Créée en 2019 par Tim Miller et David Fincher, la série « Love, Death + Robots » continue d’épater les abonnés Netflix. Le 20 mai dernier, la saison 3 de cette série animée d’anthologie est sortie sur la plateforme, et propose 9 épisodes plus ou moins réussis. Voici notre classement des épisodes de cette troisième partie.
Love, Death + Robots : focus sur la saison 3
C’est en 2019 que Tim Miller a l’idée de cette série d’anthologie animée pour la plateforme Netflix. Le premier volume de Love, Death + Robots avait débuté sur les chapeaux de roue avec 18 épisodes qui avaient créé l’unanimité. 18 courts métrages d’animation déconnectés les uns des autres avec seulement une thématique commune : l’amour, la mort et l’intelligence artificielle.
Puis, en 2021, le deuxième volume voit le jour. 8 épisodes qui ne séduisent pas de la même manière, et déçoivent un peu les fans. Cette troisième saison était donc attendue au tournant. Cette fois, la série de Tim Miller offre 9 épisodes, globalement réussis, mais comme toujours, aux qualités variées. Voici notre classement des 9 nouveaux épisodes de Love, Death + Robots.
N°9 – L’Essaim
Secrètement, les docteurs Mirny et Afriel expérimentent des phéromones artificielles dans le nid d’une espèce extraterrestre méconnue. Leur plan est d’utiliser les informations génétiques d’un œuf pour créer une nouvelle reine, qui entraînerait l’élévation de sa propre ruche dans le but, ensuite, d’améliorer la condition de l’être humain.
Ecrit et réalisé par Tim Miller en personne, L’Essaim est un épisode trop classique pour totalement convaincre. Il s’agit de la toute première adaptation de l’œuvre de l’auteur Bruce Sterling. Ce sixième chapitre de la saison 3 réutilise le schéma classique (et parfois réchauffé) du show : un concept, un développement un peu redondant, et un grand final en apothéose sous forme de twist.
Cependant, que ce soit dans les décors, dans les situations ou dans les personnages, tout sent globalement le déjà-vu. De même, l’animation réaliste manque cruellement d’épaisseur et d’âme. Un épisode qui rappelle des chapitres de la première saison comme Derrière la faille.
N°8 – Les Trois Robots : Stratégie de sortie
Il s’agit de la suite du tout premier épisode de la série : Les Trois Robots. Pour la première fois, Love, Death + Robots raconte la suite des aventures d’un précédent épisode. Les spectateurs se retrouvent une fois de plus en compagnie de ces trois charmants robots. Ces derniers continuent d’explorer un monde sans humain. Né de l’esprit du romancier John Scalzi, ce nouveau récit ramène le trio de droïdes hilarants de la première saison et… c’est tout.
Ce premier chapitre de ce volume 3 manque cruellement d’intérêt. Le récit est dénué de but, d’enjeux, et surtout de rythme. L’assistance découvre simplement les pérégrinations philosophiques de bas étage de trois robots qui jugent les erreurs de l’humanité à travers des dialogues passablement ennuyeux. Une suite totalement dispensable.
N°7 – Dans l’obscurité des profondeurs
C’est l’avant-dernier épisode de cette saison 3. Au plus profond des montages de l’Afghanistan, une escouade de soldats des forces spéciales a la dangereuse tâche de récupérer un otage. Mais au lieu de trouver des adversaires humains, ils rencontrent un ancien dieu aux pouvoirs terrifiants.
Encore une fois, l’animation réaliste, qui rappelle constamment les jeux vidéo modernes, manque d’âme et de goût. Une animation sans épaisseur qui ne permet pas à l’univers dépeint sous nos yeux d’avoir réellement son identité propre. Si le rythme de cette nouvelle réalisation ne laisse pas à désirer, les enjeux demeurent une fois de plus très classiques. Dans l’obscurité des profondeurs rend cependant un habile hommage aux grands classiques de la science-fiction, de Alien à Predator, en passant par Starship Troopers. Là, encore, cet épisode de Love, Death + Robots renvoie à d’autres chapitres précédents comme Derrière la faille et surtout Lucky 13.
N°6 – Les rats de Mason
Une histoire décalée et cocasse dans laquelle un fermier fait appel à une entreprise de dératisation pour se débarrasser des vermines qui se sont installées dans sa grange. La firme offre au fermier des robots tueurs de plus en plus modernes pour affronter les petits rongeurs.
Episode rapide et direct, bourré d’action, au message écologique fort, ce chapitre rappelle énormément l’épisode de La Décharge de part son animation un peu rétro-futuriste. Un court épisode qui n’a rien de honteux et qui prône la vie harmonique entre l’Homme et la nature.
N°5 – La Nuit des Petits Morts
Imaginez La Nuit des Morts Vivants, mais en format miniature. Episode concept, ce 4ème chapitre du volume 3 de Love, Death + Robots présente l’apocalypse zombie en format réduit. L’occasion de proposer 7 minutes de violence, de destructions et d’attaques de morts-vivants. En passant aux quatre coins du monde, ce mini-épisode permet aux spectateurs de voyager et de voir de nombreuses références aux grands classiques du genre : La Nuit des Morts Vivants, L’Armée des Mort, 28 jours plus tard, etc…
Malheureusement, l’excellent concept de cet épisode est également sa limite. Outre cette idée de base plutôt rigolote, l’épisode ne se développe pas outre mesure et reste finalement très sage. Les spectateurs restent toujours physiquement très loin de l’action et l’absence d’intrigue et d’enjeux ne permet pas l’assistance de totalement entrer dans les pérégrinations de ce chapitre. On reste donc également toujours un peu loin, émotionnellement cette fois, de cet épisode agréable mais vain.
N°4 – Jibaro
Dernier épisode de ce volume 3, Jibaro reprend et dérive les vieilles légendes des sirènes et de leur chant destructeur. Mais la sorcellerie de la créature ne fonctionne pas sur Jibaro, un chevalier atteint de surdité.
Avec une animation en deux phases (décors ultra réalistes et mouvements des personnages découpés), Jibaro est sans doute l’épisode le plus expérimental et étonnant de cette saison 3. Un chapitre qui mélange les genres, et qui propose une approche presque horrifique souvent dérangeante. L’animation parfois glauque de cet épisode, permet de raconter ce récit, sorte de métaphore du viol, avec une force sans précédent.
C’est parfois déroutant, magnifique, inquiétant, voire même traumatisant. Jibaro met en scène une danse macabre d’une grande intensité, quelques plans cauchemardesques à faire froid dans le dos, et un montage volontaire décousu pour perturber les sens de l’assistance.
N°3 – Mauvais voyage
Réalisé par David Fincher en personne, ce deuxième épisode de cette saison 3 de Love, Death + Robots, prend place du côté des pirates. Les spectateurs suivent un équipage qui se retrouve en proie avec une créature des profondeurs dangereuse et manipulatrice, qui squatte la cale du navire.
Mauvais voyage, même s’il reste très classique dans son écriture et son déroulement, propose un trip visuel impressionnant. David Fincher met en scène un épisode particulièrement violent, où le sang coule à flot. L’occasion de découvrir une violence graphique séduisante, et un protagoniste particulièrement antipathique, obligé de prendre des décisions radicales pour sauver l’humanité d’une menace sans précédent. Ou comment servir l’intérêt général plutôt que l’individu avec des prises de décisions sans concession.
N°2 – Allez, feu !
C’est incontestablement l’épisode le plus fun de cette saison 3. L’intrigue raconte comment une troupe d’agents des forces spéciales américaines se retrouve à combattre une invention de la CIA. L’agence de renseignement américaine a en effet créé un ours cyborg dont elle a perdu le contrôle.
Avec une animation façon Lastman, cet épisode de 13 minutes est un shot d’adrénaline revigorant. Extrêmement violent, très drôle, parfaitement rythmé, c’est un chapitre presque gratuit dans son traitement de l’action, mais qui fait un bien fou aux spectateurs.
Ici, pas de pseudo analyse philosophique, pas de vision dystopique de l’avenir barbante, pas de questionnements universels simplistes. Non, simplement six mecs, des cigares, des vannes grasses, des gros pistolets et une surdose d’action spectaculaire. Seul bémol : Allez, feu ! se rapproche énormément de Un vieux démon, dans la première saison de Love, Death + Robots.
N°1 – Le pouls brutal de la machine
Chaque saison à sa petite pépite. Sa claque immersive et philosophique. Sa plongée psychédélique dans un univers à la fois féérique et dangereux. La saison 1 avait Les esprits de la nuit, le volume 3 a Le pouls brutal de la machine.
Une aventure dramatique dans un décor coloré et visuellement ahurissant, qui offre le voyage en solitaire d’une astronaute qui s’est échouée sur une planète inhospitalière. C’est beau, touchant, impressionnant. C’est un voyage initiatique et introspectif magnifié par une bande originale puissante. Sans doute l’opus le plus touchant de ce troisième volume de Love, Death + Robots.