), ou encore Le Choc des Titans de Louis Leterrier (2010) où elle endosse un rôle secondaire. Pas de quoi relancer une carrière en somme.
Et maintenant ?
Derniers projets en date ? Le raté G-War : La Guerre des Géants de Mark Atkins et le sans saveur Un amour de pâtisserie de Michael Damian. Tous deux datent de 2013 et depuis, plus rien. Aucune trace de Jane March sur les réseaux sociaux, pas plus que l’ombre d’un projet à l’horizon. À près de cinquante ans aujourd’hui, c’en est à se demander si elle n’a pas choisi de se consacrer à sa vie privée.
L'actrice a effectivement épousé Steven Waddington en secondes noces et lui a donné un fils. Acteur britannique également, l'heureux élu connaît une renommée certaine. Mais là encore, aucune photo de famille à se mettre sous la dent. Pas même l’ombre d’un cliché n’a fuité sur la planète internet. On peut cependant imaginer que tous deux se sont rencontrés lors du tournage de Tarzan et la Cité perdue en 1998. Et pour cause ! L’acteur y campait le rôle de Nigel Ravens, un fanatique à la tête d’une bande de mercenaires venant troubler la préparation du mariage de Tarzan / John Clayton (Casper Van Dien) avec sa douce Jane.
Plus récemment tout de même, c'est avec son compagnon qu'elle est à nouveau apparu devant une caméra, puisqu'elle a produit des courts-métrages de Steven Waddington et joué dans certains d'entre eux.