France 2 propose à partir du 4 mars une adaptation de La Peste d'Albert Camus, transposée dans un monde dystopique. C'est ainsi en 2030, dans une ville du Sud, qu'une épidémie de peste se commence à se répandre.
La Peste : une version dystopique de l'œuvre d'Albert Camus
Publié en 1947, La Peste est un des plus célèbres romans d'Albert Camus. L'auteur y raconte comment les habitants d'Oran réagissent face à une épidémie de peste dans les années 1940. En adaptant le livre en série pour France Télévisions, les créateurs Gilles Taurand et Georges-Marc Benamou ont fait le choix de ne pas transposer l'action en 2024, mais dans un futur proche, en 2030. Ainsi, c'est dans une société qui sort à peine d'une vague de pandémies de Covid que se déroule le programme, dans une ville du Sud que les auteurs ont pris la peine de ne pas nommer.
En effet, comme ils l'expliquent dans le dossier de presse, les scénaristes ont fait le choix de placer leur intrigue dans "une ville anonyme du bassin méditerranéen", tandis que le réalisateur Antoine Garceau a brouillé les pistes en tournant à Marseille, Aix, Martigues, Nice, Antibes ou encore Beaulieu. Le metteur en scène a ensuite "mélangé toutes ces images et créé cette ville portuaire, écrasée par la chaleur".
C'est dans cet endroit qu'un nouveau variant du bacille de la peste, baptisé YP2, va faire son apparition. Si des médecins commencent par alerter les autorités, se dressent face à eux des personnalités, comme le Maire, qui songe davantage à maintenir la saison estivale pour des raisons financières. Cependant, l'épidémie va vite se répandre et, faute de traitement, le gouvernement décide de boucler la ville pour contenir la maladie et protéger le pays...
Une série qui résonne avec les fléaux de notre époque
La Peste se présente donc comme une série tendue, où le danger vient autant de la maladie que des hommes. Bien entendu, l'œuvre d'Albert Camus avait une dimension métaphorique claire. Et les auteurs ont trouvé, dans le dernier paragraphe du roman, le fil conducteur qu'ils souhaitaient pour la série, leur permettant de faire des liens directs avec des problématiques de notre époque.
Au moment où l’on fête dans les rues de la ville la victoire sur l’épidémie, « cette foule en joie ignore que le bacille de la peste ne meurt jamais et qu’il peut se réveiller à tout moment ». Ce que Camus veut nous dire, c’est que la peste sommeille en chacun de nous et c’est cette dimension métaphorique – la peste c’est le totalitarisme – qui nous a donné l’idée d’une dystopie qui n’exclut en aucun cas le réalisme de l’épidémie.
Hugo Becker, qui interprète le journaliste Sylvain Rambert, insiste lui aussi sur l'idée que la série utilise la maladie pour faire une métaphore des fléaux du monde au sens large : "Des fléaux qui peuvent être le racisme, le totalitarisme. Mais de façon plus moderne aussi les dérives de la télésurveillance". Aux côtés de l'acteur, on retrouve les personnages du roman, comme le Dr Bernard Rieux, interprété par Frédéric Pierrot, ainsi que des nouveaux protagonistes imaginés par les créateurs.
Sont donc présents également au casting de La Peste Sofia Essaïdi (Laurence Molinier), Johan Heldenbergh (Jean Tarrou), Judith Chemla (Lucie Ferrières), Pascale Arbillot (Juliette Rieux) ou encore Éric Naggar (Cottard). Une équipe imposante pour porter les quatre épisodes de la saison 1 de La Peste, diffusée sur France 2 à partir du 4 mars.