Aujourd’hui âgée de 60 ans, l’actrice Linda Blair s’est faite mondialement connaître en se glissant dans la peau de Regan dans le film d’épouvante "L’Exorciste". Bien qu’ayant continué à tourner, la comédienne n’est jamais parvenue à totalement se départir du rôle qui a fait son succès. Retour sur une carrière en dents de scie.
Dès l’âge de 5 ans, Linda Blair fait des apparitions dans des publicités jusqu’à devenir en 1973, à l’âge de 14 ans, celle que tout le monde connaît et qui nous a tous fait cauchemarder : nous avons nommé Regan MacNeil, la petite fille possédée. L'Exorciste signé William Friedkin lui offre de recevoir le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle ainsi qu’une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Au vu de son interprétation diabolique et de sa présence habitée, l’enfant-star est alors promise à une grande carrière. Ses fans la retrouvent notamment dans le film d’action 747 en péril (1974) aux côtés de Charlton Heston, dans le drame Sarah T. – Portrait of a Teenage Alcoholic (1975) ainsi que dans les téléfilms Victory at Entebbe (1976) et L’été de la peur (1978) signé Wes Craven. Malheureusement, ses films suivants (des nanars pour la plupart) et ses déboires sentimentaux auront raison de son talent.
Plus dure sera la chute
Linda Blair est choisie par William Friedkin parmi plus de 600 candidates pour interpréter Regan MacNeil dans son film horrifique L’Exorciste. Malgré la censure, le film est un succès sans précédent. Le réalisme des scènes de possession n’a jamais été vu auparavant. Un an après la sortie du film maudit, la jeune fille déclarait pourtant :
Je voulais jouer une princesse. Je voulais jouer dans les films Disney, je voulais jouer dans Lassie, je ne voulais pas jouer un monstre.
Si nous n’avons pas pu oublier la tête de Regan tournant à 360°, la lévitation au-dessus de son lit, sa descente des escaliers à l’envers ou la scène du crucifix, nous imaginons combien la jeune fille a pu être perturbée une fois le tournage achevé. En plus de se voir en monstre sur grand écran, l'actrice en herbe reçoit des menaces de mort... Le studio Warner en vient même à assurer sa protection en faisant emménager la police chez elle six mois durant. Comment se remettre totalement de cela, à seulement 15 ans ? Sans parler de la difficulté à par la suite jouer d’autres personnages « sains et équilibrés ». Les réalisateurs ne se bousculaient pas pour proposer un rôle à celle que le monde entier associait à une gamine possédée.
Un succès inspiré d’une histoire vraie
Nous découvrions pour rappel l'actrice Chris McNeil (Ellen Burstyn), inquiète au sujet de sa fillette Regan (Linda Blair). Après que l'on ait entendu des bruits curieux venant de sa chambre, la petite avait changé, proférant de constantes insanités. Une force para-normale l'habitait, et avait coûté la vie au metteur en scène de Chris. Désespérée, cette dernière faisait appel à deux exorcistes : le Père Merrin (Max von Sydow) et le Père Damien Karras (Jason Miller).
Le film s’inspirait d’un roman de William Peter Blatty (publié en 1971), lui-même basé sur une véritable histoire de possession… 1949, Mont Rainier dans le Maryland. La tante de Roland Doe, 14 ans, vient de mourir. Après avoir longuement essayé de communiquer avec elle dans l’au-delà, le jeune garçon parvient à entrer en contact avec une entité maléfique. Vous pouvez découvrir ici l’histoire complète du jeune garçon, de sa possession jusqu’à sa délivrance. Fans de ce genre de films, nous vous conseillons vivement L’Exorcisme d’Emily Rose (2005) et Requiem (2006), inspirés de l’histoire bouleversante de l’allemande Anneliese Michel. N’hésitez pas à relire notre article au sujet des autres films d’horreur inspirés de faits réels.
L’Exorciste deuxième du nom
En 1977, Blair remet le couvert de l’exorcisme en reprenant le rôle qui l'a rendue célèbre dans L’Exorciste 2 : l’hérétique, réalisé par John Boorman. Le père Lamont (Richard Burton) enquêtait sur la mort mystérieuse du père Merrin (Max von Sydow), survenue à la suite d'un exorcisme, et va devoir combattre le démon Pazuzu que la jeune Regan avait toujours en elle. L’accueil du public est glacial et les critiques acerbes.
Soulignons que dans un premier temps, Blair a refusé le projet. Elle a finalement fini par accepter mais a par la suite déclaré : « Après cinq réécritures, ce n'était plus du tout la même chose. C'est l'une des plus grandes déceptions de ma carrière. » Alors âgée de 18 ans, la comédienne a pour la petite anecdote refusé d’être maquillée comme dans le premier film. L’équipe a donc recouru à une doublure pour les scènes de possession. Après en avoir vu seulement 30 minutes, William Friedkin a quant à lui qualifié le film de « calomnieux et horrible ». Linda Blair fut tout de même nommée au Saturn Award pour sa prestation.
L’après Regan sur grand écran
Malgré cet échec cuisant, Linda Blair fait encore partie des jeunes espoirs hollywoodiens. La jeune actrice fait toutefois de mauvais choix en jouant dans la comédie musicale Roller Boogie (1979) avant de passer Une nuit en enfer (Hell Night, 1981) et d’être enfermée aux côtés de geôlières perverses et d’esclaves sexuelles dans Les Anges du mal (1983). Vinrent ensuite Les Rues de l’enfer (1984), où Blair veut venger sa sœur handicapée qui s’est faite violée et son meilleur ami assassiné, Chaleur rouge (1985), où elle est elle-même kidnappée et de nouveau incarcérée ou encore Savage Island la même année, encore une histoire de femmes esclaves. Sans oublier Silent Assassins (1988) où elle se bat contre des ninjas, et The Chilling (1989), une sombre histoire de zombies cannibales.
Des nanars en veux-tu en voilà en résumé. Blair a touché le fond. L’actrice tente de remonter la pente avec Bad Blood (1989), une drôle d’histoire de père décédé réincarné dans le corps de son fils, et Night Force (1987), avec toujours une histoire de kidnapping au centre de l’intrigue. Entre 82 et 86, Blair reçoit pas moins de quatre Razzie Awards de la pire actrice pour Une nuit en enfer, Les Anges du mal, Savage Island et Les Rues de l’enfer.
What else côté carrière maudite ?
Les irréductibles qui sont encore à ce stade fans de Blair, la retrouvent dans le film parodique L’Exorciste en folie (1990) face au comique Leslie Nielson, où Blair se fait exorciser en direct à la télévision. L’échec est sans attente et les critiques unanimes. Après cela, l’actrice tente le tout pour le tout en jouant dans des polars érotiques. Mauvaise idée évidemment mais une de plus ou une de moins, on n’est plus à cela près… La comédienne tourne après cela dans le thriller Fatal Bond (1992), dans le film d’arts martiaux Double Blast (1994) ainsi que dans le film d’horreur Sorceress (1995).
Elle retrouve un an plus tard le réalisateur Wes Craven pour jouer un reporter dans le cultissime Scream. La comédienne tourne ensuite dans le thriller Prey of the Jaguar (1996) ainsi que dans la comédie horrifique et parodique The Blair Bitch Project (1999). Plus récemment, l’actrice a joué dans la comédie Imps* (2009), dans le film fantastique The Green Fairy (2016), dans la comédie d’action Surge of Power : Revenge of the Sequel (2016) ainsi que dans le film policier fantastique Landfill (2018).
Du mieux à la télévision
Du côté du petit écran, Blair a après Regan joué dans les séries L’Île fantastique et La croisière s’amuse en 1982, ainsi que dans Arabesque (1985) et MacGyver (1990). Elle est également apparue dans l’incontournable Mariés, deux enfants (1992) et dans S Club 7 (2000) et plus récemment dans Supernatural (2006).
Côté téléfilms, Blair a tourné dans Perry Mason : The Case of Heartbroken Bride (1992) et Monster Makers (2003). Du point de vue de l’épouvante, nombreux furent les réalisateurs à faire appel à elle avec entre autres Psi Factor : Chronicles of the Paranormal, Celebrity Ghost Story et le documentaire Scariest Places on Earth.
Le coin potins
Après être tombée amoureuse au milieu des années 70 d'un des musiciens du groupe de rock Lynyrd Skynyrd, Blair part en tournée avec eux et dessine des costumes de scène. C’est alors qu’elle commence, selon les rumeurs, à boire exagérément. Le chanteur et une partie du groupe décèdent dans un crash aérien. Démolie, l’actrice est en décembre 1977 arrêtée par la police dans un appartement de Miami aux côtés de dealers bien connus du milieu artistico-musical. Bien qu’elle prétende être venue leur acheter un « chien » (nom de code pour « cocaïne »), elle est mise en détention pour trafic de stupéfiants.
Libérée au bout de quelques jours, Blair voit aussitôt ses agents lui tourner le dos. Les studios lui ferment également leurs portes tant le scandale a fait du bruit à Hollywood. Les soucis judiciaires et financiers la contraignent à accepter des rôles minables dans les nanars cités ci-dessus. On comprend mieux pourquoi l’actrice a peu à peu sombré dans des productions toujours plus limitées. En octobre 1999, lors d'une interview télévisée pour E! True Hollywood Story, Blair déclare que cet événement a définitivement ruiné sa carrière.
Pour la bonne cause
En parallèle de ce manque de satisfaction année après année, l’actrice se prend en 1980 de passion pour la cause animale. Elle lutte ainsi pour le bien-être des animaux domestiques et la protection de la faune sauvage. Cela la sauve de la dépression tandis qu’elle rejoint les plateaux télé pour défendre la cause. En 2003, elle devient végétarienne et écrit un livre à succès intitulé Going Vegan. Elle fonde par ailleurs la Linda Blair Worldheart Foundation et vit aujourd’hui dans les environs de Los Angeles dans un domaine transformé en refuge pour animaux.
L’actrice demeure par ailleurs très secrète sur sa vie privée. Cependant, des rumeurs de mariage ont circulé, affirmant qu’elle se serait mariée en secret le week-end du 7 et 8 septembre 2019.
Alors, heureux d’avoir eu des nouvelles de celle qui vous a tant fait trembler ? Dans quels rôles souhaiteriez-vous découvrir Linda Blair désormais ? En maman poule attentionnée, en femme fatale cachant un terrible secret ou en tueuse de démons forte de son expérience passée ? À vos commentaires !