Pour la seconde année consécutive, Judith Light a été sacrée « Actrice la plus sexy du monde » par les lecteurs du magazine Glam'mag. L’occasion de revenir sur la carrière de Madame, aujourd’hui âgée de 69 ans. La figure culte a entre autres su revenir sur le devant de la scène en procureur dans New York, unité spéciale, meurtrière alcoolique dans Ugly Betty ou ex-épouse d’un père de famille transgenre dans Transparent.
C’est après avoir acquis l’expérience du jeu au rythme des levers de rideaux théâtraux (A Doll’s House, Measure for Measure, Herzl) que Judith Light s’est tourné vers la télévision. Elle fait ainsi ses armes dans un épisode de Kojak (1977) et joue dans le soap opera On ne vit qu’une fois de 1977 à 1983. D’abord engagée comme doublure, elle décroche par la suite un rôle récurrent qui lui vaut d’être récompensée aux Daytime Emmy Awards en tant que meilleure actrice. C’est toutefois l’année 1984 qui lui offre le début de la gloire avec l’obtention du rôle d’Angela Bower dans Madame est servie (Who’s the Boss ? en version originale), immanquable sur M6. La comédienne se glissera dans la peau de la publicitaire comblée en affaires pendant 12 ans aux côtés du charmant Tony Danza et de la jeune recrue Alyssa Milano. Un trio inoubliable avec en prime, le fils d’Angela et sa mère nymphomane.
Les années de service
De 1984 à 1992, Light jouera donc la combative Angela Bower dans pas moins de 196 épisodes étirés sur 8 saisons de Madame est servie, créée par Martin Cohan et Blake Hunter. La série raconte l’histoire de l'Italo-Américain Tony Micelli (Tony Danza), ex-champion de baseball veuf qui souhaite quitter Brooklyn pour offrir à sa fille Samantha (Alyssa Milano) un cadre de vie plus agréable. Il devient alors homme à tout faire dans une famille aisée du Connecticut, constituée d'Angela Bower, une riche femme d'affaires séparée de son mari, son fils Jonathan (Danny Pintauro) et sa mère Mona Robinson (Katherine Helmond), une pétillante et séduisante quinquagénaire qui s’est chargée de l’engager.
Angela et Tony n’ont de cesse de se tourner autour, rythmant ainsi les pronostics de rapprochements des fans de la série. Chacun ayant un enfant, tout ce petit monde finit par ne faire qu’un. Une grande famille recomposée qui fonctionne plutôt bien, avec ses hauts et ses bas comme dans n’importe quel foyer. Au départ, les audiences sont peu encourageantes mais décollent à partir de la deuxième saison. Un succès fulgurant qui pousse l’actrice à redevenir le patron dans Madame et sa fille (Phenom en VO), où Light campe une matriarche prénommé Diane Doolan. En dépit d’audiences encourageantes, le sitcom ne dépasse pas la première saison de 22 épisodes. Nous sommes donc en 1994 et Madame est loin d’avoir dit son dernier mot…
Light brûle les planches
Après l’arrêt de la série culte, la comédienne en revient à son premier amour : le théâtre. C’est ainsi qu’elle s’y investit pendant une décennie tout en jouant dans quelques téléfilms (Lady Killer, Une autre façon d’aimer, A Step Toward Tomorrow, Les Détonateurs ou encore The Winklers). Light joua entre autres à New York dans des pièces telles que Wit (de 1999 à 2000), Colder Than Here (2005), Other Desert Cities (2011 à 2012) ou encore dans The Assembled Parties (2013).
Son talent est récompensé par la plus haute distinction au théâtre, à savoir le Tony Awards qu’elle rafle en 2013 pour son rôle dans la pièce The Assembled Parties. Pour ce rôle, Light remporte également le Drama Desk Awards, récompense qu’elle avait déjà obtenue pour sa prestation dans Other Desert Cities. Véritable boule d’énergie, Light œuvre également au cinéma en parallèle de ces nombreux projets. Nous avons entre autres pu la découvrir dans la comédie Ira & Abby (2006), dans la comédie romantique We’ll Never Have Paris ou plus récemment dans le drame Digging for Fire (2015).
Le retour au format série
Côté séries, ses fans ont pu la retrouver dans un épisode de The Simple Life (1998), un épisode de Spin City (2002) ou encore en narratrice dans la série documentaire American Experience (2000). C’est toutefois en 2002 que Madame revient sur le devant de la scène télévisuelle avec un rôle majeur dans New York, unité spéciale. Light y campe le juge Elizabeth Donnelly le temps de 25 épisodes, ce jusqu’en 2010. En parallèle, la comédienne joue dans The Stones (2004) ainsi que dans Twenty Good Years de 2006 à 2008.
Viennent ensuite en rôles marquants celui de Claire Meade dans Ugly Betty, que l’actrice campe de 2006 à 2010 dans 71 épisodes. Alcoolique, elle a assassiné la maitresse de son mari, ce qui l’a conduite en prison avant qu’elle ne s’évade. Light remporte pour ce rôle le Prism Award de la meilleure interprétation dans une série comique. L’actrice a enchainé avec la série comique The Exes de 2012 à 2015 et a rejoint la saison 2 de la cultissime série revisitée Dallas, de 2013 à 2014. Light y campe la manipulatrice Judith Ryland, l’ancienne belle-mère d’Ann Ewing, la femme de l’incontournable Bobby. Saison qui ne sera malheureusement pas diffusée côté hexagone en raison d’audiences trop faibles outre-Atlantique.
Plus récemment, vous êtes servis !
De 2014 à 2017, Light joue de nouveau un rôle récurrent dans 39 épisodes de la série Transparent. Celui de Shelly Pfefferman, l’ex-épouse d’un père de famille transgenre. La comédienne se voit à nouveau largement récompensée pour ce rôle où ses fans la découvrent méconnaissable. L’actrice campe également Carolyn Rice dans la seule et unique saison de la série judiciaire Doubt, portée par Katherine Heigl.
Elle poursuit en parallèle sa passion pour le théâtre avec la pièce Thérèse Raquin (2015), dans laquelle elle tient le rôle principal. Nous avons enfin pu la découvrir en 2017 dans la pièce God Looked Away dans le rôle d’Estelle. 2018 marque son retour au cinéma avec le drame Hot Air, aux côtés de Steve Coogan et Neve Campbell. Light joue par ailleurs dans 2 épisodes de la saison 2 d’American Crime Story ainsi que dans la série satirique Queen America, où elle se glisse dans la peau du mentor de Catherine Zeta-Jones.
Militante et femme d’affaires
C’est en 2007 que Light se lance dans la production avec Save Me de Robert Cary. Elle joue également dans ce drame qui conte l’histoire d’un homme placé en clinique spécialisée afin de surmonter ses problèmes de drogue. Le but premier ? Guérir de son attirance pour les hommes en se plongeant dans la religion. Ce projet lui vaut d’être citée lors des GLAAD Media Awards 2009. Rappelons que la comédienne avait déjà remporté le Vision Award lors de cette cérémonie pour son engagement en faveur de la Communauté LGBT. Elle a notamment aider Danny Pintauro (son fils Jonathan dans Madame est servie) à révéler son homosexualité au grand jour.
De confession juive, elle épouse en 1985 l'acteur Robert Desiderio, qu'elle avait rencontré sur le tournage de On ne vit qu’une fois. Le couple n’a pas eu d’enfant mais file toujours le parfait amour. C’est par ailleurs à Aspen, la station de ski prisée du Colorado, que l’actrice et son mari ont ouvert une brasserie réputée appelée le Wild Fig (Le figuier sauvage). Une femme d’affaires doublée d’une passionnée infatigable en résumé !