À la fois fantasme et modèle de toute une génération bercée par les ninetees pour son rôle dans « Buffy contre les vampires », Sarah Michelle Gellar n’a jamais su retrouver une partition pour donner la pleine mesure de son talent. Et ce tant dans les salles obscures que sur le petit écran. Pour autant, elle n’a pas chômé, et a même trouvé un certain équilibre dans de nouveaux secteurs ! Petit tour d'horizon de ses activités post-tueuse de suceurs de sang.
Elle fut à la fois le fantasme et le modèle de millions d’adolescents bercés par le doux son des ninetees. C’est un fait : Sarah Michelle Gellar a une place toute particulière dans le cœur de bien des sérivores, tout précisément ceux qui ont connu la « Trilogie du samedi » sur M6 en France. Une belle soirée de juillet 1998, Buffy contre les vampires débarque au sein du programme. D’emblée, son générique, furieusement rock, donne le ton. Dès lors, les téléspectateurs savent qu’ils n’auront pas affaire à une sitcom girly et sirupeuse. Sans pour autant se douter qu’ils assisteront à l’une des séries les plus importantes de cette fin de XXe siècle !
Buffy, le rôle d'une vie
Pour rappel, Buffy contre les Vampires narrait le quotidien pas toujours fastoche de Buffy, étudiante et tueuse de suceurs de sang à ses heures perdues. Pierre angulaire du show et totalement indépendante, la jeune héroïne a démonté à elle seule grand nombre des clichés sempiternellement adossés aux blondes dans les films d’horreur.
Très vite, la série s’impose comme une œuvre culte, pour son discours féministe (avez-vous déjà vu plus badass que Buffy, sérieusement ?), tolérant (dévoilant des personnages LGBT+ au grand jour et sans filtre) voire même philosophique (la scène de la mort de la mère de Buffy nous fait toujours autant d’effets). Bien sûr, le succès du programme doit aussi beaucoup au genre horrifique, qui avait à l’époque le vent en poupe en dépit d’effets spéciaux assez kitchs. Ainsi qu’à ses intrigues sentimentales pas toujours très bien ficelées, mais aussi tourmentées pour nous rendre à crocs (crocs de vampires… vous l’avez ?).
Un baiser saphique qui ne laisse pas pantois
Forcément, le triomphe de Buffy contre les Vampires est proportionnel à celui de son actrice phare et Sarah Michelle Gellar voit sa popularité propulsée tous azimuts. En parallèle de la série, elle apparaît dans d’autres productions tout aussi féministes comme Sex and the City. Au cours d’un épisode totalement rocambolesque, elle joue une attaché de presse totalement toquée, désireuse de voir les tribulations amoureuses de Carrie Bradshaw déclinées à Hollywood. Un rôle à contre-emploi délicieusement barré.
Au cinéma aussi, Sarah Michelle Gellar est la cause de bien des premiers émois. En 1999, elle émoustille dans Sexe Intentions (Cruel Intentions en VO), adaptation très moderne des Liaisons dangereuses. Son personnage, Kathryn Merteuil, est une étudiante qui ne trouve rien de mieux à faire que multiplier les paris osés et lubriques avec son demi-frère pour enchainer un maximum de conquêtes. Avec la meilleure volonté du monde, il nous semble impossible de faire l’impasse sur ce légendaire baiser lesbien échangé avec Selma Blair. Femme ou homme, vous voilà soudainement et inexorablement attirée par la gent féminine ? On vous rassure, c’est normal. Bref, tout roule pour la star des chambres d’ados, qui s’offre le luxe d’alterner entre séries phénomènes et prestations sulfureuses mais ô combien saluée par la critique et le public.
Films commerciaux ou indépendants, l'échec est le même
Seulement voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, et en 2003, après sept saisons et quelques 144 épisodes, Buffy contre les vampires s’achève. Ce qui n’est pour arranger les affaires de Sarah Michelle Gellar. Depuis le coup d’arrêt de la fiction vampirique, soyons très honnêtes : la carrière de la comédienne tourne quelque peu à vide. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de marquer l’industrie cinématographique, avec Scooby-Doo en 2002 ou The Grudge en 2004 par exemple. Deux œuvres qui, il faut le reconnaître, ne brillent pas par leur scénario très poussé ou une réalisation à couper le sifflet. Autre point commun, les deux métrages connaitront une suite dotés des mêmes qualités – ou, plus exactement, des mêmes défauts.
Suivront jusqu’en 2009 une palanquée de films anecdotiques à l’instar de Possession ou Veronika décide de mourir. Une incursion dans le cinéma dit arty plus qu’honorable, mais qui peine à convaincre la critique comme le public. Depuis, l’actrice a déserté les salles obscures – pour mieux revenir un jour ? Pas sûr. En 2013, elle expliquait au site DH s’être faite vampirisée (sans mauvais jeu de mots) par son personnage de Buffy. D’où sa rareté sur les grands écrans, petits ou grands. Extrait :
« Je suis devenue plus sélective dans mes choix professionnels. Après Buffy, j’ai voulu lever le pied. J’avais besoin de prendre du recul. J’ai toujours eu une existence speedée. À onze ans, quand ma mère voulait me joindre, elle me bipait ! J’étais entrée dans une espèce de spirale infernale. Je n’en pouvais plus. Physiquement, moralement, j’étais à bout de nerf. Je voulais souffler. Me reconstruire. En un mot, vivre sans caméra autour de moi ! Buffy commençait, en effet, à me tuer à petit feu ! »
Poisse cathodique
Si Sarah Michelle Gellar semble quelque peu refroidie par le succès de Buffy contre les vampires, elle n’a pas pour autant oublié l’idée d’à nouveau renverser les strates cathodiques. Hélas, et comme au cinéma, l’artiste a collectionné des déconvenues. En 2011, elle coproduit la dramatico-policère Ringer tout en campant le personnage principal. Le Pitch ? Bridget, ex-toxicomane, enfile l’identité de sa feue sœur pour échapper au FBI. Un peu comme Sarah dans Orphan Black, mais l’adrénaline en moins (navrée).
Le programme se voit annulé au bout d’une seule saison. En 2013, rebelote. L’actrice campe cette-fois une conceptrice-rédactrice dans une sitcom assez charmante, The Crazy Ones, où elle y donne même la réplique à Robin Williams (l’un de ses ultimes rôles). Mais encore une fois, les efforts sont vains : la série est supprimées des grilles de programmation au bout de deux salves de chapitres.
Pas découragée, Sarah Michelle Gellar mise beaucoup sur Cruel Intentions, adaptation sérielle du film Sexe Intentions qui nous a tant fait vibrer (voire quelques paragraphes plus haut). Qu’importe les efforts, le sort (ou plutôt les mauvais résultats ?) continue de s’acharner. L’épisode pilote réalisé peine à convaincre la chaîne américaine NBC, chargée de sa bonne diffusion. Trop frileux, le canal renonce à commander davantage de volets. Le projet est tout donc tout bonnement abandonné.
Le bonheur est derrière les fourneaux
Mais n’allez pas croire que l’actrice carbure depuis au Xanax. Si son petit cœur ne palpite plus sous la lumière des projecteurs, l’ex-idole des jeunes s’est trouvée un nouveau créneau… culinaire ! En effet, la quadra (eh oui, elle a soufflé sa 41e bougie en avril dernier !) se consacre désormais corps et âme à Foodstirs. Soit son entreprise qui propose aux amoureux de la cuisine des kits et préparations à mettre au four. Un plan B un peu sinistre pour ménagères en détresse ? Que nenni, comme elle le confiait au magazine People :
« Cuisiner est très stimulant. Il y a une connexion géniale que vous ne pouvez atteindre que quand vous vous déconnectez un moment. Et vous réalisez que cuisiner, ça va au delà de la cuisine, c'est acquérir des compétences en mathématiques, langues, moteurs et c'est construire une confiance en soi car les enfants commencent à croire qu’ils peuvent accomplir ces choses. La fierté et la confiance en soi que je décèle chez ma fille quand elle cuisine avec moi, c'est enthousiasmant. »
Dans la foulée, elle en même profité pour lancer son propre livre, Fun with food. Bref pas de mouron à se faire pour Sarah Michelle Gellar. Si elle n’a toujours pas trouvé une partition taillée sur-mesure, la cheffe d’entreprise semble tout à fait épanouie et heureuse. Buffy lui colle et lui collera toujours à la peau ? Et ? Où est le problème ? Au gré des années, elle s’y est faite et prend même ce statut d’éternelle tueuse de Dracula avec humour et panache. Son profil Instagram, bourré de clins d’œil décapants, confirmera nos propos…