Adolescence : la série Netflix bat un record impressionnant

Adolescence : la série Netflix bat un record impressionnant

En moins de deux semaines, "Adolescence" a réalisé un exploit historique au Royaume-Uni. Cette mini-série britannique diffusée sur Netflix est devenue la première production d’une plateforme de streaming à dominer les audiences télévisées nationales. Un basculement symbolique, mais aussi révélateur de l’impact de cette fiction brutale, centrée sur le meurtre d’une collégienne par un adolescent de 13 ans et toutes les répercussions que cela engendre.

Une série qui dépasse les chaînes traditionnelles

C’est une première dans l’histoire de la télévision britannique : une série diffusée exclusivement en streaming s’est hissée en tête des audiences hebdomadaires. Selon les données du BARB, organisme de mesure officiel des audiences au Royaume-Uni, Adolescence a attiré 6,45 millions de téléspectateurs pour son premier épisode. Un chiffre qui dépasse celui de Fool Me Once, précédent record Netflix avec 6,3 millions de vues en janvier 2024.

Encore plus marquant : la série de Jack Thorne et Stephen Graham s’est imposée devant des institutions comme The Apprentice et Death in Paradise, pourtant diffusées sur la BBC. L’épisode 2 a réuni 5,94 millions de personnes, maintenant Adolescence à la première place. Les deux épisodes suivants ont légèrement fléchi, mais conservé un niveau élevé, avec respectivement 5,14 et 4,65 millions de spectateurs.

La date de lancement, le 13 mars, a coïncidé avec un bouche-à-oreille fulgurant sur les réseaux sociaux. Le sujet, aussi sensible que brûlant – un jeune garçon suspecté d’avoir tué une camarade – a immédiatement polarisé le public britannique. L’approche formelle n’est pas en reste : chaque épisode repose sur un long plan-séquence qui en accentue la tension dramatique, dans la lignée des expérimentations les plus ambitieuses du format série.

Un succès critique et social

Ce record d’audience s’accompagne d’un accueil critique largement élogieux. Le style sec et immersif de Jack Thorne, déjà remarqué avec Help ou His Dark Materials, a trouvé une caisse de résonance dans cette plongée intime au sein d’une cellule familiale brisée. L’interprétation de Stephen Graham, bouleversant en père dépassé, se combine à celle du jeune Owen Cooper, révélation incontestable de la série.

Mais au-delà de la fiction judiciaire, Adolescence interroge le climat social britannique : violences adolescentes, misogynie ordinaire, influence de figures comme Andrew Tate sur les plus jeunes. Sans jamais chercher le sensationnalisme, la série observe un malaise générationnel avec une acuité peu commune.

Même si elle reste derrière certains mastodontes de la BBC comme Call The Midwife ou The Traitors, Adolescence marque une étape significative pour Netflix. Plus qu’un succès ponctuel, ce record pourrait bien signaler un glissement durable des usages, où les récits les plus radicaux trouvent désormais leur place hors des cases traditionnelles.