975 épisodes diffusés actuellement, 24 ans d'existence, une multitude de supports entre films, jeux vidéo et produits dérivés.... En bref, pas besoin de rajouter que "Meitantei Conan" alias "Detective Conan" en France, est une oeuvre culte qui n'a jamais souffert du poids des années. Toujours actuelle, toujours populaire, l'adaptation animée du célèbre manga de Gōshō Aoyama s'est fait une place de roi dans l'animation nipponne.
Un synopsis loufoque pour Detective Conan
Detective Conan raconte l'histoire de Shinichi Kudo, jeune lycéen connu pour ses talents de détective. En effet, malgré son âge, il a déjà résolu plusieurs enquêtes difficiles, ce qui fait de lui l'aide la plus précieuse que la police japonaise pouvait espérer. Un jour, lors d'une promenade avec son amie d'enfance Ran Mouri, il surprend deux hommes étranges vêtus de noir. Ces derniers l'assomment et lui font avaler un mystérieux poison pour le faire taire. Seulement, l'effet est pour le moins farfelu puisqu'au lieu de le tuer, ce poison va le faire rajeunir. Désormais âgé de 6 ans, Shinichi va partir à la recherche de l'organisation secrète pour laquelle les deux hommes travaillaient. Aidé par de précieux alliés, il va prendre le pseudonyme de Conan et résoudre plusieurs enquêtes auxquelles cette organisation est liée.
Sherlock Holmes en cartable
Detective Conan est un précurseur dans la popularisation du genre policier au sein de l'animation japonaise. Il est ainsi arrivé sur nos écrans comme un shonen différent de ceux auxquels on nous a habitué, entre Dragon Ball et Saint Seiya. Ici, point de scènes de combats épiques ou de transformations surréalistes. On navigue dans des enquêtes policières minutieuses et parfaitement scénarisées. Gosho Aoyama est en effet un admirateur inconditionnel du roman policier. Il n'est donc pas étonnant que la personnalité et l'esprit de déduction de Shinichi/Conan soient semblables à ceux de Sherlock Holmes. D'ailleurs, pour tous ceux qui sont fans de ce type d’œuvres, ils auront plaisir à découvrir de multiples références à ses plus illustres héros ainsi que leurs célèbres créateurs : Sir Conan Doyle, Agatha Christie, Rampo Edogawa, le Commissaire Maigret...Tout y passe et constitue des clins d’œil touchants pour les spectateurs.
Un anime long mais addictif
Techniquement, l'anime n'est pas exceptionnelle (bien qu'il s'améliore avec les années). La bande-son n'est pas mémorable et le chara-design des personnages fait qu'ils ont parfois l'air de tous se ressembler. Toutefois, ce n'est pas dans ce registre-là que la série a obtenu son succès. En effet, Detective Conan détient cette particularité qu'aucun épisode ne se ressemble véritablement. Mélange entre investigations policières et surnaturel (à la X-Files), les enquêtes suscitent à chaque épisode un intérêt vivace, en exploitant parfaitement le phénomène de la double identité du criminel et en faisant sans cesse le tour de sa psychologie. Doté d'un manichéisme parfaitement assumé (en gros, la moralité est toujours sauve dans la série et rien ne justifie de se faire justice soi-même), Detective Conan n'en reste pas moins efficace, proposant un fil rouge intriguant par l'intermédiaire de la fameuse organisation des hommes en Noir. Ainsi, en plus des héros tels que Conan, Ran, Kogoro ou le Professeur Agasa, on va se prendre de passion pour quelques antagonistes tels que Gin, Vermoth, Vodka et bien évidemment sur l'identité secrète du "Boss".
Il faut sans doute visionner la série par période pour ne pas s'ennuyer. Ce n'est clairement pas le genre d'anime feuilletonnant à suivre d'une traite. A l'image de séries policières tels que Les Experts ou NCIS, on peut prendre un plaisir coupable à s'aligner quelques épisodes de temps à autre. Car avec une telle connaissance et un tel hommage à la littérature policière, ainsi qu'à des personnages nombreux et charismatiques, Gōshō Aoyama arrive à faire mouche, malgré une production colossale d'épisodes.
Detective Conan est disponible en intégralité sur ADN.